jeudi 27 décembre 2012

OSLIK : De la vulnérabilité parmi les humains 2/2

[ARTICLE SCINDÉ EN DEUX : Partie 1]

Amérique centrale et du sud

 

Cuba

Les sciences sociales sont notoirement difficiles pour faire des "expériences" en vue de prouver quelque chose car on ne peut expérimenter deux fois (voire pas du tout) sur un même sujet... Castro est un rare - peut-être unique - exemple du contraire, s'étant livré à deux tentatives totalement différentes ; ayant survécu à une tentative d'attaque frontale, il a ensuite tenté une posture défensive. On a là une occasion unique de "prouver" que la défense est facile, l'attaque est difficile...!

1953 : offensive sur la caserne de Moncada. Échec  L'attaque frontale contre une des plus grandes garnisons de Batista se solde par des dizaines de morts dans les rangs castristes, la plupart des survivants (dont Castro) étant capturés et fait prisonniers. Castro sera gracié, étrangement - et c'est ce qui rend Cuba unique, puisque le même 'barbudos' a ensuite mené une révolution avec les tactiques correctes.

1956 : Castro comprends qu'il faut privilégier la défense, c'est-à-dire prendre possession d'un terrain et traiter les troupes de Batista qui viendront tomber dans ses embuscades. Il embarque avec une centaine de guérilleros sur le Granma. Durant le débarquement et la progression initiale (que l'on pourrait qualifier de "offensive") il subit des pertes énormes. Une fois installé dans une posture permettant de tendre des embuscades, il va de succès en succès avec une base de départ d'à peine 19 hommes : avec ces 19 hommes il va construire un maquis croissant et conquérir l’île de Cuba. Il utilise pour cela des "far ambush" par exemple et des "hit & run" avec des carabines à lunette permettant du tir antipersonnel à 900 m :


La phrase exacte est "We can pick them off at a thousand yards with these guns[1][2]) issue d'une interview, Herbert Matthews [du New York Times] Visits Fidel (1957) :
"[..] marécages terribles. Ils ont perdu leur nourriture et la majorité de leurs armes et commencé à subir des attaques de l'Armée. Ils se sont alors éparpillés à travers les collines. Beaucoup ont été tués. Des 82, ils n'en restait que 15 ou 20 après quelques jours. [..] [Mon rendez-vous secret avec Castro avait lieux sur un terrain donnant] l'impression d'une forêt tropicale, plus semblable au Brésil qu'à Cuba. [..] [Raoul Castro] était habillé en uniforme olive et portait une carabine à lunette, dont il était très fier. [..] "Nous pouvons les abattre à 1000 yards avec ces armes", dit-il.". [Une distance très très honorable, surtout en 1957 -- à l'heure actuelle les marksmen de l'OTAN utilisent le plus souvent du .308, avec une portée efficace de 800 mètres]. "Ils ont des bazooka, des mortiers, des mitrailleuses lourdes, des avions et des bombes", dit-il, "mais nous sommes en sécurité ici dans la Sierra, ils doivent venir nous chercher et ils ne le peuvent pas".
Si la petite équipe de Castro avait eue pour toute ambition de devenir "calife à la place du calife" on aurait assisté à la même évolution qu'en Chine ..etc mais ils ont fusionné avec le reste de la population, passant de 20 à 1500 combattants en douze mois, et semblent avoir compris l’intérêt de démocratiser la marksmanship ; voir la page Bay of Pigs :
Anticipating an invasion, Che Guevara stressed the importance of an armed civilian populace, stating "all the Cuban people must become a guerrilla army, each and every Cuban must learn to handle and if necessary use firearms in defense of the nation."
Cette attitude a eu pour résultat, la Baie des Cochons (offensive de la CIA repoussée), l'assistance à l'Angola pour résister à l'UNITA (qui, avec l'appui de l'Afrique du Sud, cherchait à imposer un régime type Apartheid) et 50 ans de défense ensuite, malgré les privations, l'embargo US imposé par la force et durci avec le temps pour devenir sans doute le plus strict au monde.

Comme dans le cas de la Suisse encerclée par les Nazis, la haine du voisin Oncle Sam contre Cuba est indiscutable, les faucons US étrillant l'union soviétique gardaient leur vitriol le plus acide pour Cuba. Pourtant, malgré nombre de tentatives de déstabilisation, ce mini-pays a résisté.

Résumé:
  • Posture défensive : non (1953), oui! (1956-présent), testée plusieurs fois avec succès.
  • Syndrome C.A. : non (1959+), faible (contemporain)
  • False flag infligé par adversaire : planifié mais avorté (il s'agit de l'Opération Northwoods, le prototype de l'Opération Vigilant Warrior qui aura lieu quatre décennies plus tard aux USA; l’Opération Northwoods, ne sera pas approuvée par J.F.K., qui a connu le destin que l'on sait).
  • False flag perpetré en interne : ses détracteurs accusent Castro d'avoir organisé des "accidents" contre ses rivaux politiques après son accession au pouvoir pour consolider celui-ci.
  • Résultat : intermédiaire entre étape 2 (bourgeoisie) et stade 3 (homesteaders-marksmen)... Semble pourtant bien moins proche du 3 que ne l'est la Suisse.



Haiti

Haiti bénéficie d'un climat et d'une géographie similaires à celle de Cuba, mais son destin est diamétralement opposé. L'insignifiante possession d'armes par la population et sa marksmanship aussi proche de zéro qu'on peut l'être, en ont fait une proie idéale pour les agressions néo-coloniales, devenant rapidement le pays le plus pauvre de l'hémisphère sud. Son agriculture a été réduite à néant par le classique mécanisme de "dumping" imposé par la force ("politics is trade by other means, and war is politics by other means"), réduisant la population à un tel état de misère qu'ils en sont réduits à raser leurs forêts pour vendre du charbon de bois pour une bouchée de pain et obtenir la nourriture qu'ils ne produisent plus ; il en résulte une déforestation visible depuis l'espace, avec la frontière de Haiti bien marquée sur les images satellites, des glissements de terrains massifs et une agriculture qui aurait bien du mal à redémarrer même si du jour au lendemain par miracle les Haïtiens n'étaient plus à la botte occidentale.

L'Histoire de Haiti avait pourtant commencé de façon extrêmement encourageante, en en faisant la première république noire au monde (cf l'histoire de Toussaint Louverture et l'indépendance gagnée par la force contre la puissance coloniale française). Mais le pays s'est ensuite entiché de l'idée de ne pas avoir de véritable armée citoyenne, laissant la monopole de la violence à sa police... et aux tontons macoutes. Avec le destin que l'on sait.

Il est clair que la citation...
Those who beat their swords into plowshares usually end up plowing for those who didn't.
-- Benjamin Franklin
... est bien trop optimiste : les Haïtiens en sont maintenant réduits à manger des galettes d'argile. Être réduit au servage et passer la charrue pour un suzerain doit leur sembler un destin enviable.


Mexique

If a path to the better there be, it begins with a full look at the worst.
-- Thomas Hardy

Concernant la démocratisation (ou plutôt la non démocratisation) de la marksmanship, au Mexique le social-darwinisme s'applique de façon extrême, réservant le droit de se défendre aux plus riches. Dans un pays qui a connu des émeutes de la faim après que le prix des tortillas ait augmenté de quelques %, cela coûte un oeil de s'armer légalement :
Mexico, (..) has some of the most restrictive gun laws in the world. "I think there would be less violence if there were more guns, (..)," says Jose Widmar, the brother of slain Luis. A citizen who wants a permit for a weapon must apply to the Mexican military — a process that can cost upward of $10,000. Then they pay to have the permit renewed annually. The military further regulates the caliber of weapon, how many guns a person can own, how much ammunition they can buy each month, and where in the country they can take the weapon. The government abolished the last private gun store in 1995. Today, the only legal gun store in the country is in Mexico City, guarded and operated by the armed forces.
La violence interne se présente en majorité sous la forme de cartels de la drogue qui savent pouvoir agir en toute impunité contre la population ; ils n'ont en effet à peu près rien à craindre de la population, ce genre de réaction défensive étant rendu excessivement rare par le quasi-monopole de fait que l'état exerce sur la possession d'armes.

Cela se manifeste par une violence comparable à celle des "escadrones del muerte" (escadrons de la mort) créés par Oncle Sam en Amérique du sud dans les années 1960-70-80, sauf que cela se passe ici et maintenant: un cartel mexicain exécute un enfant pour l'exemple. Si vous pensez que la marksmanship ne vous concerne pas ou est trop "compliquée", ou que la mort est la pire chose qui puisse arriver à une personne, regardez cette vidéo des Zetas (un cartel formé d'anciens des forces spéciales mexicaines, entraînés par le SOCOM du voisin nordiste) en train d'émasculer un enfant vivant puis le décapiter... Et demandez vous si le jeu (de la fainéantise et du déni) en vaut la chandelle. Comme le laisse entendre la citation plus haut, ce lien est peut-être le pire (niveau violence) que vous trouverez dans cette page, mais il faut comprendre la situation avant d'espérer l'améliorer.

Résumé :
  • Défense : non.
  • Syndrome C.A. : oui.
  • False flag : non.
  • Résultat : Package Deal "Transit" - le Mexique sert de corridor de transit pour la cocaïne colombienne et les mexicains découvrent qu'il y a pire qu'une "cravate colombienne" dans les pratiques des cartels.


Argentine, Chilli

L'anecdote est bien connue. Venu féliciter Salvator Allende de sa victoire à l’élection présidentielle Chilienne de 1971, Castro lui apporte un présent : un AKM. Utilisant le vocable communiste, Castro lui présente ce cadeau ainsi, "Bravo pour ta victoire, camarade. Mais si tu veux défendre ta révolution, tu auras besoin de ceci". Allende le remercie poliment, prend l'AKM, mais ne tient pas compte du conseil. Sa population reste victime du syndrome C.A. durant les mois suivants.

Deux an plus tard, le 11 septembre 1973, le général Pinochet renverse Allende (qui est tué dans son palais présidentiel) avec l'aide de la CIA. Le Chili s'installe dans la dictature, avec 3 000 morts, 10 000 "disparus" (un euphémisme pour désigner ceux qui ont été torturés, tués, jetés à la mer par avion, et dont le corps s'est parfois échoué sur une plage d'un pays voisin) et 100 000 exilés. Le Chili rejoint le Plan Condor.

Le processus et le bilan humain est semblable en Argentine, où s'installe une "dictature des colonels", et qui rejoint lui aussi le Plan Condor.

Qu'est-ce que le Plan Condor ? Une sorte d'INTERPOL des dictatures, couplé à un trafic d'enfants. Les proxies d'Oncle Sam en Amérique Latine partagent leurs fichiers pour traquer et éliminer les dissidents qui passeraient la frontière entre l'un et l'autre des pays membres ; une fois ces hommes et femmes éliminés, leurs bébés et enfants en bas age sont parfois "adoptés" par des membres de la junte en mal d'enfants, qui les élèvent dans l'ignorance de leur véritable filiation.

Résumé : faute de défense compétente, plusieurs pays d'Amérique du Sud ont subi un destin similaire durant l'après-guerre. Pour beaucoup de gens, leur destin a été pire que la mort.


Guatemala, etc

Nombre de "petits" génocides (étant donné la Taylorisation du processus par Oncle Sam et le reste des 'démocraties', lorsqu'un génocide ne se mesure pas à 6 chiffres on peut considérer que c'est du petit artisanat plutôt que de l'industriel...) ont déchiré le continent, qui sont moins connus que les iconiques Argentine, Chili, etc.

Au Guatemala par exemple, convoité par une multinationale US, plus de 100 000 morts entre 1960 et 1981. Le décret 386 de 1947, le décret 283 de 1964 y ont en effet d'abord durci, puis banni la possession d'armes et de lames tranchantes (!).

