mardi 29 mai 2012

Reconnaissance de dettes comme monnaie de nécessité - IOUs as emergency money


(ENGLISH VERSION BELOW THE FOLD)

Tout le monde court après l'argent, surtout quand il se fait rare.

Pour palier à un manque temporaire de liquidités ou à l'effondrement du système monétaire, on peut envisager d'émettre des reconnaissances de dettes comme "monnaie de nécessité". De la même manière que le font les banques, on peut créer une fortune d'un trait de plume. Il faut pour cela un bout de papier et un stylo. Par exemple si l'on veut acheter vélo à 100€, on "paie" avec une reconnaissance de dette, c'est-à-dire qu'on diffère dans le temps le besoin de monnaie. Quand on a l'occasion de mettre la main sur de l'argent, on rembourse le prêteur. Si aucune date de remboursement n'est précisée sur la reconnaissance de dette, cela veut dire que le prêteur peut demander à être rembourser à n'importe quel moment. On n'est pas obligé d'assortir d'un intérêt ce prêt, cela dépendra de la confiance que nous accorde la personne que l'on paie avec notre reconnaissance de dette. Au dessus de 760€ de reconnaissance de dette par prêteur, il faut faire une déclaration au fisc, même si on a atteint cette somme avec plusieurs reconnaissances de dette.

Comment établir une reconnaissance de dette (contexte français) ?

Exemple utilisable en France (source : L'internaute.com):

Je soussigné(e) (précisez le nom et le prénom), domicilié(e) (précisez l’adresse), reconnais devoir à (précisez le nom et le prénom), domicilié(e) (précisez l’adresse), la somme de (précisez le montant en toutes lettres et en chiffres), montant du prêt qu’il (elle) m’a consenti par la remise du chèque n° (précisez), tiré sur la banque (précisez) et daté du (précisez). 
 Je m’engage à lui rembourser cette somme, au plus tard le (précisez la date), majorée d’un taux d’intérêts de (précisez). 
Ou Je m’engage à lui rembourser cette somme en … fois soit : 
- un versement de … euros le (précisez la date) ; 
- un versement de … euros le (précisez la date) ; 
- … Fait à (précisez la ville), Le (précisez la date).
 Signature


On peut envisager d'avoir une sorte de chéquier avec le modèle de reconnaissance de dette ci-dessus pré-imprimé (voir les sociétés qui vendent des carnets de tickets personnalisés pour billetterie), et on règle certains achats de cette manière. Un peu comme le carnet de crédit que tiennent certains commerçants pour les clients qui ne paient pas tout de suite, mais de manière formelle et "opposable".

Pour vraiment remplacer la monnaie, il faudrait que ces reconnaissance de dette ne soient pas attachées à un prêteur en particulier, mais qu'elles soient remboursables "au porteur" comme les billets de banque.
Sur le billet de £20, on peut lire la mention suivante : "I promise to pay the bearer on demand the sum of twenty pounds" (Je promets de payer au porteur la somme de vingt livres sterling), suivi de la signature du chef caissier de la Bank of England. Même si cette mention ne veut plus dire grand chose aujourd'hui, l'idée est là : "payable à vue".
Avant de nombreuses banques émettaient leurs billets, mais c'est une pratique tombée en désuétude voir légalement impossible dans certains pays.

Pour la petite histoire (que beaucoup de survivalistes connaissent sans doute), jusqu'en 1933 aux USA on pouvait se présenter à la banque avec des billets en dollar et en ressortir avec l'équivalent en pièces d'or. De nos jours les billets ne sont que du papier toilette, de la monnaie de Monopoly gagée sur d'autres monnaies de Monopoly et une faible part d'or mais comme ce n'est pas échangeable...

Pour prendre un exemple pratique, en cas de nécessité, une grosse entreprise dans un bassin d'emploi ou une municipalité pourrait payer ses employés avec une monnaie privée ou des reconnaissances de dette qui tourneraient ensuite localement. La création monétaire étant une fonction "régalienne" de l'état, il se peut que celui-ci ne voit pas d'un bon oeil un usage trop étendu de ces pratiques.



Whether the shit hits the fan or not, you may be in a situation where paper money is a rare commodity. That makes daily life a bit awkward, especially if you can't use your credit/debit card because your account is dry or the system is dead. Many solutions exist to ease the crisis : IOUs, scrip, local currencies etc... Read on !
As the legal details may vary from a country to another, I can't really give a specific tip for english-speaking readers, you'll have to make your own research. You can find models of legal forms on the web for this kind of stuff.
One idea I recently stumbled upon is backing your IOUs with time, that is you promise to "give" XX minutes of your time to the bearer. For example, to repay my debt, I could trim a hedge or babysit. Seen in How To Start Your Own Country - Episode 5.

Be imaginative !

From Wikipedia "IOU":

An IOU (abbreviated from the phrase "I owe you") is usually an informal document acknowledging debt. An IOU differs from a promissory note in that an IOU is not a negotiable instrument and does not specify repayment terms such as the time of repayment. IOUs usually specify the debtor, the amount owed, and sometimes the creditor. IOUs may be signed or carry distinguishing marks or designs to ensure authenticity. In some cases, IOUs may be redeemable for a specific product or service rather than a quantity of currency.

From Wikipedia "Warrant of payment" :

In financial transactions, a warrant is a written order from a first person that instructs a second person to pay a specified recipient a specific amount of money or goods at a specific time. The warrant may or may not be negotiable and may authorize payment to the warrant holder on demand or after a maturity date.

From Wikipedia "Promissory_note" :

A promissory note is a negotiable instrument, wherein one party (the maker or issuer) makes an unconditional promise in writing to pay a determinate sum of money to the other (the payee), either at a fixed or determinable future time or on demand of the payee, under specific terms. Referred to as a note payable in accounting, or commonly as just a "note", it is internationally regulated by the Convention providing a uniform law for bills of exchange and promissory notes. Bank note is frequently referred to as a promissory note: a promissory note made by a bank and payable to bearer on demand. 
Definition and usage of promissory notes are internationally established by the Convention providing a uniform law for bills of exchange and promissory notes, signed in Geneva in 1930.[1] Article 75 of the treaty stated that a promissory note shall contain: the term "promissory note" inserted in the body of the instrument and expressed in the language employed in drawing up the instrument; an unconditional promise to pay a determinate sum of money; a statement of the time of payment; a statement of the place where payment is to be made; the name of the person to whom or to whose order payment is to be made; a statement of the date and of the place where the promissory note is issued; the signature of the person who issues the instrument (maker).