Même avant les massacres de masse et l'avènement des proxies (escadrons de la mort, dictateurs formés à la "School of America", mercenaires, etc) la vie n'était pas rose non plus pour l'Amérique du Sud et Centrale, comme le résumait le célèbrissime Major Butler (celui-là même qui a déjoué le Business Plot, une tentative par Wall Street de renverser Roosevelt en 1933) :
I spent thirty- three years [in] the Marine Corps (..) I spent most of my time being a high class muscle- man for Big Business, for Wall Street and for the Bankers. In short, I was a racketeer, a gangster for capitalism. (..) I helped make Mexico, especially Tampico, safe for American oil interests in 1914. I helped make Haiti and Cuba a decent place for the National City Bank boys to collect revenues in. I helped in the raping of half a dozen Central American republics for the benefits of Wall Street. The record of racketeering is long. I helped purify Nicaragua for the international banking house of Brown Brothers in 1909-1912. I brought light to the Dominican Republic for American sugar interests in 1916. In China I helped to see to it that Standard Oil went its way unmolested. During those years, I had, as the boys in the back room would say, a swell racket. Looking back on it, I feel that I could have given Al Capone a few hints. The best he could do was to operate his racket in three districts. I operated on three continents.
-- Major General Smedley Butler, "War is a Racket"



Nicaragua

The six million people the CIA has helped to kill are people of the Mitumba Mountains of the Congo, the jungles of Southeast Asia, and the hills of northern Nicaragua. They are people without ICBMs or armies or navies, incapable of doing physical damage to the United States the 22 000 killed in Nicaragua, for example, are not Russians; they are not Cuban soldiers or advisors; they are not even mostly Sandinistas. A majority are rag-poor peasants, including large numbers of women and children.
J. Stockwell, haut responsable repenti de la CIA
Le Nicaragua mérite d'être traité à part car les "escadrones del muerte" y travaillaient de façon particulièrement... raffinée, et sans être dérangés, la population étant grosso modo livrée à elle-même : désarmée, sans allié véritable (les Sandinistes n'ayant rien d'équivalent aux FARC-EP colombiennes, au contraire , les forces gouvernementales n'étant pas à la hauteur pour défendre la population...

Tout comme les AUC colombiens, les Contras du Nicaragua utilisaient les techniques de torture et de mutilation enseignées par la CIA comme armes psychologique, dont la "cravate colombienne", comme le montre ce témoignage:
A Sandinista militiaman interviewed by The Guardian stated that Contra rebels committed these atrocities against Sandinista prisoners after a battle at a Sandinista rural outpost:
"Rosa had her breasts cut off. Then they cut into her chest and took out her heart. The men had their arms broken, their testicles cut off. They were killed by slitting their throats and pulling the tongue out through the slit."[68]
The CIA manual, "Psychological Operations in Guerrilla Warfare" (Operaciones sicológicas en guerra de guerrillas), had been written in 1983 to be used by the contras.[86] The manual talks about killing civilians who try to leave an occupied town and to rationalize their killing,[59] (..) State Department justifications for death squad attacks on "soft targets": "The State Department has defended bloody contra attacks on government-sponsored farm cooperatives, saying that these civilian facilities have military aspects.
Les actes de la CIA et des Contras au Nicaragua dans les années 80 ont aussi l'insigne distinction d'être les seuls actes a avoir jamais été condamnés comme actes terroristes de façon officielle par la communauté internationale (plutôt que dans les médias ou les discours de politiciens).


Narco-state "cocaïne": Colombie

La Colombie est prise très au sérieux par Wall Street et son bras armé, Oncle Sam. On comprend aisément pourquoi : ce pays représente 90% de la production de cocaïne mondiale. Ne nous voilons pas la face : il est bien clair qui profite de l'argent de la drogue et qui a intérêt à le développer.

L'argent de la drogue représente plus de 600 milliards de dollars par an. Même si l'on ne sait strictement rien d'autre des stupéfiants, il est bien évident en lisant ce chiffre qu'il ne peut être imputé uniquement, ni même en majorité, à des bandits entourés de porte-flingues vivants dans une villa avec piscine et portant une grosse chaîne en or à $6000. C'est un secret de polichinelle : la part de trafic de drogue étatique est sans commune mesure avec la part du trafic imputée aux "privés" (i.e. les cartels et les gangs). La proportion est telle, que malgré tous les avantages et protection et moyens considérables dont bénéficient les narco-états, ils se font parfois prendre la main dans le sac... de poudre blanche. Ou de précurseur. Souvent à des échelles industrielles, par exemple lorsque le bras droit du Président Uribe a été pris "la main dans le sac" en train d'importer un précurseur de la cocaïne... Pas par valise (comme cela arrive souvent aux militaires et officiels colombiens), par par camion (idem), pas par avion (itou), mais par bateau entier, avec la soute remplie ras-la-gueule. (à noter qu'évidemment Uribe, comme tous ceux qui favorisent le package deal et Wall Street, était le favori d'Oncle Sam) :
The owner (..) according to the 2001 DEA chief's report, is Pedro Juan Moreno Villa, the campaign manager, former chief of staff, and longtime right-hand-man for front-running Colombian presidential candidate Alvaro Uribe Vélez.
La relation entre Uribe et les autres trafiquants était un mélange de concurrence et de coopération; concurrence avec les FARC-EP (qui représentent environ 2% du trafic , coopération avec les escadrons de la mort AUC, qui se taillent la part du lion :
A drug lord imprisoned in US has said that he and his illegal paramilitary army funded the 2002 election campaign of Colombian President Alvaro Uribe. Diego Murillo, aka Don Berna, was one of the heads of the AUC, which demobilised after a peace settlement. (..) Ever since Mr Uribe started his political career, he has been dogged by accusations of links with right-wing paramilitaries. During his term as governor of the province of Antioquia the AUC was born, flourished and spread across the country, leading to the deaths of more than 100,000 Colombians.
Currently there are 77 congressmen under investigation for links to the AUC, nine of whom have been condemned. Almost all are supporters of President Uribe.
Ces scandales se font plus rares, les gros bonnets suivants ayant appris à être plus discrets et à ne plus embarrasser la classe dirigeante US de façon aussi crue. On assiste quand même à des spectacles aussi stupéfiants que celui-ci : le président du New York Stock Exchange (la bourse US) s'est rendu en personne dans la jungle Colombienne pour serrer dans ses bras (l'image est restée connue sous le nom "Grasso abrazo") le chef des FARC-EP, que les US considéraient pourtant "leader terroriste", en Juin 1999. [1] [2] L'explication qu'il a donné pour ce rendez-vous avec ce groupe marxiste anti-capitaliste ? Il voulait les inviter à visiter le NYSE, le plus grand lieu d'échange de capitaux. Une explication alternative - que d'aucun trouveront moins ridicule, quoique politiquement incorrecte - est qu'il voulait les inviter à investir l'argent que les FARC-EP gagnent avec leur part du marché de la cocaïne  2%, au même endroit que sont investis les 98% restants, à savoir dans les banques américaines. Vu que la pression militaire s'est intensifiée sur les FARC les années suivantes, on peut imaginer qu'ils ont refusé cette offre généreuse.

L'organisation FARC-EP est multi-raciale et compte 30% de femmes dans ses rangs

Concernant les AUC de Uribe, comme le souligne Stan Goff ils étaient et restent incapable de faire face aux femmes et hommes des FARC-EP, et ont donc choisi à la place d'intensifier leurs... actions contres les soft targets qui les soutiennent. Non content d'avoir inventé la technique de "cravate colombienne", les escadrons de la mort AUC on fait entrer la torture dans l'ère industrielle, "innovant" de multiples façons. L'idée étant que 'juste' tuer les femmes et enfants d'un village n'est pas une motivation suffisante pour les convaincre de l’infériorité du marxisme (i.e. les FARC) et de la rayonnante et indiscutable supériorité de la classe dirigeante capitaliste colombienne... Et les torturer de façon classique prenait trop de temps, il fallait quelque chose de plus spectaculaire et plus rapide à mettre en oeuvre, impliquant la gorge et la langue, d'où le nom.

Comme l'explique très bien Stan Goff dans Full Spectrum Disorder, les FARC-EP sont une des guérillas les plus sophistiquées de la planète, même si ils montrent des signes d’essoufflement après des décennies à lutter contre les forces impériales et leurs milliards de dollars (historiquement, le narco-état Colombien a été parmi les 5 plus grands bénéficiaires de l'aide militaire US, avec Israël et l'Egypte ..etc). Fondées en 1964 à partir de quelques dizaines de paysans, les FARC-EP ont contrôlé une proportion variable du pays à travers le temps.

Stan Goff écrivait en 2003:
(..) Colombian democracy is a lot like U.S. democracy. Only a tiny fraction of the population has the means to recruit and promote candidates. It's different, for now, in that (..) the government works with paramilitaries who stalk and murder lefitsts, trade union organizers, and peasants who are on land their patrons wantThey don't murder many guerrillas because they fear them. The guerillas generally stalk and murder the paramilitaries. Fair's fair. (..) So effective did these militias become that the government began to refer to peasant communities as "independant communist republics", and in 1964 -- with urging from the US government -- launched a sudden and unprecedented attack agains the peasant militia at Marquetelia. Marin (..) led the successful resistance to this massive military assault with forty-eight guerrilla fighters. Thereafter, this guerrilla band took the name Fuerzas Armadas Revolucionarias Colombianas (FARC). Marulanda, who put a high premium on marksmanship as a core skill for guerrillas and who was himself legendary for his skill with a rifle, became affectionately known as Tiro Fijo, or Sureshot.[4] (..) From this forty-eight-person core, they have grown into a twenty thousand strong political and military organization, on seven regional fronts (..) In the past two years they have decimated the paramilitaries, destroying at least ten percent of their forces (..). They have survived and counterattacked one of the most well-financed military offensives in this hemisphere (..) The FARC-EP is racially diverse, and thirty percent female. Without air support from the U.S. and its surrogates there, the Colombian armed forces could not match the FARC's military prowess, not do they have a popular base outside the urban petit-bourgeois and ruling classes.
Y-a-t-il une place pour une alternative, par exemple le pacifisme ? Historiquement la réponse est toujours la même, comme le confirme cet article :
The Comunidad de Paz was [a] peace community within Colombia that sought the existence of an alternative autonomous society surrounded by a raging four decade old war. (..) Since 2001, the 2nd Brigade of the Colombian army (and members of the AUC) organized numerous devastating attacks (..) against members of the Wayuu indigenous nation. On April 18th, 2004 paramilitaries (and soldiers) entered into the village of Bahía de Portete [and] systematically "burned two children alive and killed others with chain saws" (..) Following this monstrous act, Wayuu representatives made a domestic and international announcement (..) We will apply our own law, because the justice of the courts only serves to help them, the assassins. Since this time an increasing number of Wayuu have become members of the FARC-EP, while others have organized indigenous-based self-defense movements (..) seeking emancipatory conditions for their people. As a result, attacks against the Wayuu (who have chosen to defend themselves) have dropped precipitously since the spring of 2004.
Pour faire dans la citation à l'emporte-pièce, on pourrait dire qu'un(e) guérillero est un(e) ancien pacifiste dont la famille a été torturée et tuée.

Comme dans le narco-state Afghan, les US sont déterminés à conserver leur emprise sur le pays à n'importe quel prix. Les FARC-EP payent donc un prix assez lourd (quoique incomparable avec les Afghans à la marksmanship très inférieure et leur 4 millions de morts)... et on subis des revers militaires à haute valeur symbolique ces dernières années - cadres tués lors de raids, etc. Ils ont réduit leur "voilure", ne mobilisant plus que 10 000 combattants actuellement.