From Wikipedia's "Negotiable instrument" :

A negotiable instrument is a document guaranteeing the payment of a specific amount of money, either on demand, or at a set time. More specifically, it is a document contemplated by a contract, which (1) warrants the payment of money, the promise of or order for conveyance of which is unconditional; (2) specifies or describes the payee, who is designated on and memorialized by the instrument; and (3) is capable of change through transfer by valid negotiation of the instrument. As a negotiable instrument is a promise of a payment of money, the instrument itself can be used by the holder in due course as a store of value; although, instruments can be transferred for amounts in contractual exchange that are less than the instrument’s face value (known as “discounting”).


From Wikipedia's "Scrip" :

Scrip is an American term for any substitute for currency which is not legal tender and is often a form of credit. Scrips were created as company payment of employees and also as a means of payment in times where regular money is unavailable, such as remote coal towns, military bases, ships on long voyages, or occupied countries in war time. Other forms of scrip include subway tokens, arcade tokens and tickets, and "points" on some websites.

From Wikipedia's "Notgeld" :

Notgeld (German for "emergency money" or "necessity money" ; "monnaie de nécessité" in French) is the name of money issued by an institution not authorized for money emission. This occurs usually when money is not available from the central bank. The best known emergency money emissions occurred in Germany and Austria-Hungary around the end of the first World War, which is why the German term is used. Issuing institutions could be e.g. town savings banks, municipalities, private and state-owned firms. It was therefore not legal tender, but rather a mutually-accepted means of payment in a particular locale or site.

samedi 5 mai 2012

OSLIK : Optiques - Mid/long-range Riflescopes



ENGLISH VERSION BELOW THE FOLD

[Nouvel article d'Oslik débroussaillant le sujet des lunettes de tir tactique, long mais relativement exhaustif. On y apprend à choisir le bon matériel en vue d'une acquisition et aussi à faire avec ce que l'on a déjà.]

Vu la quantité d'encre numérique dépensée sur les optiques de tir, on pourrait croire que ce sujet a été couvert en long et en large, et que les BADs n'ont qu'à se pencher pour ramasser le "dernier mot" sur le sujet dans n'importe quel forum. Malheureusement il n'en est rien. En partie à cause de l'exception culturelle française, qui fait que plus un sujet est important plus il est tabou (on en viendra tous à bout). Et en partie car le sujet est encore en évolution même chez les zétazuniens, pourtant à priori considérés comme la référence à suivre. Donc loin d'être mort et à archiver, c'est un sujet qu'il est urgent de traiter de façon innovante dans la langue de Molière. Parlons donc des lunettes de visée telescopiques: ces lunettes qui marchent pour tous types de tir sauf CQB, et... sans être des goinfres pour votre précieux stock de piles. À court et moyen terme, les optiques seront un "multiplicateur de force" important dans la boîte à outil de chacun(e), c'est seulement à long terme après un crash générationnel que l'on peut s'attendre à ce que les optiques se fassent rares, la fabrication d'une optique de qualité étant aussi difficile que celle d'une carabine, voire plus. Les carabines à percussion centrale modernes ont une trajectoire assez tendue et groupent bien ; cela les rend capables dans des mains entrainées d'engager des cibles situées à plusieurs centaines de mètres, à condition que l'optique permette d'ajuster la trajectoire (compenser la chute) pour la distance.

Comme on va le voir, l'optique la plus efficace pour cela possède trois caractéristiques résumées sous le vocable "FFP mil/mil". Il faut néanmmoins être réaliste et prendre aussi en compte les optiques non idéales : c'est seulement depuis peu que la migration vers les FFP mil/mil a commencé chez les militaires et les civils. Elles restent donc rares et assez chères, tandis que le parc installé de lunettes "MOA" [NDLR : minute d'arc] est encore ultra majoritaire, même chez les tireurs sportifs - sans même parler des chasseurs : dans certains pays toutes les lunettes de chasses sont des modèles conçus pour le tir courte-distance [*], et donc pour régler un zero et le conserver plutôt que pour l'ajuster en fonction de la distance de tir. Pour appliquer la perspective de "Survivre à l'effondrement économique" il faut être réaliste et prendre en compte l'existant, pour optimiser les performances de ceux de votre BAD n'ayant pas de lunette répondant à ce cahier des charges : la deuxième partie de cet article traitera donc la perspective inverse, comment adapter ses techniques de tir à une lunette existante, plutôt que d'acheter la lunette permettant les techniques de tir optimales. Abordons ces deux extrêmes, en commençant par le cas de la "fourmi" prévoyante qui se prépare à l'avance :

1. Choisir Une Lunette Optimale 


Pouvoir choisir sa lunette en sachant à l'avance qu'elle sera utilisée après la "bise", c'est un peu comme pouvoir choisir à l'avance son éclairage, les méthodes pour faire du feu, cuisiner, un jardin potager : cela évite de jouer péniblement les Mc Gyver en improvisant de façon imparfaite avec les moyens du bord. Et cela permet d'optimiser les coûts. Clairement, si vous investissez des sous durement accumulés après avoir mangé des pâtes et du riz pendant des mois, vous voudrez que les caractéristiques et la qualité soient au top. Celui qui a la chance de s’intéresser au sujet aujourd'hui que les revendeurs/distributeurs d'optiques sont encore disponibles, peut acheter la "lunette de ses rêves", faire le moins possible de compromis et en avoir pour ses sous. Celui qui a suffisamment de marksmanship pour que sa lunette actuelle (ou son absence) soit le facteur limitant l'empêchant de progresser, doit en fait s'estimer chanceux : comme nous allons le voir, il ou elle pourra franchir la dernière étape facilement (contrairement à celui qui doit encore monter en compétence ou apprendre à différencier une MOA d'un mRad ou d'un M.R.E. casher, ce qui n'est pas très difficile non plus d'ailleurs) et se constituer un système idéal à frais raisonnable, ce qui n'était pas vrai il y a quelques années, où "idéal" ne rimait pas du tout avec "coût raisonnable".

Quelques question à se poser 


Il vous appartient vous interroger sur les questions les plus fondamentales -- qui est le tireur, quels usages fera-t-il du système de tir, dans quel environnement (et sa topologie), contre quel niveau d'hostilité, etc - avant de se concentrer sur des considérations telles que celles-ci : l'optique choisie devra...