Résumé :
  • Défense : oui (FARC-EP), non (le reste de la population)
  • Syndrome C.A. : oui..
  • False flag : en quelques sorte - les médias occidentaux ont tendances à attribuer les massacres de  syndicalistes (commis par les AUC) aux FARC-EP, pour leur tailler un costume de "terroristes marxistes sans pitié" (alors que les syndicalistes etc sont les principaux alliés des FARC tandis qu'ils sont les cibles ouvertement désignées des AUC dont ils reçoivent régulièrement des menaces de mort).
  • Résultat : Package Deal "Producteur" - culture de la coca et transformation de la cocaïne. La région contrôlée par les FARC-EP tente d'atteindre le stade 3 (paysans non-vulnérables) malgré l'extrême difficulté et le "eye in the sky" guettant le moindre feu de camp et le moindre signe de vie... Les paysans qui vivent en dehors de la zone d'influence des FARC n'atteignent même pas le stade Moyenâgeux et subissent les cravates colombiennes, tortures, massacres, ou (au mieux) fuite et dépossession de leurs terres. À l'heure actuelle il n'existe pas de "troisième voie" significative, le choix se porte donc entre une guérilla qui suit les idées communistes (pas exactement libertaires, donc), et le "mixeur à viande" narco-étatique.


Afrique



Rwanda, 1994

Situation similaire au Congo, mais au lieu d'un conflit de longue durée le pays a fait face à un génocide sur quelques semaines ; lorsque l'avion du président a été abattu (probablement par des services français), le "Hutu power" a capitalisé sur "radio 1000 collines" et les dizaines de milliers de machettes pour massacrer 800 000 Tutsis. Bien illustré par le film "Hotel Rwanda", dans lequel on voit que les seuls Tutsis qui n'ont pas vécu un enfer sont ceux, rares, qui avaient des AKM et savaient les manier.

Toute l'aide du monde n'aurait pas permis aux Hutus de tuer près d'un million de Tutsis, si ces derniers avaient été armés et compétents au tir. Seulement voilà, le décret-loi No. 12, 1979 a mis en place un enregistrement des armes et munitions, a imposé de "justifier" son besoin de posséder une arme, et instauré un régime confiscatoire.


Afrique du Sud

La victoire de l'ANC de façon relativement peu violente (avec e.g. son iconique et charismatique figure de proue Nelson Mandela) est parfois montrée en exemple comme un succès de la non violence, la supposée inutilité de se défendre physiquement : selon cette théorie, se défendre sur le terrain des "idées" serait suffisant, nul besoin de recourir à la force... Quand vous subissez la ségrégation raciale, les emprisonnements et exécutions arbitraires, il vous suffit de trouver une figure charismatique, la laisser se faire mettre en prison, espérer que la communauté internationale montrera les dents et imposera un embargo à vos geôliers  attendre une ou deux décennies  et voilà - victoire! Votre figure charismatique sortira un jour de prison, et sera votre président.

On voit ce qu'il en est aujourd'hui avec une société aux inégalités plus aiguës même que dans une république bananière, qui massacre ses mineurs par dizaines, maintenant au bord de l'explosion. De même que pour le "printemps arabe", lorsque l'on "gagne" la partie par un simple retrait tactique de l'adversaire, on ne gagne rien du tout.

 

Moyen-orient (ou MENA et Asie centrale)



Palestine/Liban/Syrie

Le Liban a fait les choses dans le désordre en voulant être la "Suisse du moyen-orient", avant d'avoir les moyens (marksmanship citoyenne) de défendre cette richesse. Dans les années 80 la "Suisse du Moyen-orient" (qui n'avait rien de Suisse, donc, question défense) a été renvoyée à l'age de pierre par l'armée israélienne, les quartiers chics de Beyrouth transformée en ruines, les gratte-ciels qui faisaient sa fierté démolis jusqu'aux fondations.

Le Hezbollah renverse la tendance après avoir chassé les Marines de Beyrouth en 1984 et surtout avec sa montée en puissance dans les années 1990 (faisant penser à une "montée de la marksmanship Shi-ite", à contraster avec la consistante et permanente incompétente Sunnite de l'époque) ; il assure même, pour la première fois, une certaine puissance de dissuasion contre les attaques israélienne, surtout depuis la mini-guerre de 2006 où il a infligé des pertes inédites à l'IDF (plus de 100 soldats israéliens tués) sans même faire appel à ses réservistes - donc avec seulement 3 000 de ses combattants pour faire face aux 30 000 soldats de l'IDF... Exemple illustrant (une fois de plus) que défendre un territoire est bien plus facile que l'attaquer. Les autres communautés libanaises (chrétiens, maronites ..etc) ne semblent guère avoir progressé (cf ces exemples de "combattants" qui n'épaulent même pas lors du tir).

Coté Palestinien, les sémites (descendants d'Abraham, etc) à Gaza et en Cisjordanie sont rangés de façon consistante dans les rangs des victimes. De la Nabka jusqu'à Sabra et Chatila, les civils vulnérables (sans défense, même) ont payé un prix bien plus lourds que les palestiniens combattants, mais ceux-ci aussi comptent bien plus de victimes que les autres guérillas de la planète, plus compétentes.

Coté Syrien, le pays souffre de la même répartition ethnico-religieuse que l’Irak  issue de l'ère coloniale : au lieu d'une minorité sunnite baasiste dirigée par Saddam Hussein dominant une majorité Shi-ite, le pouvoir syrien est aux mains d'une minorité shi-ites allaouite baasiste dirigée par Bachar-al-asad dominant divers groupes sunnites, etc. Le ressentiment populaire est à priori moins fort qu'en Irak, la marksmanship de l'armée bien plus grande que la pathétique armée irakienne, mais (et c'est un gros "mais") les armes sont bien moins répandues dans la population. Même en Irak chaque famille avait un AKM à coté de la porte... Même avec toute l'incompétence du monde, dans cette configuration l'on est au moins capable d'abattre quelqu'un qui franchit la porte pour vous tuer vous et votre famille, ce qui refroidit beaucoup de velléités génocidaires. Rien de tel en Syrie où si l'on en croit le bilan humain croissant, la plupart des gens sont nus comme des vers, au point que les moudjahidins insérés, soutenus et armés par les occidentaux (voir l'article de Préparation Quebec) ont le champ libre pour massacrer des familles (voire des villages allaouites) entiers et faire porter le chapeau à leur allié, le gouvernement allaouite (!). Le pouvoir syrien apprend dans la douleur que son armée et sa police ne peuvent être partout pour défendre ses partisans, si ceux-ci sont désarmés il peuvent trépasser sans témoin. En ce sens il est difficile d'être optimiste sur les perspectives de la Syrie à se défendre.

Résumé :
  • Posture défensive : non..
  • Syndrome Crécy-Agincourt : oui..
  • False flag mis en oeuvre contre adversaire : oui, lors de la guerre du Kippour/ramadan, la marine israélienne attaque le USS Liberty, tuant plusieurs dizaines de marins étazuniens ; conforme à son leitmotiv ("by way of deception, thou shalt do war") Israël tente de couler ce navire et de prétendre que "c'est les méchants zarabes qui ont fait le coup". L'opération échoue, ce qui n'empêche pas la guerre d'avoir lieu - mais Israël doit agir seul, sans le soutien ouvert étazunien.
  • Résultat : conflit interminable depuis 1948, qui devra attendre l'ère post-carbone pour se stabiliser.



Maroc, 1933

La population d'aujourd'hui fait pale figure comparée à la résistance berbère d'avant guerre. Histoire: la bataille de bougafer, une épopée à jamais mémorable :
Les autorités françaises de l’époque sont rentrées au Maroc,  officiellement dans le but de pacifier le sud marocain (..) C’est le 13 février 1933 qu’une bataille éclata, dans une montagne appelée “Bougafer”, entre la résistance berbère et l’armée française (..) Elle dispose d’une armée de 83.000 hommes surarmés (..) 44 avions de guerre (..) artillerie de gros calibre. Le groupement qui s’abrite dans le Saghro compte, lui, environ 800 familles. Les guerriers disposent, tout au plus de 2000 fusils. Des fusils d’artisanat. Des “Moukkouhla”. Ils allaient se retrouver à un contre 40 face à l’armée coloniale. De toutes les guerres connues, les femmes, n’ont jamais joué un rôle aussi prééminent et admirable que pendant la guerre de Bougafer. Elles assuraient les arrières, préparaient les vivres et les munitions, (..) défiaient les mitrailleuses braquées sur les points d’eau en allant y remplir leurs cruches (..) Après quarante deux jours d’enfer, les Français ont perdu 3500 hommes dont 10 officiers. Les résistants, eux, ont perdu 1300 combattants. Parmi les victimes, il y a eu beaucoup d’enfants, de femmes et de vieillards. (..) malgré la situation difficile, voire intenable, la reddition ne se fera que par la négociation. Le 25 mars 1933, (..) Oubaslam dicte ses conditions. Le général Huré les accepte. C’est la paix des braves.
Il ne reste à peu près rien de ce savoir-faire aujourd'hui dans le pays.

Résumé : la marksmanship c'est le contraire d'une pile... Ça s'use quand on ne s'en sert pas.


"Printemps arabe", Tunisie/Egypte/Lybie

Pour ceux qui manquent d'imagination (et surtout de connaissance de l'Histoire) il semblait difficile d'imaginer pire que les dictatures de Ben Ali en Tunisie, de Moubarak en Egypte (avec Moubarak classé "dictateur le plus riche de la planète" avec $70 milliards).. mais le "printemps arabe" de 2011 est en train de prouver qu'il existe bien pire, d’accélérer la spirale de la pauvreté et de la dégradation de la condition féminine, avec la Sharia gagnant du terrain dans les pays concernés. Les partisans des supposées "révolutions pacifiques" de 2011 sont maintenant silencieux, devant le spectacle qui s'offre à nous : on droit à une version accélérée de l’Afrique du sud. Ici il n'aura fallu que 1 ou 2 ans pour montrer que le changement de pouvoir obtenu "par défaut" mène à la désintégration, tout autant que si la dictature avait continué.

Résumé : une fois encore, lorsqu'un changement de régime est obtenu par les actions d'une minorité armée, ou même obtenue sans réelle supériorité armée que ce soit, on ne peut parler de "victoire". On ne fait que reculer l'inévitable.


Narco-state "heroïne" : Afghanistan

L'Afghanistan est à l'opium/pavot/héroïne ce que la Colombie est à la feuille de Coca et la cocaïne : le producteur principal, et donc un enjeu stratégique majeur. À noter qu'il est aussi premier producteur mondial de haschich.

Le secret de polichinelle (voir aussi "Narco-state cocaine : Colombie") sur les bénéficiaires de l'argent de la drogue se vérifie ici comme ailleurs : le pavot étant quasi-inexistant avant l'invasion soviétique, s'est développé avec les mudjahidines et l'Alliance du Nord soutenue par Oncle Sam, avait périclité avec l'arrivée des fondamentalistes Talibans dans les années 90, et comme le notent depuis 2001, année après année, sans relâche  les rapports de l'O.N.U., la culture du pavot (précurseur de l' héroïne  a atteint des sommets sans précédents depuis la récolte de novembre 2001. De fait, même les fondamentalistes Talibans ont dû recourir à l'argent du pavot pour financer leur combat, tout comme les rebelles marxistes de l'autre narco-state, la Colombie.

Contrairement à la Colombie, la marksmanship est rare en Afghanistan. Le combattant typique est un berger qui n'a pas accès à des lunettes de vue pour corriger sa myopie - non non, même pas au premier prix de chez Afflelou, même en solde. Pour celui qui a la chance d'avoir 10/10 à son oeil directeur, il sait rarement évaluer une distance, régler la hausse de son Lee-Enfield ou AKM, corriger pour l'incidence/pente et faire un "lâcher" dans les règles, tous des ingrédients nécessaire au tir en montagne à forte incidence et/où pour les distance d'engagement en terrain ouvert.

Cela explique que malgré l'histoire valeureuse des combattants afghans (histoire qui a valu à leur pays le sobriquet de "graveyard of empires", le cimetière des empires, après leur victoire contre l'URSS, la Grande Bretagne, etc), leur défense de plus de dix ans contre une offensive/occupation menée par une vraie armée de marksmen, se solde par un match nul. (ce qui, il est vrai, compte pour une défaite de l'envahisseur). Cela explique aussi le terrible bilan humain :
The official account of the events of September 11, 2001, has been used: - to justify the wars in Afghanistan and Iraq, which have resulted in the deaths of millions of people; 1

See: “January 2010 – 4.5 Million Dead in Afghan Holocaust, Afghan Genocide.” Dr. Gideon Polya, “Iraqi Holocaust:  2.3 Million Iraqi Excess Deaths,” March 21, 2009.
D'autant plus que le monde occidental est depuis longtemps passé du stade colonialiste au stade exterministe. J'en veux pour exemple cette vidéo.. "C'est pas le pied, la guerre ??" montre des pieds nickelés de l'armée française farting, snorting, cat-calling their way to an afghan village où ils sont engagés par des tirs de provenance indéterminée qui les obligent à rester à couvert... Et appellent alors une frappe aérienne avec une "JDAM", rasant la totalité du village avec les familles (dont des enfants, dont la présence a été confirmée auparavant) se trouvant à l'intérieur.

Résumé:
  • Défense : oui (hommes), non (femmes)
  • Syndrome Crécy-Agincourt : non (hommes), oui! (femmes) (ou peut-être devrait-on parler de Syndrome de Bayard).
  • False flag infligé par ennemi : oui (Operation Vigilant Warrior).
  • Résultat : des millions de morts (cumulés) depuis 2001, à cause d'une marksmanship très moyenne, confrontée à une féroce volonté des occidentaux de s'accrocher à leur second narco-state. La qualité des combattants n'est pas seule en cause : leur quantité n'est que 50% de ce qu'elle pourrait être, la société afghane étant une des plus misogynes de la planète. Le régime pro-russe en place jusqu'en 1979 avait des femmes ministres dans son gouvernement, et les femmes accédaient bien sûr aux postes de docteur, etc ; Oncle Sam n'avait eu alors aucun mal à mobiliser une partie de la société afghane contre cet état de fait, et avec une aide financière et sous forme d'armement et l'afflux de leurs alliés djihadistes, les US avaient facilement déstabilisé le gouvernement laïque et le peu de gens qui le soutenaient véritablement, entraînant une intervention de l'armée russe de dix ans qui s'était soldée par un désastre. On ne peut pas construire une société durable et équilibrée sur des bases pareilles.



Iran : Démocratie, Shah, Guerre Iran-Irak

Dans les années 50, l'Iran a ouvre le bal des coups d'état d'après-guerre de la CIA dans une opération conjointe avec le MI6 britannique  baptisée Opération Ajax. Le premier ministre Mossadegh d'alors joue le rôle que Allende servira plus tard. Le régime prenant sa place, celui du Shah, fait alors régner la terreur avec sa police secrète, la SAVAK. Guidée par des instructeurs de la CIA, la SAVAK fait preuve d'imagination pour torturer les dissidents ("they used cattle prods in body orifices"). Une nouvelle révolution en 1979 installe l'Imam Khomeiny et son islam misogyne  L'Amérique de Ronald Reagan réagira en encourageant l'Irak à déclarer la guerre à l'Iran. L'Irak, dont les combattants sont de piètres tireurs (cf dessous) et en grosse infériorité numérique, sont soutenus à bout de bras par les USA, avec de l'intel (photos satellites des mouvements ennemis), des hélicoptères, des gaz de combat et autres armes chimiques.

Saddam Hussein accueille Donald Rumsfeld, envoyé spécial du Président Ronald Reagan, à Baghdad le 20 décembre 1983 [gwu.edu]

Donald Rumsfeld joue alors les V.R.P., vendant à Saddam Hussein le gaz Sarin etc utilisés contre les vagues humaines iraniennes et accessoirement contres des villages kurdes (l'une de ces attaques menant à la mort de 5000 kurdes) et qu'il lui sera ensuite reproché de posséder lors des guerres du golfe de 1991 et 2003 (les esprits chagrins/ironiques auront alors beau lieu de faire remarquer, "les USA sont bien placés pour savoir que l’Irak a des armes chimiques - ils ont gardé les factures").

De nos jours, Oncle Sam hésite toujours à envahir l'Iran, malgré la valeur des réserves pétrolières iraniennes (juste derrière l’Irak  et ses réserves de gaz naturelles (les secondes de la planète, derrière uniquement la Russie). Il faut dire que l'invasion de l'Irak, un pays à l’incompétence au tir remarquable, a été un véritable arrachage de dent d'une demi-décennie et un gouffre financier... Il est difficile d'imaginer à quel point ce serait pire contre un pays plus de deux fois plus peuplé, montagneux, ethniquement unifié, et - il faut le dire - dont la marksmanship semble infiniment meilleure même si peu démocratisée, sans compter qu'avant même de faire parler la poudre à l'infanterie il faudrait déjà accéder au terrain : contrairement à l’Irak et son niveau technologique tiers-mondiste, l'Iran possède des technologies quasiment comparables à celles de l'ancien Pacte de Varsovie. Assurer la suprématie aérienne (sans laquelle l'armée US ne sait pas opérer) n'irait pas du tout de soi.


Irak : Guerre(s) du Golfe

C'est ici que l'on peut différencier la possession d'armes et la marksmanship : il y a une raison pour que cet article classe les pays selon la marksmanship (possession de carabine PLUS le savoir-faire qui va avec) et non pas juste leur possession d'armes : un exemple frappant est cette engagement entre une compagnie de soldats irakiens et 3 opérateurs SOCOM, qui se solde par un score de... 167 à zéro pour les opérateurs.

Un tel niveau d'incompétence aurait des conséquences graves en temps normal... Combiné au terrain (désertique, très défavorable à la défense) il mènerait à une défaite non seulement cuisante, mais rapide... S'il est en plus combiné à un ennemi qui n'a pas de limites et ne se sent lié par aucune convention (Genève, Hague ou autre), on passe au niveau supérieur.
Parmi les conséquences, terribles, on est impressionné par l'effet des obus de A-10 Warthog et de M1 Abrams (contenant de l'uranium appauvri DU235) sur le patrimoine génétique des irakiens, qui amène les femmes à accoucher de monstres. On trouvera une montagne d'infos sur le sujet dans cette longue, très longue page. Encore une fois, ce n'est pas une page à lire avant un repas... Mais il est primordial de savoir à quoi l'on s'expose si l'on se met en situation de vulnérabilité.

À noter que coté marksmanship ça s'améliore, y compris dans la population féminine :


Ironiquement l'Irak va surement s'aligner solidement avec l'Iran (Shi-ites), et ce grâce aux USA.

Résumé :
  • Défense : incompétente.
  • Syndrome C.A. : oui, non pas sur la possession d'armes mais sur l'enseignement de la marksmanship.
  • False flag : +/- (Operation Vigilant Warrior, George W. Bush affirmant que Saddam était "complice" de Ben La Douenne et de la mort de 3000 new-yorkais).
  • Résultat : une marksmanship très faible, un environnement désertique parfait pour l'aviation, les tanks et les thermal scopes, la farouche volonté occidentale de s'approprier le maximum de pétrole maintenant que l'on entre dans l'endgame pétrolier, tout cela explique les 2 millions de morts et les millions d'exilés, soit dans les 10% de la population initiale de 22 millions d'habitants.


CONCLUSION

 

Marksmen, ou bourreaux/victimes

À moins d'être frappé de cécité, il est difficile de ne pas voir les choses en face : le fait d'être victime de violence intra-nationale (contamination type Fukushima, Tien-an-men, cravate colombienne...), le fait d’être victime de violence inter-nationale (massacre type Nankin, contamination au DU235...), la quasi totalité des violences subies sont corrélées à la vulnérabilité. Et la vulnérabilité est l'apanage de ceux qui ne maîtrisent ni la marksmanship ni la triade du combat.

Avec les millions de victimes qu'elles causent immédiatement, ces violences imposent - en plus - un "ordre" mondial basé sur la consommation pétrolière et la fission atomique qui auront des conséquences encore plus graves : le changement climatique anthropogénique peut s'emballer (y compris le possible scénario "Vénus"), les 440 réacteurs nucléaires sont autant de risques de meltdown (y compris sa version "syndrome chinois").

Comme le montrent les photos d’Afrique en guerre, il n'y a rien qui détruit une société autant que lorsque chaque famille perd la guerre contre la vulnérabilité. Si votre groupe perd une guerre 'totale' et que votre sécurité est entre les mains des "alpha" [Ndlr : cf. Rues Barbares], il abdique aussi son contrôle de l'eau, de la nourriture, de son humanité même - il n'y a alors plus de garde-fou entre votre famille et la déchéance totale.


Si cela sert les intérêts de ceux qui vous ont envahi (ou qui vont ont défendu contre un envahisseur, et réclament alors paiement pour service rendu - hé oui, la marksmanship ne vaut que si elle est entre VOS mains), vous échapperez peut-être à ce sort. Peut-être serez vous simplement esclaves - c'était en tout cas le modus operandi avant le pic pétrolier, quand l'abondance des ressources le permettait. Si vous leur apparaissez comme des "bouches inutiles", ce sera Abu Ghraib ou le Zyklon B ou les vautours.

Suffrage universel : "faites le à Julia!"
Marksmanship universelle : "si vous tentez de toucher Julia vous ne toucherez plus jamais personne".

Si vous avez l'éducation et l'opportunité, vous serez peut-être livré au pire de tous les destins : devenir assistant-bourreau, redéfinir le 'patriotisme' comme un exterminisme ciblant les faibles... pourvu qu'il ne vous prenne pas pour cible, vous. "Do it to Julia!". Sans compter la participation aux cinq minutes de la haine, les mantras type "the arabs did it, let's kick their ass and take their gas" (l'équivalent moderne du "2+2=5" imposé à Winston Smith) ou encore "quatre pattes bien, deux pattes mieux !".

L'histoire montre que le seul garde-fou qui marche remarquablement bien contre ces extrêmes, c'est la marksmanship universelle, et les autres composants de la triade du combat.

La Suisse (en tant que marks(wo)man) ou le Soudan (en tant que bourreau ou en tant que martyr).

Le choix vous appartient.

-Oslik

[Bravo si vous avez réussi à tout lire dans les détails ! Sachez qu'avoir une carabine et savoir s'en servir au combat ne suffit pas pour réduire considérablement notre vulnérabilité. Sans l'esprit critique, la vigilance et la volonté de ne pas se faire marcher dessus, on finit rapidement du côté des collabos - dont le sort, une fois le conflit terminé, est fort peu enviable. À lire aussi : De la propriété privée des armes]

mardi 25 décembre 2012

OSLIK : De la vulnérabilité parmi les humains 1/2

ENGLISH VERSION : Vulnerability & its consequences

[ARTICLE SCINDÉ EN DEUX : Partie 2. Pour cette période de fêtes, Oslik m'a envoyé cet article fleuve au sujet de la vulnérabilité des individus résultant selon lui de l'absence de compétences (dont : tir de précision, triade du combat etc) et d'équipements (dont : armes longues à canon rayé - si possible munies de lunettes - etc) au travers de nombreux exemples dans l'Histoire du monde. J'ai rajouté moult liens vers Wikipédia pour appuyer les arguments du sire. Je n'ai pas pu vérifier toutes les allégations que fait l'auteur car j'ai aussi une vie en dehors du blog (!)- ainsi ses propos n'engagent que lui. Temps de lecture : 50 minutes environ, sans compter les nombreux liens]



La vulnérabilité à travers le monde - State of the world

 

Après avoir parlé du Syndrome de Crécy-Agincourt (pour faire court : le monopole de la violence que s'arrogent les autocraties et démocraties pour rendre la population vulnérable à leur domination, ce qui a souvent pour conséquence de la rendre aussi vulnérable à la domination venue de l’extérieur), parlons des conséquences pendant les siècles passés - et en particulier le 20° siècle, où ce syndrome n'a plus son caractère inéluctable maintenant qu'existent les Remington 700 et autres Mosin-Nagant, qui empêchent les gros poissons de manger les petits poissons - sauf à avoir une indigestion fatale. Les motivations et financements de Wall Street ayant joué un rôle essentiel, durant la Guerre Froide et le Endgame Pétrolier actuel, ainsi que pour les financements "secondaires" (que l'on appellera le "package deal" pour les besoins de cet article) basés sur les trafics et blanchiments divers, cette entité aura donc une place de choix dans cette page.