- Être adaptée au potentiel de la carabine : il faut d'abord se demander de quoi est capable le couple formé par la munition et la carabine sur laquelle on veut monter l'optique. L'idée est d'adapter la lunette à la distance de tir effective, qui dépend des groupes, mesurés e.g. en dixième de milliradian, de la flèche de la munition, de la consistence de sa V0, de la tenue au vent. Il faut pour cela déterminer le facteur limitant : de même qu'en permaculture on se demande si une plante manque plus d'eau ou de nutriments ou d'ensoleillement - sachant qu'il ne sert à rien d'ajouter deux élements si c'est le troisième qui limite la croissance de la plante - un système de tir voit sa portée limitée par un facteur prépondérant. Par exemple certaines carabines .22 LR de match font trou-sur-trou à leur distance de prédilection (e.g. 50 m.), mais cela ne leur permet pas de tirer plus loin que le vulgum pecus car en .22LR la flêche est tellement forte qu'elle limite leur portée efficace à 200+ mètres (et encore !), soit la même distance que pour les carabines .22 LR aux groupements plus modestes.
Inversement, il existe des carabines tirant des calibres magnum mais qui sont de véritables arrosoirs : malgré une faible flêche, elles auront une distance utile très limitée ; par exemple à une dispersion-arrosoir de 1 mrad correspond (à la louche) une portée utile de 400 ou 500 mètres, loin des 1200+ mètres dont est capable e.g. un .300 Win Mag qui groupe dans moins de 0.3 mrad. Une fois évalués les facteurs influant sur la trajectoire, on peut déterminer à quelle distance maximale il sera pertinent de tirer, et donc à quelle distance maximale la lunette va opérer. C'est seulement pour les veinards dotés d'un tack-driver [NDLR : une arme très précise] tirant un projectile à fort coefficient balistique (trajectoire très plate, très bonne tenue au vent) que la réponse à cette question sera : "le système est capable de dépasser le km, il lui faut donc une optique en conséquence pour exploiter tout son potentiel". On pourra alors s'interroger sur les propriétés nécessaires pour tirer à la distance en question, en commençant par la formule optique.

 - Avoir la bonne formule optique : grossissement fixe ou zoom ? Les lunettes à grossissement variable ont une formule optique composée de beaucoup plus de lentilles... Ce qui les rend plus lourdes, plus fragiles, et plus chères. Mais l'avantage est si important en regard des inconvénients, que l'on conseillera plutôt une "zoom" pour sa versatilité. À défaut, une lunette à grossissement fixe très bas (e.g. x4 ou moins) complétée par des organes de visée ouverte sera capable de faire le genre de tir moyenne distance auquel est consacré cet article, tout en ayant un "plan B" pour des engagements fortuits en CQB. Quelle gamme de grossissement ? Il semble qu'il soit encore nécessaire aujourd'hui de démonter le mythe "il faut acheter la lunette avec le plus fort grossissement possible, comme ça on peut voir plus mieux bien" : à part dans des cas très particuliers (binôme équipé d'une lunette complémentaire CQB et risque de menace proche extrêmement faible ou nul) il est très important de conserver une acquisition de cible rapide. Si elle est quasi-impossible (ou même juste ralentie), lorsque survient un engagement proche c'est la Darwin Award assurée, les menaces proches étant celles qui laissent le moins de temps de réaction. Comme beaucoup de facteurs, le grossissement est donc un conpromis. Un grossissement plus élevé améliore l'identification de la cible. Un grossissement plus faible augmente le champ visuel. À une distance donnée, on utilise typiquement le plus faible grossissement qui permette d'identifier la cible ; la règle du "100 x le zoom" semble bien approximer ce que l'on constate depuis longtemps chez les praticiens du two-way range [NDLR : champ de bataille] : un zoom de facteur x2 est utilisé si on tire à 200 mètres, x5 pour pour 500 mètres, x10 pour tirer à un kilomètre, etc.
Cela surprendra sans doutes les fans de fort grossissements, mais on constate historiquement que les militaires utilisent peu de grossissements supérieurs à x10. Les optiques russes et teutonnes durant la "grande guerre patriotique" montaient parfois à x4, rarement à x6. La Unertl qui a longtemps équipé les USMC était une x10... Et a été remplacée par une 3-12x. Les Scrome qui équipent l'armée de terre française sont -- pour beaucoup -- des x6 et la plupart en tout cas à x10 ou en dessous. En un mot -- à part pour ceux d'entre vous qui sont "dans le papier" à 1500+ mètres (et franchement j'imagine qu'ils n'ont pas besoin de lire cet article), il vaut mieux privilégier e.g. une 2-10x ou une 3-12x plutôt qu'une 5-25x. Concernant la luminosité maintenant: la lentille frontale (plus exactement sa surface) détermine la quantité de lumière qui entrera dans l'optique ; c'est donc bien sûr un des principaux critères déterminant combien de lumière arrivera dans l'oeil du tireur, l'aidant à viser en basse lumière. À une nuance près, que l'on va voir tout de suite. Mentionnons d'abord que les autres facteurs, tels que les traitements de surface des lentilles, s'appliquent en toutes conditions et à tous les grossissements. Ce qui n'est pas le cas du diamètre de lentille, dont les avantages se font sentir uniquement à certains facteurs de zoom. Ici est la nuance, que l'on aimerait entendre plus souvent dans les discussions en ligne, au lieu du péremptoire "plus c'est gros mieux c'est, une 3-12x56 fait beaucoup plus qu'une 3-12x50, qui fait beaucoup plus qu'une 3-12x40": Les lunettes à plus grand diamètre de lentille frontale restituent la lumière sous forme de... plus grande pupille de sortie. Rien de plus. Rien de moins. La pupille de sortie est ainsi nommée car il s'agit du faisceau lumineux qui va "peindre" l'image sur la pupille de l'oeil.
Kezako ? C'est tout simple : l'oeil humain perçoit la lumière à travers la pupille, de taille limitée : le 'pic' est atteint chez les jeunes adultes, à 7 mm grand maximum, puis cela se dégrade avec l'age. Agissant comme un diaphragme d'appareil photo, la pupille se dilate quand la luminosité ambiante baisse, jusqu'à une taille maximum de... 7 mm, yes! Une fraise tagada pour ceux qui suivent. Comment notre pupille est elle "approvisionnée" en lumière par la lunette ? I.e. quelle est la taille de la "pupille de sortie" de la lunette, est-elle en relation avec notre pupille ? La réponse est ça dépend. Le diamètre de la pupille de sortie est tout simplement égal au diamètre de la lentille frontale divisé par le facteur de zoom. Par exemple une optique fixe 10x40 aura une pupille de sortie (fixe) de 4 mm (40 mm divisé par 10). Une 2-10x50 aura une pupille de sortie variant de 5 mm au grossissement x10, à 25 mm (!) au grossissement minmum de x2. En utilisant ce dernier exemple, on imagine bien que lorsque la pupille de sortie est plus grande que la pupille de notre oeil directeur, l'excès de lumière est gaspillé/inutilisé : même une markswoman jeune, tirant au crépuscule (donc pupille d'environ 7 mm), ne pourra "voir" qu'une petite partie des photons émis sur 25 mm de diamètre. Si ce facteur de zoom x2 était le seul utilisé, il lui serait donc possible de choisir une lunette poids-plume à formule 2x15 (!) en ne perdant absolument rien en luminosité, et en gagnant sur les autres tableaux (poids, encombrement, montage à profil plus bas, coût ..etc). La justification des "grosses lentilles" se fait donc sur les grossissements plus élevés, dans des conditions de faible luminosité : une pupille dilatée à 7 mm et alimentée par un pinceau lumineux de seulement 2 mm ne donnera que très peu du confort visuel nécessaire pour faire un tir dans de bonnes conditions. Vous aurez donc le choix entre baisser le facteur de zoom, ou utiliser une lunette de formule optique permettant de ne pas faire de conpromis entre le grossissement et la pupille de sortie... Mais franchement, les tirs à forts grossissements sont pour le "longue distance".
Dans quel scénario imaginez vous tirer de nuit ou au crépuscule à 800 m. de distance ? Du coté de la surveillance nocture par contre, on peut facilement imaginer des scénarios, même d'observation lointaine, mais pourquoi ne pas effectuer celle-ci avec une spotting scope [NDLR : lunette d'observation terrestre] dédiée, évitant de monter un fichu téléobjectif de paparazzi sur sa carabine ? Bref. Il ne s'agit pas de tordre définitivement le cou à un mythe mais d'apporter de la nuance à un thème qui en manque. Ne laissez pas les snobs de l'optique vous convaincre de ne pas acheter de lunette tant que vous n'avez pas accumulé le budget pour une x50 ou x56 (!). Le gain apporté par ces formules optiques par rapport aux x40, x42, x44 ..etc est marginal, surtout en regard du surcoût financier. On arrive donc à présent à une formule optique de type 2-10x40, voire 3-12x50, pour utiliser des chiffres "ronds". On ne s'arrêtera pas sur le sujet du diamètre de tube (25.4 mm, 30 mm ..etc), qui influe sur les performances de façon nettement moins critique, e.g. sur l'amplitude de réglage. Ni sur les fonctionalités telles que "réticule lumineux", qui dépendent de l'usage qui sera fait de l'optique et du budget à investir, plus que des considérations techniques à développer dans cet article.