If you are not upset, you are not paying attention.
- lieu commun
L'idée est de montrer quels facteurs jouent (et ne jouent pas) pour départager les populations qui subissent les pires violences de celles qui vivent dans la paix et la prospérité... Et pour motiver ceux que le sujet ne passionne pas, il est nécessaire de décrire une minuscule partie de ces violences et d'expliquer quelle est la part de responsabilité des occidentaux (vous, lecteurs et lectrices, compris) et le risque qu'ils soient eux-même pris pour cible un jour.

Le temps manque pour écrire un magnum opus, donc faisons une petite sélection de pays et de segments historiques.

The only thing we learn from history is that nobody learns from history.
- lieu commun
On ne peut pas assurer sa pérennité uniquement en défendant le système légal et en étant vigilant sur les lois qui sont votées : les juifs d’Allemagne n'ont pas pu faire grand chose pour empêcher le passage des lois avant la Kristal Nacht. Ce n'est pas une question de "démocratie" ou de dictature (ou si la différence existe, elle n'est pas en faveur des "démocraties" : les "démocraties" telle que l'Allemagne qui a élu Hitler, ou les USA qui s'en sont donné à coeur joie entre le génocide de millions d'indiens - entre 5 et 10 millions, chiffre débattu, les cartes perforées n'avaient pas encore été inventées - et les génocides actuels, ont tué et continuent de tuer bien plus que toutes les dictatures réunies). Il ne suffit pas d'avoir un "Gandhi" : des résistants pacifistes allemands existaient (la "Rose blanche") mais leur échec s'est traduit par leur décapitation. La vulnérabilité et l’agression ne se résolvent pas avec le plein emploi, la croissance économique et la consommation, au contraire la croissance est un moteur primordial de violence : les USA ont mis encore plus d'escadrons de la mort en circulation durant les "Trente Glorieuses" qu'à l'heure actuelle. On ne peut compenser sa vulnérabilité par le bulletin de vote, la qualité de la presse écrite, la liberté de religion ou la pratique d'arts martiaux.

Cette page va (on l'espère) rendre abondamment clair qu'il existe un facteur universel de vulnérabilité, à la racine de tous les autres.

Structure et thèmes récurrents


The first casualty when war comes is truth.
-- Hiram Johnson
Les mêmes schémas historiques reviennent souvent : un coup tordu/grosse baliverne cousue de fil blanc, alias False Flag alias opération sous faux drapeau. Une posture défensive efficace ou pas. Un syndrome C.A. plus ou moins fort. Et un résultat de tout ceci : bourreau, victime ou marksman.

Pour chaque pays/période on s'interrogera donc sur sa nature...

  • Défensive ou offensive ?
  • Stratégie ou tactiques de guérilla ? Les gens peu vulnérables sont-ils ceux qui ont un Jules César à leur tête, un grand stratège, où plutôt ceux qui ont démocratisé (répandu) la maîtrise de la marksmanship et des tactiques de petits groupes ?
  • False flag mis en oeuvre ?
  • Syndrome Crécy-Agincourt-Poitiers présent dans la région ?
  • Résultat net : bourreau, victime, ou neutre ?
Parmi les sources utilisées pour rédiger cette page:




Europe occidentale



Espagne (Franco, guerre civile..)

La guerre civile (1936-1939) est un parallèle ouvert et (plus ou moins) interne à ce qui se passe ensuite dans le reste de l'Europe. "Ouvert", car Franco n'utilise pas de false flag pour justifier son action : il affirme ouvertement sa rébellion contre la république espagnole et son intention de la renverser et la remplacer par une dictature. Il faut dire que le soutien du clergé et de la droite espagnole, qui vit dans la terreur des "communistes", est bien plus élevé qu'en France par exemple, où le Front Populaire est bien installé et la tentative de coup d'état par la Cagoule sera un échec. En plus d'être ouvert, donc, la guerre civile reste circonscrite à la frontière nationale. Le reste du monde prends parti (le Mexique et l'URSS pour les républicains, l'Allemagne et l'Italie pour Franco, qui reçoit aussi 12 000 camions de Ford, Studebaker et General Motors) et envoie du matériel, des "brigades internationales" se forment, mais toute l' "action" se passe uniquement à l'intérieur de la péninsule ibérique. Au point que le régime de Franco ne sera pas dérangé par les alliés même après la défaite de l'Axe : après le départ des pilotes allemands Franco restera sagement à l'écart de Wall Street, dissociant son destin de celui de l'Axe.

Ce qui frappe dans ce conflit c'est que les républicains espagnols avaient très largement les moyens matériels, humain et territoriaux de prévaloir (on parle bien ici d'assurer une suprématie défensive sur leurs sanctuaires, pas d'envahir les sanctuaires de Franco -- la défense est facile, l'attaque est difficile). Leur problème était un problème de logiciel, en aucun cas de matériel. En fait la comparaison avec la Finlande par exemple est douloureuse :

The Mexican government from the start supported the Spanish republic, as might be expected from a country whose constitution was itself a protest of clerical and aristocratic privilege [sending] 20,000 rifles and 20 million rounds of ammunition to the Spanish government (..) Russian aid to the Republic [arrived] in the way of weapons, tanks, aircraft, and (..) advisors. 36,000 foreigners [..] served in the International Brigades [..]
[militaryhistoryonline.com]
La défaite des républicains est due non pas à l'absence de préparation avant la guerre, mais à leur comportement suicidaire durant la guerre : il leur a manqué un ingrédient principal, à savoir une vrai posture défensive (au lieu d'offensive), mais jamais un ingrédient n'aura autant manqué à une recette que celui-ci. Ils ont en effet été infectés par le virus des 'commissaires politiques', leur imposant de partir à l'offensive contre les franquistes embusqués en positions défensives, tout comme l'Armée Rouge contre les finlandais ou contre la Wehrmacht jusqu'à Stalingrad... Les mêmes causes produisent alors les mêmes effets :

Beevor places much of the blame for the Republican defeat on their own military (..) incompetence. The Republicans and their Soviet advisers often squandered men and materiel in World War I style assaults (..) Beevor believes the Republicans should have adopted a more defensive strategy, (..)
[strategypage.com]
En fait on serait en droit de se demander s'il méritaient de gagner plus que leur adversaire fasciste, vu que leur attitude "kommunismus über alles" les a même amenés à assassiner leurs alliés, ceux d'entre eux qui étaient anarchistes :

Troops were pulled off the front lines to crush anarchist collectives. Many able soldiers were assassinated for their political ideology; a leader of the repressive efforts, Enrique Lister, said that he would "shoot all the anarchists [he] had to.
Au final c'est une des grandes occasions ratées de l'histoire. Au delà même de la seule histoire espagnole : l’Allemagne nazie ayant testé avec succès ses Stukhas elle gagne en confiance et joue ensuite à plein sur l' "apaisement" des européens pour avancer ses pions. Elle ne serait peut-être pas allée plus loin si sa participation à la guerre civile espagnole avait été un échec.

Les conséquences à long terme rappellent le Plan Condor qui sera mis en oeuvre dans les dictatures d'Amérique Latine, trente ans plus tard :

Soeur María aurait fait partie de ce vaste trafic d'enlèvements de nourrissons qui a commencé au début du franquisme. Des milliers d'enfants espagnols ont été retirés à leurs mères républicaines et placés dans des familles proches de la Phalange, le parti du dictateur Franco. (..) Selon [le juge Baltásar Garzón], le nombre total d'enfants enlevés entre les années 40 et 90 oscillerait entre 136 062 et 152 237. Le trafic de bébés s'appuyait sur des réseaux impliquant des gynécologues, des infirmiers, des sages-femmes, des chauffeurs de taxi, des avocats et des gens d'église [1]


Résumé :
  • Défense : non, posture offensive ! Défense souvent incompétente ("plus un pas en arrière"), mêlée à des attaques de compétence variable et à des division internes (communistes dénonçant les anar et/ou leurs caches aux franquistes).
  • Syndrome Crécy-Agincourt : assez peu.
  • False flag : non.
  • Résultat : 500 000 morts dus au manque de marksmanship et (encore plus) à l'incurie tactique. Les autres ingrédients (tels que la quantité, quelque peu aussi la qualité des combattants, et le terrain vallonné et boisé) étaient présents, mais l'ingrédient "défense", tout aussi critique que les autres, n'a pas été exploité, pour le plus grand plaisir des franquistes qui faisaient des cartons faciles sur les vagues d'attaquants républicains. La prochaine fois qu'un sombre idiot vous dit que la défense c'est pareil que l'attaque, parlez lui de la guerre civile espagnole.



Grande-bretagne

That rifle hanging on the wall of the working-class flat or labourer's cottage is the symbol of democracy. It is our job to see that it stays there.
-- George Orwell, sergeant in Home Guard
Le Royaume-Uni a une histoire largement tourné vers la conquête, son empire au 19° siècle ayant été historiquement un des plus vastes. Tout avait pourtant "bien" commencé, si l'on peut dire, avec la marksmanship à l'arc fortement encouragée du temps de la guerre de 100 ans. Le déclin est très prononcé ces dernières décennies, cette société étant devenue la société décrite dans "V pour Vendetta". Orwell doit se retourner dans sa tombe de voir le syndrome C.A. appliqué à presque 100%... Le pays qui avait été "de l'autre coté du miroir", infligeant de lourdes pertes à la France lors des batailles de Crécy, d'Agincourt, de Poitiers, est maintenant lui-même en train de désarmer sa population comme le faisaient jadis les rois de France.

Résumé:

  • Défense : non, tourné vers l'offensive; empire de type "Thalassocratie protestante" qui inspirera par la suite les USA, comme le dit avec humour (?) un analyste.
  • Syndrome Crécy-Agincourt : non (au moyen age), oui (au XX° siècle).
  • False flag : Londres en 2005.
  • Résultat : une nation peut régresser et tomber dans un cauchemar orwellien si elle est dotée de markmanship mais pas des mécanismes pour la maintenir.



Finlande (Guerre d'Hiver)

Sujet déjà traité dans un article précédent, inutile d'y revenir à part pour un court résumé : une minuscule population de chasseurs marksmen peut se défendre contre un empire de 170 millions de personnes.

Résumé:

  • Défense : oui !
  • Syndrome Crécy-Agincourt : non !
  • False flag infligé par ennemi : le shelling of Mainila en 1939, une attaque "finlandaise" d'un poste frontière soviétique.
  • Résultat : une des prouesses défensives les plus impressionnantes de l'Histoire.



France, Cagoule et Collaboration

La France aurait pu sortir du lot, avec notamment la courte existence des bataillons scolaires où on y apprenait à manier le fusil militaire. Ce n'est pas par hasard si le "Syndrome de Crécy-Agincourt-Poitiers" se réfère à la France : depuis la guerre de 100 ans les français ont bien évolué - à présent ils ont une grande gueule, même s'ils ont toujours aussi peu de poids. Ils ont laissé leur pays devenir encore plus nucléarisé (80% d’électricité d'origine nucléaire !) que n'importe quel autre, y compris la Russie ou le Japon, et attendent toujours passivement leur Chernobyl ou leur Fukushima. Des tonnes de choses ont été dites sur le comportement du pays durant la seconde guerre mondiale, mais il n'existe que deux ou trois livres pour illustrer le parallèle entre les réactionnaires français et espagnols, et expliquer que leurs alliés à l'Etat-Major ont "fait le choix de la défaite" pour que l'instauration d'un régime "anti-bolchévique" se fasse par l’extérieur  avec l'aide de l’Allemagne  puisqu'ils n'arrivaient pas à le faire de l'intérieur.