 - Avoir le bon réticule, les bonnes tourelles... et les mettre d'accord : avant même de parler de clics, de graduations, d'unités, commençons par ce qui devrait être le moins controversé : si l'on se donne pour but de ne pas jouer au Mc Gyver croisé avec un phénomène de foire surdoué en gymnastique mentale croisé avec un ENIAC mal debuggé, il faut que les tourelles de la lunette et son réticule soient gradués dans les mêmes unités - typiquement, la lunette sera MOA/MOA (tout en minutes d'angles) ou mil/mil (tout en milliradians). Ce dernier type étant bien plus facile à trouver, et plus versatile (utilisations stadimétriques ..etc) c'est lui que nous allons considérer comme l'état de l'art ici. En plus des graduations de l'un et de l'autre un troisième élément appelé "invariance" du réticule vient compliquer la donne - au moins pour les lunettes à grossissement variable que nous prenons en exemple pour cet article : les lunettes zoom à réticule "mil" - e.g. le fameux mildot - se sont fortement démocratisées ces deux dernières decénnies, mais la plupart sont montées de façon que quand le grossissement varie, le réticule ne varie pas en absolu (et donc varie relativement à l'image : il retrécit relativement à l'image grossissante, ou semble grandir quand l'image rapetisse).
Les fabriquants indiquent alors à quel grossissement spécifique le réticule est effectivement de dimension "mil"... Ce qui signifie bien sûr qu'il ne le sera pas aux autres grossissements... Auxquels il sera donc inutilisable pour autre chose que tirer "point visé = point touché" ; à moins de calculer un facteur correctif (par exemple si le réticule est "mil" au facteur x10, ses graduations vaudront deux fois plus à grosissement x5, soit deux milliradians), mais encore une fois, si l'on dépense ses sous dans la lunette de ses rêves alors (à prix égal) autant prendre celle qui facilite la vie plutôt que celle qui vous rend chèvre ! Les réticules qui restent invariants par rapport à l'image (et qui sont donc utilisables à tous les grossissements) sont dit "FFP", ou "premier plan focal". Ceux, malheureusement plus courants, donc les graduations changent de valeur selon le facteur de zoom, sont dits "SFP", ou "second plan focal". Si vous voulez briller en soirée survivaliste, tâchez de ne pas vous mélanger les pinceaux dans la régurgitation des paragraphes ci-dessus.. L'auteur décline toute responsabilité si vous faites un flop et que vous vous faites... chambrer par vos voisins de BAD !
Plus sérieusement, on voit donc finalement d'où vient l'expression "FFP mil/mil", et quel bénéfice tire l'heureux propriétaire d'une lunette de ce type : il a un réticule qui mesure les mrad, et ce à n'importe quel grossissement, et il peut "cliquer" les tourelles dans la même unité, le mrad. Il lui suffit donc d'apprendre une seule et unique table de tir et une seule valeur de clics pour exploiter à 100% sa lunette, que ce soit pour ajuster le zéro d'élévation lors d'un tir très précis, ou pour contre-viser lors d'un engagement rapide ou de vent changeant ou de cible mobile, ou pour "spotter" le tir de son binôme et annoncer instantanément une correction, ou pour faire de la stadimétrie (évaluation de distance). Pour vous faire une idée des réticules FFP et SFP à l'usage, le petit simulateur de shooterready.com est sympa. Si vous pensez pouvoir faire la gymnastique mentale imposée par du SFP sans que cela impacte vos performances, essayez le depuis le confort de votre fauteuil. On arrive donc à des grossissements type (à la louche) 2-10x, une formule optique d'environ 2-10x40, et des corrections et réticule de type FFP, mil/mil, qui est le nec plus ultra.

 - Dernier facteur, mais cettes pas le moindre, la qualité : c'est là que se vérifie l'adage "la qualité se paie".. Il faut des sous pour une lunette qui soit à la fois resistante au recul, aux mauvais traitements inévitables en action, qui conserve ses réglages dans la durée, et ainsi de suite.