Quoi ? Quid ? Des fascistes putschistes en France ? Impossible! Que cela soit arrivé en Espagne, d'accord. Qu'ils aient tués un demi-million d'espagnols, fort bien. L'Espagne c'est un autre pays. Mais jamais un putsch fasciste n'est arrivé en France, exact ? Faux. Au delà des français engagés dans la Division S.S. Charlemagne qui se sont illustrés (entre autres) pour avoir été les derniers défenseurs du bunker d'Hitler jusqu'en mai 1945, l'attitude française a été bien plus grave. Loin d'être limitée à quelques soldats du rangs engagés volontaire dans les S.S., elle remontait au plus haut niveau militaire : le chef d'Etat-Major ira jusqu'à dire au président du conseil d'aller au diable, le forçant à s'exiler à l'étranger, avant bien sûr d'installer Pétain au pouvoir, menacer de court-martiale les troupes françaises qui refusent de se rendre et de se constituer prisonnier de l’Allemagne  s'empresser de donner la matériel militaire français à l’Allemagne pour soutenir son effort de guerre contre le reste de l’Europe  et d'envoyer les français au S.T.O. pour soutenir l'effort industriel militaire allemand.

La droite française et ses alliés à l'Etat Major en est arrivée là en constatant qu'un coup d'état traditionnel contre le Front Populaire était hors de portée, la tentative de Putsch par False Flag (façon "les terroriste Rouges veulent faire sauter le patronat") par La Cagoule, organisation financée par le fondateur de l'Oréal et bien d'autres, ayant été un échec :
Le 11 septembre 1937, le groupement provoque un attentat à la bombe contre la Confédération générale du patronat français (4, rue de Presbourg à Paris)8 et l'Union des industries et métiers de la métallurgie.
Après l'échec de leur coup d'État dans la nuit du 15 au 16 novembre 1937, le complot est mis au jour. (..) Des caches d'armes réparties sur tout le territoire sont découvertes. Après l'armistice de juin 1940, plusieurs membres ou sympathisants de la Cagoule se rallièrent au gouvernement de Vichy. (..) François Mitterrand (..) Eugène Schueller (..) André Bettencourt (..).
La Cagoule est le surnom donné par la presse à l'« Organisation secrète d'action révolutionnaire nationale » (OSARN, c'est le nom donné par ses fondateurs, l'adjectif nationale disparaît assez vite pour donner l'OSAR) transformé par erreur, à la suite d'une faute figurant dans un rapport d'informateur en « Comité secret d'action révolutionnaire » (CSAR).
De nos jours, le pays a conservé son contingent d'exterministes [Ndlr : dans le sens "boucher" ; terme présent tout au long de l'article]. Contrairement à l'Allemagne où leurs pairs ont eu l'élégance de mourir sous le rouleau compresseur russe, laissant peu de progéniture et assainissant le "gene pool" allemand, les cagoulards et leurs descendants sont restés aux positions de pouvoir et d'influence. La plupart des gens vivent dans l'ignorance de ce fait, comme ils vivent dans l'ignorance de leur histoire.

On essaye de se consoler en se disant qu'il existe malgré tout, quelques beaux exemples de marksmanship, y compris féminine... [1.1] [1.2] [1.3]

Résumé:

  • Défense : non..
  • Syndrome Crécy-Agincourt : oui
  • False flag perpétré en interne : attentat à la bombe du 11 septembre 1937.
  • Résultat : pas brillant.



Allemagne, seconde G.M.:

La démocratie, c'est deux loups et un agneau votant ce qu'il y aura au dîner. La liberté, c'est un agneau bien armé qui conteste le scrutin.
- B. Franklin
La politique allemande du contrôle des armes, le ressentiment de la population contre la défaite de la 1ère G.M. exacerbé par la crise financière titanesque durant la république de Weimar... Tout faisait de ce pays un terrain fertile pour que Wall Street exploite cette colère, la canalise, et l'emmène sur la voie de l'exterminisme. Prescott Bush finance la carrière politique d'un ex-caporal qui va bientôt devenir chancelier, investit dans l'industrie allemande. Bien sûr, ses actifs seront confisqués par l’administration Roosevelt lorsque les US entreront en guerre contre l'Allemagne (google : Trading with the enemy Act, et Vesting Order 248, voir cet article du Guardian, etc)... Mais ils lui seront rendus une fois que Roosevelt sera mort et que Truman aura pris le relais, au grand soulagement des industriels étazuniens. La firme IBM s'implique tout autant, son PDG rencontre Adolf (voir IBM and the Holocaust) et lui vend les machines comptables qui serviront à tabuler l'holocauste, avec les ingénieurs d'IBM parlant allemand sélectionnés pour se rendre dans les camps de la mort et reconfigurer les machines lorsque nécessaire (e.g. caractérisation plus précises des types de mortalité). Autre capitaine d'industrie impressionné par la lecture de "Mein Kampf", Henry Ford a un portrait du Führer dans son bureau. Ses usines en Allemagne fabriqueront des camions pour le régime. De même Opel (propriété de General Motors) fabriquera des camions de transports de troupes et des avions qui seront par la suite utilisés pour mitrailler les G.I.s sur les plages de Normandie. Les banques entrent dans le jeu elles aussi (voir cet exemple), elles financent l'effort de guerre et d'exterminisme, y compris la compagnie fabriquant le Zyklon B, "I.G. Farben" (qui se rebaptisera BASF après-guerre). Autre exemple bien connu, Standard Oil et William Farrish seront jugés et condamnés pour avoir fourni du carburant aux Nazis.

La "seconde guerre mondiale" pourrait en fait être divisée en deux : d'une parte, une (nouvelle) guerre civile US opposant du matériel US dirigé par des soldats US à du matériel US dirigé par des soldats Allemands...et d'autres part le reste du monde.

Les conséquences se passent d'un rappel : holocauste de 20 millions de russes/biélorusses qui souffraient de leur propre Syndrome C.A. sous Staline, des juifs/tziganes/résistants d'Europe affaiblis de façon similaire, etc.

L'Allemagne contemporaine semble avoir très modérément tiré les conclusions de cette erreur, puisque à l'heure actuelle la possession d'arme est assez orientée "darwinisme social", car la paperasse est relativement coûteuse. malgré tout, quelques beaux exemples de marksmanship (féminine) redorent quelque peu leur blason.

Le "gene pool" allemand semble avoir été nettoyé de son exterminisme, le pays étant devenu un des plus écolos au monde, son parti "Grüne" le parti vert le plus grand d’Europe  et sa politique énergétique illustrée par exemple dans cet article : energiewende.

En cherchant les causes de l'ère exterministe 1939-1945 on ne peut blâmer la "dictature" à elle seule puisque Hitler a accédé au pouvoir par les urnes et le jeu des alliances (un élément à ne pas oublier, à une époque où la crise économique causée par le pic pétrolier de 2006 fait resurgir le parti "Aube Dorée" en Grèce  le BNP en Angleterre, la fascisation d'une grande partie de la classe politique en France, etc) : It is only the elite who want war.  As Nazi leader Hermann Goering famously said :
Why of course the people don't want war; But after all it is the leaders of the country who determine the policy, and it is always a simple matter to drag the people along, whether it is a democracy, or a fascist dictatorship, or a parliament, or a communist dictatorship; Voice or no voice, the people can always be brought to the bidding of the leaders. That is easy. All you have to do is to tell them they are being attacked, and denounce the pacifists for lack of patriotism and exposing the country to danger. It works the same in any country.
On ne peut non plus blâmer le manque d'éducation ou de culture du pays : l'Allemagne a donné les plus grands poètes, les plus grand physiciens de l'atome (Niels Bohr, Albert Einstein ..etc) avant de se mettre aux autodafés de masse.

On est donc amené à s’intéresser  qu'on le veuille ou non, au coté de l'équation concernant la législation des armes à feu, dont les références sont bien connues : entre 1928 et 1945, la loi de 1928, et la loi du 18 Mars 1938 restreindront puis bannirons la possession d'arme, préparant le terrain pour une partie des vingt millions de morts causés par l'Allemagne nazie : ceux de nationalité allemande (principalement Juifs) bien sûr, mais aussi dans les nations occupées (en France par exemple la peine de mort est prononcée pour ceux qui sont trouvés en possession d'une arme).

Résumé:

  • Posture défensive : non, invasion de l'Europe pour avoir du "Lebensraum" (!)
  • Syndrome Crécy-Agincourt : oui!
  • False flag perpetré en interne : incendie "communiste" du Reichstag.
  • False flag perpetré en externe : attaque "polonaise" d'un poste-frontière Allemand.
  • Résultat : historique, dans le mauvais sens du terme (jusqu'en 1945), plus optimiste mais peut mieux faire (contemporain).



Ex-yougoslavie, maintenant "narcorridor" :

La Yougoslavie est un des rares pays où la corrélation marksmanship/vie tranquille ne se vérifie pas, en tout cas pas au niveau vu ailleurs. À la chute du mur, la population serbe est bien équipée et compétente, sans toutefois atteindre le niveau suisse. L'armée a des moyens et des compétences proches d'un pays du Pacte de Varsovie, comme l'on s'en rendra compte lors de l'offensive de l'OTAN, qui a perdu un F-117 pourtant réputé "invisible" au radar et dont les AH-64 Apache ont été complètement paralysés, l'OTAN renonçant à leur faire effectuer des sorties sous peine d'être abattus par des Strelas.

Contrairement à la Suisse, des incompatibilités entre blocs ethniques et religieux (serbes, croates, bosniaques, albanais, macédoniens..) et une rancune mûrie pendant des lustres et mises en veilleuse sous le règne du Maréchal Tito, en faisait un terrain fertile pour fomenter des troubles. Le NED US a eu beau jeu de les exploiter, puis de financer et armer l'UCK de telle façon qu'il monte en puissance et tienne tête à la police yougoslave, puis avec des armes lourdes soit même en mesure de tenir tête à l'armée, nécessitant des opérations de grande ampleur dénoncées comme "nettoyage ethniques" par les occidentaux... parfois avec raison. C'est le schéma vu auparavant en Afghanistan et plus récemment en Syrie avec le financement et l'armement des moudjahidins.

À noter que nombre d'ancien pays membres de l'URSS et "satellites" ont suivi ce modèle de conflit ethnique à la chute du mur, avec des conflits larvés toujours non résolus à ce jour (Arménie/Azerbaïdjan, Abkhazie Ossétie/Géorgie, Tchétchènie/Russie ..etc), mais l'OTAN a ciblé la Yougoslavie en 1992 pour sa campagne de bombardements et de changements de régimes pour y établir la base Camp Bondsteel, ce pays étant le lien géographique nécessaire pour acheminer la drogue (et autres produits du package deal) vers l'Europe de l'Ouest.


Suisse, Seconde G.M. et siècles précédents :

La Suisse est le pays au monde où la possession d'une marksman rifle est la plus encouragée : le fass SIG-550 de dotation est fourni gratuitement pendant la durée de service citoyen, et à la fin de celui-ci il est proposé à son utilisateur de garder son fass (modifié en S/A) moyennant finance, pour un prix inférieur au prix du marché. Si l'on ajoute à ces fass gouvernementaux les armes que les suisses achètent sur leurs deniers propres, la possession d'armes en Suisse est une des plus élevées au monde. Il est très courant de voir un Suisse revenant du stand de tir dans e.g. un supermarché, son fass90 en bandoulière (exemple visuel). L'entrainement est en effet primordial : la possession d'un fass n'est qu'un ingrédient nécessaire à la défense, l'autre étant de monter en compétence au tir, la fameuse marksmanship.