L'offre

Le cahier des charges FFP mil/mil précis, la construction quelque peu délicate, le temps interminable mis par la plupart des fabriquants à répondre à cette demande, et (honnêtement) le fait que la demande elle-même a souffert de conservatisme rétrograde ("le MOA c'est forcément le mieux puisque c'est ce que j'ai toujours utilisé") durant des années... Tout cela fait qu'il existe encore peu de modèles adaptés et que l'on peut se risquer à faire une liste qui ait la prétention -- non pas d'être 100% exhaustive, mais au moins de couvrir l'essentiel du marché FFP mil/mil. Voici donc le classement, plus ou moins par ordre décroissant de qualité optique et de solidité (et donc de prix et de... poids) :
  • Les Schmidt & Bender sont made in Germany, dont la gamme PMII qui est FFP mil/mil. Difficile de trouver mieux comme référence, à part peut-être les Hensoldt suisses. Compter plus de 2 000€... Et près de 900 grammes.
  • Les Premier Heritage sont made in USA, y compris leur version FFP mil/mil. Sur le papier, elles jouent dans la cours des grands.
  • Les Nightforce sont made in japan, assembled in the USA (et la F1, qui correspond au cahier des charges FFP mil/mil, est made&assembled in USA). Absolument légendaires pour leur solidité, mais d'un coût proche des S&B (en particulier la F1), alors qu'elles n'ont pas leur qualité optique... À voir selon le prix que l'on peut négocier.
  • Les Leupold Mark4 sont made in USA, y compris les modèles FFP mil/mil qui ont été (enfin!) ajouté à la gamme il y a une poignée d'années. D'un coté, elles sont garanties à vie, garantie qui est transferrable entre propriétaires successifs. D'un autre coté, leurs tolérances d'assurance qualité se sont relâchées ces dernières années et la firme considère maintenant comme "bonne pour le service" une lunette qui sort de la chaine d'assemblage avec un réticule incliné de plus de 5° à la verticale ; cela dégrade leur rapport qualité/prix, qui reste bon malgré tout -- elles coutent moitié moins qu'une S&B.
  • Une grande partie des Bushnell sont made in Japan, y compris le modèle ET3124F qui est FFP mil/mil. J'ai eu l'occasion de l'utiliser et les premières impressions sont très bonnes... au point de me faire un peu regretter mon achat chez une marque concurrente pour 50% plus cher. Il faudra confirmer lors de plusieurs sessions de tir (et pourquoi pas, publier un test ici) mais il se pourrait que Bushnell ait créé le segment de marché qui manquait cruellement, à savoir une FFP mil/mil moins chère que les Nightforce (et même les Leupy) mais de meilleure qualité que les Falcon. Si l'on ajoute que le réticule a été récemment amélioré pour ressembler au TMR des Leupy ou au MP8 des IOR, et que je n'ai jamais vu une Bushnell dont le réticule n'était pas rigoureusement aligné à la verticale, il semble qu'il n'y ait plus d'excuse pour ne pas être propriétaire d'une lunette FFP mil/mil, même au pour des raisons financières!
Si vous n'avez pas le budget pour une de ces lunettes, s'offre à vous une (toute petite) poignée d'alternatives de facture asiatique, un cran en dessous mais mieux que de la lunette de chasse lambda :
  • Falcon optics, une gamme en plein développement qui inclut plusieurs FFP mil/mil. "Don't bet your life on it" par contre, essayez d'avoir des visées ouvertes rapides à mettre en oeuvre, en cas de casse : c'est une marque qui démocratise le FFP mil/mil en le proposant à moins de 300 euros, loin des budgets "bourgeois" rencontrés chez la plupart des concurrents, et qui avait été parmis les premiers à dévoiler des réticules FFP améliorant beaucoup le mildot original.. Beaucoup de propriétaires de Falcon semblent en être contents, ne lui reprochant que les clics un peu mous, et la qualité optique limite pour identifier des objectis lointains (600 m et plus). Il faudra que Falcon améliore la rusticité générale (en particulier des tourelles) avant de pouvoir inquiéter les concurrents plus onéreux, par contre... À surveiller.
  • Il faut sans doute évoquer aussi les "stars montantes", même si les marques établies ont encore pignon sur rues et que le monde de l'optique est donc assez peu accessibles aux nouveau acteurs de qualité. Il y a beaucoup de prétendants, peu d'élus ces dernières années. Parmis les marques qui entretiennent l'espoir, on pourrait citer SWFA S.S. (dont la SWFA S.S. 3-9x42, qui est FFP mil/mil mais sans side focus).
Sinon il reste les lunettes de chasse (donc à réticule pas mildot, pas FFP, tourelles pas "target" ..etc), entre autres les Nikon. Mais il est difficile de justifier leur achat en neuf vu que les différents budgets de lunettes FFP mil/mil évoqués plus haut couvrent à peu près tout le spectre... Donc quitte à investir les 500 ou 1000 euros d'une Nikon, autant les mettre dans une lunette satisfaisant le cahier des charges. Une fois la lunette de vos rêves achetée (voilà une sage conversion de votre fiat money ..!), il reste à bien l'exploiter. Une mauvaise exploitation d'une bonne lunette est quelque chose de malheureusement assez courant, il existe de nombreux "maillons" faibles dans la "chaîne" du tir moyenne/longue distance.

Réception


Beaucoup de choses peuvent être faites à reception du cadeau de Noël (pardon, de la lunette), qui vont beaucoup compter dans sa carrière à venir. Ces choses nécessitent... La mise à l'étau ! Comme on le lit parfois sur les blogs qui n'ont rien à vous vendre, le tir à sec est le "secret bien(?) gardé" de la marksmanship : utiliser cette technique permet de progresser à peu de frais, plus rapidement que de passer du temps au champ de tir sans savoir ce qu'est un "lâcher" ni travailler les fondamentaux... C'est un peu pareil pour les réglages d'optiques. De même qu'il existe un "secret" (de polichinelle) pour la marksmanship, il existe un "secret" pour les optiques : la mise à l'étau de l'optique seule, puis du système de tir entier (carabine, une fois la lunette montée dessus) fournit de grands bénéfices, comparée au comportement du débutant qui se jette avidement sur sa lunette... ou même pour le tireur confirmé qui ne pense pas à faire connaissance avec sa lunette de fond en comble avant de la monter sur quoique ce soit. Donc.