Le résultat est là, avec une absence d'invasion depuis de nombreuses générations. Durant la second guerre mondiale la Suisse est le morceau "coriace" de la conquête de l'Europe par Wall Street/la Wehrmacht, ils avancent donc à pas de loup. D'abord avec des tests de leur neutralité (cf Incursions aériennes de la Luftwaffe), qui se terminent mal pour l'attaquant dont les pilotes sont tués ou fait prisonniers. Cela sera suivi par l'envoi de parachutistes allemands pour tenter de saboter des aérodromes, et enfin par l'élaboration d'un plan d'invasion, L'Opération Tannenbaum, qui n'a pas le temps d'être tenté avant le passage du rouleau compresseur de l'Armée Rouge à Berlin et le lessivage US.

Stephen Halbrook explique que contrairement au reste de l'Europe, en Suisse les juifs étaient en armes, au même titre que n'importe quel autre citoyen Suisse, et "les officiers juifs servaient aux niveaux les plus élevés de l'armée Suisse". Il relate aussi comme nombre d'archives révèlent en détail les plans d'attaque des Allemands et leur réalisation du coût exorbitant qu'il leur faudrait payer pour tenter de percer les défenses de la population suisse et ses préparations défensives, les plus étendues qui soient. En Mai 1940, les soldats allemands arrivés à Paris chantent "Die Schweiz, das kleine Stachelschwein, das nehmen wir auf dem Heimweg ein" ("nous envahirons le petit hérisson Suisse sur le chemin du retour").

Dans La Suisse Encerclée (2000, traduction de Target Switzerland, 1998), Halbrook cite Hitler pestant contre "les dégoutantes petites nations d'Europe à liquider [..] même si cela ferait de lui le boucher de la Suisse". Et de citer Goebbels, décrivant la Suisse comme "ce petit état puant". Et de trouver dans les archives les listes préparées par la Gestapo de citoyens suisses à exécuter une fois le pays envahi.

La haine des Nazis pour la Suisse ne fait pas de doute... La propagande anti-suisse prétendant le contraire est un écran de fumée proportionnel à la honte de ceux qui ont échoué aux standards les plus basiques de l'humanité, de ceux qui - des Pyrénées à la Volga - ont choisi d'être des bourreaux et des victimes plutôt que des marksmen.

En termes pseudo-médicaux, la Suisse des années 1940 est le sujet sain encerclé par des malades d'Ebola crachant leurs tripes dans sa direction, et dont le système immunitaire l'empêche malgré tout d'être infecté. Pas mal pour un pays de trois millions d'habitants.

La Suisse des années 2000 est le sujet sain encerclé par des foyers infectieux connus pour leurs rechutes chroniques, maintenant équipés d'armes nucléaires, plus nombreux et plus agressifs  et plus hoplophobes que jamais. Plus que jamais, les Suisses n'ont pas intérêt à se reposer sur leurs lauriers et baisser leur garde.

Résumé:

  • Défense : OUI
  • Syndrome Crécy-Agincourt : NON
  • False flag : non (mais réseau Gladio présent, quoique extrêmement discret)
  • Résultat : intermédiaire entre étape 2 (bourgeoisie) et stade 3 (homesteaders-marksmen) !


La Suisse est le seul pays dans cette liste qui porte le gros "OUI" en défense et le gros "NON" en syndrome Crécy-Agincourt, et le résultat est là : paix royale depuis des lustres. Le mécanisme de maintient de leur vigilance (concours cantonaux) pourrait être rendu plus fiable/durable, en devenant un facteur de pression sélective. Ce sera peut-être l'objet d'un futur article.
Catégorie : marksmen, jamais dans la catégorie "victimes" durant l'histoire de la Confédération, ni bourreaux (sauf à prendre en compte l'empire financier suisse qui défigure le tableau comme un furoncle sur la belle au bois dormant, Davos où se rassemblent périodiquement les bourreaux-en-chef de la planète, etc).

Amérique du nord

USA, régions "Crécy Agincourt" :

Les cotes est et ouest sont (en théorie) moins misogynes et white-supremacist que les "red states", donnant plus d'égalité aux noirs et de pouvoir aux femmes et aux prolos.

En pratique, les inégalité économiques sont supérieures à celle d'une république bananière (un CEO gagne 700 fois plus qu'un employé au SMIC) et les prisons sont pleines à craquer de noirs - en majorité. La population carcérale US excède en effet celle de n'importe quel autre pays de la planète ; la "guerre contre la drogue" (qui est en fait le revers de la médaille du package deal) a en effet mis derrière les barreaux 2 millions d'étazuniens, soit bien plus en nombre et énormément plus en pourcentage que la Russie ou que la Chine (qui compte pourtant 1.3 milliards d'habitants) ou que n'importe quel autre pays supposé "autoritaire". On ne tentera même pas la comparaison avec les pays dits "démocratiques".

Sans surprise, ces régions sont les plus touchées par le Syndrome Crécy-Agincourt : les cotes est et ouest ont les lois sur le contrôle des armes à feu les plus astreignantes ; interdiction quasi totale à NYC, les restrictions suivantes en Californie après le retour des marksmen vétérans de la 1ère G.M., et l'esprit de révolte des Noirs :
Concealed carry of handguns was banned in California in 1923. (One of many states to enact the "Uniform Act to Regulate the Sale and Possession of Firearms" -- which was originally aimed at part in disarming "uppity" black World War I veterans.) Then, in 1967 open carry of loaded guns on public streets or in motor vehicles was banned (one of then Governor Ronald Reagan's darkest days), out of fear of a few dozen "uppity" Black Panthers.
Mais beaucoup de restrictions s'appliquent au niveau fédéral :
The National Firearms Act (1934), which restricted access to certain types of guns and equipment and levied a hefty tax and registration system; the Omnibus Crime Control and Safe Streets Act (1968), which restricted interstate trade of certain guns, mandated a minimum age to own handguns, and established a national gun licensing system; the Gun Control Act (1968), which restricted ownership of any gun by certain persons, established the FFL system, restricted importation of various guns, and created marking requirements.
Le contrôle des armes à feu trouve ses origine à la fin de la guerre de Sécession  pour rendre l'accès aux armes plus difficile aux esclaves récemment libérés. L'idée était que les blancs bénéficiaient de la protection de l'armée et de la police, et donc même si le contrôle des armes à feu s'applique théoriquement à tout le monde de la même façon, il aurait moins d'impact sur les blancs que sur les noirs et autres "usual suspects".

La rage contenue de ces derniers explose de façon épisodique : les émeutes et incendies massifs suite à l'assassinat de Martin Luther King, celles suivant la convention républicaine de 1968, les "Rodney King riots" de 1990, etc.

La violence est généralement à sens unique, comme la destruction de l'immeuble des "MOVE 9" par une bombe lancée d'un hélicoptère de la police, et bien sûr l'Opération Vigilant Warrior de 2001 [Ndlr : attentats du 11 septembre 2001 - se référer au livre de Mike Ruppert pointé en haut de l'article] qui a coûté la vie à près de 3 000 prolos new-yorkais.

Les protestations pacifiques telles que "Occupy" (qui ne visent pas à mettre fin au "racket" dénoncé par le major Butler, mais plutôt à changer la répartition du butin entre strates sociales chez les occidentaux) sont bien tolérées, la classe dirigeante n'étant pas menacée elle ne ressent pas le besoin de faire couler le sang.

USA, régions rurales et "American Redoubt" :

L'Amérique rurale est souvent appelée avec dédain le "fly-over country"... Quelle que soit l'équipe présidentielle en place elle affuble ses habitants sous les drapeaux de noms tels que "O.F.U." ("One Fodder Unit", expression de George W. Bush) ou des "pions" (voir la citation de Genocide Henry).

Pourtant la marksmanship y est bien plus présente, sauf les villes ; celles-ci font fréquemment partie de la "gun control belt", et concentrent les tueries telles que celle de Columbine (les écoles étant mises à nu par le Gun Free School Zones Act (1990) qui interdit aux professeurs/instituteurs d'utiliser une arme pour faire face à une agression au couteau, ou pire), ou plus récemment à Littleton CO, dans une salle de cinéma où il était là aussi interdit d'entrer avec une CCW.

La dernière fois que l'absence de vulnérabilité de l'Amérique rurale lui a permis de défendre la "démocratie" (quelle que soit la définition que l'on en donne) est lointaine, mais donne l'inspiration : voir The battle of Athens. Comme le souligne Stan Goff dans son livre de 2003, les guerres menées par des appelés compétents (plutôt qu'une armée professionnelle)  encouragent ce genre d'attitude... Lorsque des vétérans qui ont risqué leur vie, appris la marksmanship, rentrent au pays et tombent sur un shérif corrompu qui fait du bourrage d'urne... Tout aussi connecté, pistonné et menaçant qu'il soit, il ne va pas faire peur aux marksmen, et va au contraire passer un mauvais quart d'heure.

Cela dit, si l'Amérique rurale est moins cancéreuse que l'Amérique urbaine, ou que la Grande Bretagne par exemple, elle est cependant extrêmement loin de la Suisse (qui n'est pourtant pas parfaite elle-même, loin s'en faut) ; les idéaux démocratiques semblent loin à présent, avec une sorte d'évolution à reculons qui fait que ces régions semblent remplies de béni-oui-oui bigots, de misogynie et d'intolérance raciale. On ne peut échapper à son héritage historique : les habitants actuels sont les descendants de ceux qui ont massacré les Indiens (bilan : des millions - voir des dizaines de millions - de morts), exploité les Noirs (la traite négrière dont les pertes durant le voyage trans-atlantique se chiffre en million). Elle revendique fièrement ses racines dans la guerre révolutionnaire menée par des Pères Fondateurs propriétaire d'esclaves et qui ne voulaient pas entendre d'un suffrage universel (pas de droit de vote des femmes). Leur notion de "patriotisme" les amène à sélectionner ce qui s'est fait de pire, les traits les plus détestables de leur ancêtres et d'ignorer les traits les plus intéressants, e.g.
A free people ought not only to be armed and disciplined, but they should have sufficient arms and ammunition to maintain a status of independence from any who might attempt to abuse them, which would include their own government.
-- George Washington
Les voix laïques et anti-racistes sont quelque peu perdues dans le brouhaha des fondamentalistes. Il n'est pas évident de visualiser un scénario optimiste même dans cette région. Surtout si l'on considère qu'elle a tendance à rester passive ou même à s'unir avec les autres régions pour le meilleur... et surtout pour le pire. Que ce soit pour de la violence interne : Waco TX (des dizaines d'adultes et d'enfants brûlés vifs par les bombes incendiaires du FBI, lors d'une confrontation faisant suite à une apparente violation de la loi sur les armes), Randy Weaver (dont la femme avec son bébé dans les bras a été abattue par un sniper du FBI, lors d'une confrontation autour du contrôle des armes à feu), ou pour de la violence externe... Pour laquelle elle renvoie l'empire romain au stade de second couteau à la petite semaine.

USA, unis autour de Wall Street contre la "conspiration communiste mondiale"

(autrement dit : Guerre Froide, lutte contre la décolonisation au profit du bloc de l'est).

Les USA de la Guerre Froide s'étaient déjà bien enfoncés... Ils étaient loin  les jours où, dans les années 30, les vétérans tels que le Major Smedley Butler, avaient refusé de s'associer à Wall Street pour renverser Roosevelt (voir Business Plot)... Privé de Plan B (contrairement à La Cagoule française après l'échec de sa propre tentative contre le Front Populaire), Wall Street avait donc dû se résoudre à investir plutôt en Allemagne... Avec cependant pour lot de consolation de superbes profits.

De nos jours Wall Street n'a plus besoin de renverser le gouvernement, ils SONT le gouvernement.

Pour les conséquences à l'étranger, voir le reste de cette page, catégorie "Amérique du Sud", "Asie", et "Moyen-Orient". No comment...