Placez votre optique (évidemment évitez absolument tout contact métal/métal et tout serrage excessif) dans un étau e.g. en bois et serrez JUSTE assez fort pour qu'elle ne bouge plus lorsque vous la manipulez, lorsque vous cliquez les tourelles ..etc. Il s'agit d'avoir un maximum de surface de contact, pour minimiser le serrage nécessaire, soyez malin (un bout d'essence dure de bois droit à 90° d'un tube métallique va bien sûr continuer à laisser ce tube bouger même s'il est serré tellement fort qu'il commence à l'endommager !). À la reception de la lunette, donc, la placer dans un "étau" adapté pour stabiliser sans abîmer la finition ni le tube. Caler votre oeil (i.e. votre tête) bien stable face à l'occulaire de façon à ne pas induire de parallaxe parasite faisant croire à des variations de zéro. Effectuer alors les tests suivants armé d'un stylo et d'une feuille pour prendre des notes.
Certains de ces tests peuvent être faits sans étau mais sont simplement plus confortables avec, tandis que d'autres nécessitent une stabilité complète et l'isolation d'une variable, ce qui ne peut être fait qu'avec la mise à l'étau, histoire d'être (beaucoup) plus fiable qu'un test de tir réel... et histoire de coûter beaucoup moins cher en temps et en munitions, ce qui est appréciable en particulier dans les pays où les champs de tir sont en moyenne à 100 km du domicile (comme le disent certains tireurs avec humour, "tir longue distance ça signifie que le pas de tir est loin de chez toi") :
  • FFP : vérifier que le réticule grossit/rapetisse avec le reste de l'image, quand on tourne la molette de zoom. Pas de problème pour ce test, piece of cake.
  • Zéro et zoom : vérifier que changer de grossissement ne cause pas de problème de changement de zéro, i.e. vérifier que le centre du réticule reste parfaitement centré sur le même point. Pour l'anecdote : j'ai une lunette dirt-cheap qui m'a couté le prix d'un DVD, et qui a ce problème. C'est une SFP bien sûr - les lunettes à réticule au premier plan focal ne peuvent normalement pas souffrir de ce problème de par leur construction (lentille du réticule solidaire des lentilles du redresseur). C'est une lunette très sympa pour tirer - pas dans le domaine exploré dans cet article, on parle là de .22LR à 50 mètres. Et elle m'a littéralement coûté peanuts. Elle est légère et de qualité optique surprenante pour son prix, et qui tire précis à une condition : quand je l'utilise je dois absolument me souvenir de tirer toujours au même grossissement (en l'occurence x9) que celui pour lequel j'ai reglé le zéro, sinon mon groupe est décalé vers le bas et à gauche de façon considérable, plus de 1 mrad.
  • Verticalité : vérifier la verticalité du réticule (ou plus exactement, son alignement avec les tourelles: la barre verticale doit être dans l'alignement de la tourelle d'élevation, la barre horizontale alignée avec la tourelle de dérivation). Si le réticule n'est pas d'accord avec les tourelles, vous aurez le choix entre 1) monter la lunette de telle façon que les tourelles soit d'aplomb mais le réticule penché (donc pas de contre-visées précises possibles), ou 2) monter la lunette de telle façon que le réticule soit d'aplomb mais les tourelles penchées (donc pas de réglages/clics précis possibles, il faudra régler un zéro définitif et ne faire ensuite que des contre-visées).
  • Unité du réticule : vérifier que les graduations du réticule correspondent bien à leur spécifications, e.g. 1.0 mrad entre deux "dots" consécutifs. On peut mesurer sur un objet de taille connue à distance connue, ou l'on peut mesurer un objet quelconque et comparer la mesure avec une autre optique cote-à-cote dont on est sûr que son réticule respecte les unités.
  • Unité des tourelles : vérifier que les graduations des tourelles correspondent aux spécifications souhaitées, e.g. 1 clic correspond à 0.1 mrad. On peut par exemple viser un repère fixe, et vérifier que 10 clics font passer d'un "dot" au "dot" suivant (si l'on a vérifié l'exactitude des "dots" à l'étape précédente). Observer aussi: combien de petites graduations par rapport aux grandes graduations ? Existe-t-il un code de couleur sur la tourelle de dérivation (genre rouge/noir) ? Combien d'unités par révolution (par exemple, "4.0 mrad par tour de tourelle d'élévation"), quelle indication les tourelles vous donnent-elles sur la révolution sur laquelle ellse se trouvent, etc.
  • Amplitude : vérifier le nombre de clics verticaux/horizontaux, en gardant à l'esprit que l'on fait naviguer un cylindre dans un cylindre plus grand, donc l'amplitude maximum de réglage de dérivation est obtenue quand l'élévation est réglée pile-poil au milieu de sa propre amplitude de réglage, et vice-versa ! (prenez un papier et dessinez votre lunette en coupe, un petit cercle dans un grand cercle, pour éclairer le sujet s'il vous semble aussi clair que du jus de chaussette). Encore une fois, marquez le résultat sur votre calepin - par exemple, "la tourelle d'élévation autorise 3 révolutions et demie de butée en butée, soit 14.0 mrad d'amplitude, mesurée au milieu de la dérivation". Attention à ne pas forcer comme une brute en arrivant en butée, le but n'est pas de tester la solidité du mécanisme interne (tout ce qui est vis micrométrique est délicat, même si en acier) mais d'avoir un compte approximatif des réglages que vous pouvez faire avec !
  • Tracking : Vérifier le tracking (fidélité) des tourelles avec le test du carré - là aussi, visuellement, pas besoin de gaspiller des cartouches. Surtout que lors d'un tir réel des dizaines de variables viennent s'ajouter pour le placement des impacts, alors que ce que l'on souhaite à ce stade c'est tester la lunette et éliminer toutes les autres variables. Si amoureux des détails, vous pouvez aussi vérifier que la lunette vous a été livrée réglée au 'centre mécanique', quoique ça vous fera une belle jambe.
Encore une fois, plusieurs de ces test nécessitent un établi-étau pour être faits au mieux. Si vous effectuez bien ces vérifications, vous confirmez la qualité de votre achat, vous faites connaissance avec votre lunette mieux et plus rapidement que quelqu'un allant sur le pas de tir sans passage préalable au banc de test, et qui peut faire dix séances sans savoir l'amplitude de réglage réelle, ou se rendre compte après seulement plusieurs années que les graduations ou les clics ne correspondent pas à la fiche technique de la lunette.. ou dépenser du temps et de l'argent en ayant des résultats de test médiocres (e.g. test du carré effectué par grand vent, sans appui type "bench rest", etc). La règle numéro un du tir/balistique c'est de séparer les variables - tout le contraire du FTX ou "field training exercise" où l'on se met en situation réelle, toutes variables confondues, et que l'on effectue justement après avoir fait des réglages et tests béton.