USA, unis autour de Wall Street pour la "guerre contre la drogue"

(autrement dit : Lutte de gangs pour le contrôle de l'argent de la drogue).

Idem ci dessus, la Guerre "contre" la drogue s'est faite en parallèle avec la Guerre Froide et le Endgame pétrolier / guerre "contre" le terrorisme.


USA/UK/Australie, unis autour de Wall Street contre le "terrorisme mondial"

(autrement dit : "Endgame" pétrolier depuis 1989 et surtout 2001)

Deux mots : Peak. Oil.

Le Déclin Terminal entamé en 2006 ne peut mener qu'à ceci... 








... mais, refusant de voir la réalité en face, le monde occidental (et en particulier ses "patriciens") s'investit à corps perdu dans l'exterminisme, comme si cela pouvait changer son destin. Voir le reste de cette page, catégorie "Moyen Orient".

Résumé:


  • Posture défensive : non ! CONUS n'a jamais subi d'attaque extérieure depuis que les "canucks" ont brûlé la Maison Blanche en 1812. Leur posture est entièrement tournée vers l’extérieur,  c'est celle de la Rome Impériale vis à vis de ses "proxies" et "pro-consuls".
  • Syndrome Crécy-Agincourt : variable selon les états.
  • False flag interne : série de false flags internes, Operation Vigilant Warrior aux USA le 11 septembre 2001, 'attentats' de 2005 au UK, Bali pour l'Australie.
  • False flags externes : long historique de false flags externes, Golfe du Tonkin pour attaquer le Vietnam, "remember the Maine" pour s'emparer des colonies espagnoles ..etc.
  • Résultat (illustré) : d'aucun pensent que le "4ème reich" (Prescott Bush & kids ..etc) a culminé dans sa brutalité avec son reichstag fire et est sur le déclin, mais 11 ans après la situation ne s'améliore pas, bien au contraire.


Eurasie



URSS, Russie

Les résolutions de 1918, le décret du 12 Juillet 1920, puis les articles 59 & 182 du Code Pénal de 1926, restreignent puis interdisent la possession d'arme, ouvrant la voie aux 20 millions de morts qui vont suivre, durant les purges ..etc.

L'URSS de Staline accélère la confiscation des armes, avec les résultats associés, avant pendant et après la seconde G.M. ; les exemples les plus connus sont Volgograd ("Stalingrad") et St Petersbourg ("Leningrad", dont la population affamée mangeait de la sciure de bois et de la colle à tapisserie) mais les gens ont été affamés aussi avant et après la guerre, avec des millions de morts à la clé.

Après-guerre, les citoyens russes peuvent détenir légalement un "rougio" [Ndlr : arme longue à canon lisse] mais pas une "vintovka" [Ndlr : arme longue à canon rayé]. La démocratie Russe n'est pas en très grande forme et la population a laissé construire des dizaines de réacteurs nucléaires, y compris les quatre de la centrale de Tchernobyl, dont la catastrophe n'a eu pour conséquence qu'un gel partiel de la nucléarisation du pays.


Inde

Le "poster child" de la révolution pacifique est sans aucun doute la révolution de Gandhi effectuée sans faire couler (ou peu) le sang. Alors, serait-ce mieux de faire la révolution en douceur ? Ce serait vite oublier ce qui est arrivé lors de la partition Inde/Pakistan, et les massacres anti-musulmans qui ébranlent le pays, les inégalités gigantesques entre l'élite et les crève la faim, et la désintégration qui guette.

En dehors des épisodes de violence, la vie quotidienne dans la "plus grande démocratie du monde" est similaire aux autres pays dont le monopole de la violence est détenu par l'état : les fermiers indiens, dépourvus de tout recours, en sont réduits à se suicider... souvent en avalant des pesticides. Le pays concentre une partie importante des quelques 900 millions d'humains qui ne mangent pas à leur faim... La démographie est encore moins contrôlée qu'en Chine. Là aussi c'est caractéristique des populations qui ont abdiqué leurs responsabilités défensives. Les seuls qui prennent leur destin en main et montrent des signes de vie sont, sans surprise, des rebelles, en l’occurrence les Naxalites.

D'aucun diront que Gandhi aurait vu d'un mauvais oeil le fait de prendre son destin en main par la force... Ce serait mal le connaitre :
Among the many misdeeds of the British rule in India, history will look upon the Act depriving a whole nation of arms, as the blackest.
-- Ghandi (autobiographie, p. 446)
I do believe that where there is only a choice between cowardice and violence I would advise violence. (..) Hence also do I advocate training in arms for those who believe in the method of violence. I would rather have India resort to arms in order to defend her honor than that she should in a cowardly manner become or remain a helpless witness to her own dishonor.
-- Ghandi (Doctrine of the Sword)


Vietnam

L'Indochine / Vietnam de Von Giap a une historique de résistance à la colonisation française (battue de main de maître à Dien Bien Phu), l'exterminisme japonais (battu) et l'exterminisme étazunien (battu avec grand peine). Leur performance dans ce dernier cas a été inacceptable par contre, résultat que l'on peut blâmer sur une multitude de facteur mais l'on choisira pour ce papier de se focaliser sur la marksmanship insuffisante des "pyjamas noirs" NVA et (surtout) Viet-Cong : " Unlike the main troops, who saw themselves as professional soldiers, local Vietcong groups tended to be far less confident ". Leurs prouesses logistiques et à creuser des tunnels leur ont permis de gagner malgré le bilan humain terrible.

Résumé:

  • Défense : oui..
  • False flag infligé par adversaire : oui, Golfe du Tonkin.
  • Syndrome Crécy-Agincourt : oui ?
  • Résultat : Défense contre les Français et l'OTAN (US et Australie en particulier) mais au prix de 2 millions de morts, contre 'seulement' 58 000 infligés à l'OTAN. Une meilleure marksmanship aurait aidé à améliorer ce bilan..



Chine

Le niveau de "démocratisation de la marksmanship" est similaire à celui du Japon, c'est à dire proche de zéro. Les mêmes causes (privation d'accès aux armes de la 'piétaille') ont eu les mêmes effets (développement des arts martiaux 'à mains nues', avec pas ou peu d'effet sur le syndrome C.A.). Après la guérilla de Mao contre Tchan Kai Tchek cette privation s'est donné un vernis légal, il fut alors inscrit dans la législation que la possession d'armes à feu par les particuliers était interdite.

Les chinois ont été victimes à des degrés divers : victimes de l'Opium sous domination Britannique  massacrés par centaines de milliers à Nankin sous domination Japonaise, morts par millions lors du "grand bond en avant" sous Mao... On en arriverait presque à sous-estimer leur situation actuelle, avec une pollution (industrielle, par les véhicules ..etc) parmi les pires au monde, les expulsions de villages séculaires pour faire place aux projets immobiliers des nouveaux riches, la politique de l'enfant unique implémentée de façon étatique avec la corruption et le social-darwinisme associé (les chinois les plus riches s'achètent des passe-droits, tandis que les plus pauvres doivent cacher leur grossesse et leur enfant) et qui a échoué à garder la population dans les limites de la Capacité de Charge avant le Peak Oil et le Déclin Terminal, comme souvent dans les pays de type Crécy-Agincourt... La tension monte donc graduellement, sans relâche. Les révoltes précédentes (dont Tien-an-men est la plus connue) étaient d'échelle très limitée et ont été matées dans le sang. Il est difficile d'imaginer que la transition post-carbone se terminera aussi bien pour les élites chinoises qu'elle n'a commencé, malgré la posture défensive qui les met (au moins) à l'abris de menaces extérieures.

Le confucianisme n'étant pas exactement une religion militante ou expansive, on ne peut pas mettre les déboires chinois sur le dos du fanatisme religieux. Il n'y a qu'un seul syndrome qui puisse raisonnablement être placé à la racine du mal.

Les législations en cause ne sont pas difficile à trouver. A l'époque de la Chine nationaliste (1927-1949), l'article 205 du Code Criminel et les articles Art. 186-87 du Code Criminel (1935) restreignent, puis interdisent la possession d'arme. Après 1949, la Chine communiste durcit encore la loi avec l'Acte du 20 Février 1951 et l'acte du 22 Octobre 1957, allant jusqu'à instaurer la peine de mort pour ceux qui fournissent des armes à des "réfractaires".

Résumé :
  • Défense : non (jusqu'à Mao), puis étatique (à partir de Mao).
  • False flag : non.
  • Syndrome C.A. : oui !
  • Résultat : quand une révolution est accomplie par une minorité agissante ("avant garde"), le reste de la population devient dépendant de cette avant garde, pour le meilleur (fin des agressions extérieures) et pour le pire (violence étatique intérieure). Une meilleure répartition de la marksmanship aurait fait la différence sur ce territoire millénaire et qui bénéficiait d'une agriculture durable (cf "Farmers of fourty century" et le concept de nightsoil, que les Chinois ont inventé).




Japon

Rares sont les pays où le syndrome C.A. est aussi clair dans son application et aussi dramatique dans ses conséquences que le Japon. La seule période historique de tranquillité et de relative non-violence fut la courte période "Edo". Le reste de son histoire alterne entre les bourreaux et les victimes, atteignant son paroxysme à l'age du pétrole, le multiplicateur de force de la violence étatique : bourreaux de la Corée (avec les "femmes de réconfort"), bourreaux de la Chine (massacre de Nankin, etc), bourreaux de la Mongolie (où la fameuse "Unité 731" se livrait à des expérimentations sur des êtres humains parmi les plus atroces de l'Histoire, au delà même de que perpétraient les Mengele et autres Nazis dans les camps de la mort), victimes à Hiroshima et Nagasaki, où les bombes US "Little Boy" et "Fat Man" atomisent hommes femmes et enfants dans le but de "montrer" à l'URSS qui était le boss (et pour collecter des données expérimentales...)... Victimes à Fukushima Daichi... Où, pour ajouter l'insulte à la blessure, la classe dirigeante compte conserver (voire intensifier) le parc nucléaire de 50 bombes sales ("réacteurs nucléaires") qui sont pour la plupart gérées avec la même corruption et incompétence et construites sur des sites sismiques ..etc, que l'était Fukushima Daichi. À chaque fois la population japonaise est restée dans l'apathie ou a protesté de façon symbolique, tout réponse concrète ne pouvant mener qu'à l'annihilation puisque l'état japonais a le monopole des armes.

Ce monopole remonte à des siècles en arrière (du temps des Shoguns et avant, où seuls les Samouraïs avaient le droit de porter un katana), au point que le pays est pionnier des arts martiaux se pratiquant à mains nues (e.g. le karaté qui signifie "main vide", le nunchaku qui était à l'origine un instrument agricole/fléau ..etc).

Le shintoïsme étant une des plus "tranquilles" (Shinto), une des moins agressives au monde, on ne peut donc mettre l'histoire du Japon sur le dos du fanatisme religieux. Contrairement au syndrome C.A. la religion est un facteur aggravant mais ce n'est pas un pré-requis pour commettre des viols de masse, disséquer des être humains vivants ou imposer le Césium 137 à sa population.

Résumé :
  • Défense : non..
  • Syndrome C.A. : Oui !
  • False flag perpetré en externe : au moins un, contre la Chine, pour justifier (devant l'opinion internationale et la Société Des Nations) une énième invasion par des troupes japonaises.
  • Résultat : avec le syndrome C-A comme un des plus graves de la planète, les conséquences sont, logiquement, parmi les plus graves de la planète, en faisant des bourreaux de premier ordre et des victimes notables jusqu'ici, et probablement des victimes de premier ordre dans les années à venir : amenés à un overshoot parmi les plus marqués, caractéristique des pays de type Crécy-Agincourt (120 millions de bouches à nourrir sur un petit archipel montagneux - Cf le papier de Tony Boys), sans soupape de sécurité, le pays se prépare vraisemblablement à une transition post-carbone de type die-off massif.


Suite : Partie 2