 Autre astuce - mais si vous êtes arrivé à ce stade vous l'aurez probablement deviné tout seul : faire le symblotage, ou en tout cas le bore-sighting initial (regarder à travers l'âme du canon), est bien plus facile à ce stade, alors que le système est à l'étau, que plus tard "in the field". Cf dessous. Et c'est à peu près le seul aspect ou la mise à l'étau est un confort qui fait gagner du temps mais ne peut évidemment en aucun cas se substituer au réglage de zéro réel (le fait de regarder à travers l'ame du canon n'est qu'une approximation de la direction dans laquelle il il va se diriger lors d'un tir réel, à cause des vibrations auquel il est soumis lors d'un tir). Autres aspects à vérifier, pas rédhibitoires, i.e. qui ne justifient pas forcément de jeter la lunette à la face du vendeur en cas d'imperfections :
  • Zéro : est-il difficile de régler le zéro sur les tourelles ? La vis (ou boulon ou autre) se dévisse-t-elle obligatoirement avec un outil spécial ? Familiarisez vous avec maintenant, plutôt que sur le pas de tir avec la pression du temps, moins d'outillage ..etc. Attention à ne pas dévisser complètement - sur certains modèles de lunettes, la vis doit juste être deserrée légèrement pour faire le zero puis resserrée, mais jamais arriver en bout de course, sous peine de rendre le mécanisme inutilisable.
  • Zéro-stop (si équipé) : pratique, mais peu courant même dans les lunettes à gros budget. Si vous ne disposez pas de zero-stop, il arrive que l'on ait de la chance et que (selon le rail penté choisi et les diverses tolérances) l'on arrive de toute façon presque en butée sur la tourelle d'élévation une fois le zero réglé, la butée agissant donc comme un "zéro-stop du pauvre". À defaut, avoir une tourelle "simple tour" (ou "simple tour du pauvre!") permet d'éviter trop de confusion.
  • Finesse des clics, francs ou pas francs : non, rien à voir avec le système monétaire et l'étalon-or, il s'agit de déterminer si les clics "flottent"; selon le degré de flottement ça peut être juste désagréable ou carrément entrainer des difficultés ultérieures de réglage.
  • Qualité optique : clarté, illumination, définition, constance de la qualité selon le facteur de zoom (pour certaines optiques l'image devient laiteuse quand le grossissement augmente), luminosité...
  • Et un réglage important à faire : la bague de dioptrie, généralement située sur l'occulaire (eye piece) : viser le ciel ou autre chose de couleur unie, régler la parallaxe à l'infini. Régler alors la bague de dioptrie pour que le réticule apparaisse net. C'est le réglage définitif, que l'on n'a plus ensuite à toucher (sauf si la lunette est utilisée par un autre tireur : chacun a sa propre vue, selon que l'on porte des verres correcteurs et leur type).
  • Tests du side focus (parfois situé sur le coté gauche, parfois au contraire sur l'objectif) : ce réglage détermine (surtout) la parallaxe, en particulier à fort grossissement. Vérifier aussi qu'elle permet d'obtenir une image nette (là aussi la différence est plus grande à fort grossissement). Ne pas s'attendre à ce que les graduations de distance soient fiables, d'autant qu'elles dépendent aussi du facteur de zoom. On pourrait imaginer d'utiliser le side focus comme un "télémètre du pauvre", après tout c'est le cas dans une discipline de tir appelée "field target", mais cette usage souffre de la même tarre que le range-finding au mildot, en pire, à savoir que c'est uniquement précis à courte distance, alors que les calibres tendus modernes ne nécéssitent d'évaluation de distance que (principalement) à moyenne et longue distance.

Montage et zéro

Il y a trop à dire sur le montage, donnons juste quelques pistes :
  • ne pas lésiner sur la qualité des colliers et du rail, le maillon faible d'un système optique : utiliser des colliers chinois à 19 euros sur une optique allemande c'est comme de mettre des pneus de vélo sur une BMW : si le but de la voiture est de rester dans un musée/derrière une vitrine ça ne fait guère de différence (quoique l'esthétique..) mais si le but de la voiture est de vous transporter de A à B alors vous allez en baver. Si votre optique a la solidité pour faire la rétention de zéro, assurez vous que l'investissement ne soit pas sacrifié/massacré par des colliers qui, eux, perdent le zéro, ou abiment le corps car mal usinés. C'est vrai en particulier sur les lunettes lourdes, qui sont soumises à des contraintes proportionellement plus fortes que les légères, et sur les armes à fort recul (i.e. carabines tirant un calibre "remuant" et/ou dont le poids total est bas).
  • surface de contact collier/corps : un des paramètres de choix de colliers c'est qu'ils "collent" uniformément au corps, qu'ils soient usinés de façon bien circulaire. Difficile à évaluer, mais les marques connues font clairement mieux que les entrées de gamme. Sur les meilleurs colliers le montage est un régal : il est possible de serrer les boulons à fond d'un coté, régler la verticalité du réticule et le dégagement occulaire (en effet la lunette, quoique parfaitement maintenue, garde un peu de liberté sur deux axes), serrer les boulons de l'autre coté, et constater que le réticule n'a pas bougé d'un poil ! Sur les colliers bas de gamme c'est parfois le contraire : on voit que le réticule n'est pas vertical, donc on deserre, on le redresse, on reserre, il a à nouveau bougé entre le moment du réglage et le serrage des boulons.. on deserre, on recommence... Plusieurs fois... À s'arracher les cheveux !
  • serrage excessif sur le corps : un signe sûr que vous entrez dans la zone de danger (de casse) c'est que les réglage deviennent plus durs (e.g. la bague de zoom ne tourne plus aussi bien) : vous êtes alors bien au dela du couple de serrage nécessaire ! Si vous arrivez là il est peut-être déjà trop tard (corps déformé).
  • en plus des vérifications usuelles de dégagement occulaire (position longitudinale) et de hauteur de montage, vérifier que la lunette est bien alignée verticalement sur la carabine : s'il y a quelque chose de pire qu'un réticule incliné par rapport aux tourelles, ou de pire que le dévers (inclinaison de roulis du système d'arme tout entier), c'est le dévers relatif de la lunette montée inclinée par rapport à la carabine ! Pour vérifier cela, encore une fois il existe plus efficace que d'aller sur le pas de tir et cliquer à la volée en tirant en essayant d'interpréter les résultats : visez un poteau bien vertical, et cliquez la tourelle d'élévation pour vérifier que le centre du réticule "grimpe" le long du poteau sans s'en éloigner. Si le centre du réticule s'en éloigne vers la droite ou la gauche à mesure que vous le faites monter (ou descendre), alors même que votre oeil est bien stable face à l'occulaire et la carabine bien stable dans l'étau, c'est probablement que le montage est à revoir.

2. Optimiser Une Lunette Imposée

Comment optimiser lorsque l'on doit s'adapter à l'existant ? Disons que vous achetez une lunette de secours (plan B si la première casse) et ne pouvez investir qu'une fraction du prix de la première.. Ou un voisin de BAD vous demande conseil et il ne peut pas se permettre plus de 200€. Ou au contraire, il a investi 2000€ dans une Swarovski ou une Zeiss, il ne jure que par elle, et refuse toute autre lunette, fut-elle FFP mil/mil.. Ou vous récupérez une lunette d'une façon ou d'une autre et devez "faire avec".. Ou votre BAD intègre, après le crash (donc plus d'armureries ni de commandes par internet) un nouveau membre qui possède du matériel, mais ses optiques ne sont pas FFP mil/mil.. Et comme vous n'avez pas fait de stocks (suffisants pour équiper tout le monde) de lunettes FFP mil/mil, le choix qui s'impose au nouveau n'est pas entre "lunette SFP ou lunette FFP", mais plutôt entre "lunette SFP ou pas de lunette du tout".

 Dans tous ces scénarios, un collègue de BAD se retrouve avec des optiques qui sont suboptimales pour le tir sur panou-panou à moyenne et longue distance... Mais, à moins d'être face à de véritables cul-de-bouteilles, elles sont "mieux que rien", il vaut mieux les monter que de rester avec de simples visées ouvertes (on réservera pour un autre article la discussion des visées à dioptre, parfois tout à fait excellentes, et la nécéssité de conserver une visée ouverte en plan B pour le cas où l'optique casse). La question devient ainsi, comment tirer le meilleur parti de ce genre d'optique ? Si le "hardware" (matériel) ne fait pas exactement ce que l'on veut, il est possible d'ajouter du "software" (entrainement et calculs qui feront faire les bons gestes complémentaires) à l'équation. Après tout il ne s'agit pas d'impossibilité physique : un réticule aux graduations non standard peut quand même être utilisé pour contre-viser à condition... de faire la gymnastique mentale pour calculer la correction adaptée.
Toute la question est d'atteindre ce fameux "mieux que rien". Les contorsions mentales (et parfois oculaires !) nécessaires sont difficiles, sujette à erreurs (surtout en situation de stress), moins précises, plus gourmandes en temps ..etc. On peut imaginer le tireur qui mette trop de temps pour "calculer" sa solution de tir, à tel point qu'elle n'est déjà plus valide quand il la met enfin en oeuvre ; ou qui panique et se trompe complètement de contre-visée, aboutissant à un résultat "pire que rien", c'est à dire pire que s'il avait juste attendu que la cible soit être portée de tir "tendu" au lieu de tenter un tir corrigé à moyenne distance. Cette piste n'est donc pas à explorer pour tout le monde...

Cet avertissement posé, passons au concret : Imaginons que vous montez la fameuse lunette e.g. de chasse sur une carabine, réglez le zéro à 100 mètres ; vous faites un groupe et réalisez, étonné, que le système d'arme marche bien, le trio (quatuor ?) carabine-optique-munition-tireur fait un groupe de 0.2 mrad. Ou au moins, de 0.5 mrad. Clairement, la taille des groupes n'est donc pas le facteur limitant la distance. La tentation est immédiate de tirer plus loin - cette lunette est-elle condamnée au tir courte-distance ou bien pourrais-je l'utiliser pour, a minima, du moyenne-distance ? La réponse est le plus souvent oui ; on peut faire des choses surprenantes avec des optiques qui n'ont pas été "prévues" pour - amusez vous à "surprendre" vos amis chasseurs qui vous diront "je ne savais pas que mon arme pouvait faire ça" ;-). Le tout est de compenser les caractéristiques absentes avec du savoir-faire.

Réticule

Dans la meilleure (ou plutôt, moins pire) situation, votre collègue de BAD à un réticule "mil" (et idéalement des tourelles "mil" aussi) mais placé dans le second plan focal. Il lui "suffit" de se souvenir de toujours régler le grossissement ad-hoc pour tirer, ou alors de n'utiliser que les tourelles (plus facile à dire qu'à faire, dans le feu de l'action, mais pas si éloigné de la situation FFP mil/mil idéale). Un cran en dessous, on trouve les réticules BDC (bullet drop compensator) disponibles sur certaines lunettes de chasse de Bushnell, Nikon ..etc. Malheureusement ils doivent être assimilés à des réticules stadimétriques et donc interdits à la chasse dans plusieurs pays de la vieille Europe. En bas de l'échelle, on trouve les réticules de chasse traditionnels : réticules Multi-X et le Circle-X de Bushnell et autre "Duplex", puis le simple "Numéro 4". Tout en bas, on trouve les faméliques crosshairs, évidemment totalement inutilisables pour toute contre-visée horizontale ou verticale ou toute stadimétrie puisque complètement dépourvus du moindre repère hormis le centre lui-même. Si votre réticule fait mieux et offre ne serait-ce qu'une seule graduation, il peut être utilisé à au moins "une" distance au delà de la DRO de chasse. En dernier recours pour une optique qui n'a "rien de rien de rien" pour contre-viser on peut imaginer des techniques de (mall-)ninja utilisant la cible elle-même comme "graduation", mais cela suppose une cible de taille constante, à distance connue, etc. Fuggetaboutit.

 Autre astuce de Sioux : on peut utiliser le Second Plan Focal à son avantage, pour compenser le fait qu'il travaille contre nous ; si les graduations du réticule se dilatent/rapetissent lorsque l'on zoome, cela veut dire que la contre-visée induite change elle aussi. On peut donc imaginer de se faire une table de tir qui associe tel combinaison de zoom et de graduation, à tel zéro/distance de tir. Mais il s'agit là d'une grosse augmentation de complication pour un retour sur investissement décroissant. Bref le SFP ne veut pas dire qu'il est complètement impossible de faire du calcul de distance ou de la contre-visée ; mais plutôt, que l'on va pouvoir faire moins.. et que ce "moins" réclamera plus d'efforts... Toujours cette notion du "suboptimal mais mieux que rien" : pour revenir aux réticules qui disposent d'un minimum de repères visuels, il s'agit de décider et de mesurer ces "graduations" : examinons e.g. la branche verticale du Multi-X (pour l'horizontale c'est bien sûr pareil) ; le sommet et le bas du réticule, ainsi que son centre, constituent 3 repères visuel (graduations) physiques, des segments de longueur égales. On peut aussi utiliser le milieu des deux segments (virtuellement "couper" en deux le segment supérieur et l'inférieur) pour ajouter 2 "graduations" virtuelles, ce qui amène le total à 5.
Il ne serait pas raisonnable d'aller au delà et de découper non pas en 2 mais en 4 segments virtuels (sans faire de jeu de mot sur couper les cheveux en quatre). Ces 5 graduations (dont 3 physiques) sont nettement moins que les 10+ graduations physiques d'un mildot, mais clairement mieux que de ne pas chercher du tout à utiliser le réticule comme réticule stadimétrique. C'est là qu'intervient une seconde interaction possible entre le zoom et un réticule SFP : déterminer (par le calcul et surtout par observation directe d'une mire de finesse connue placée à distance connue) à quel grossissement(s) ces 5 graduations ont une valeur interessante. Par "valeur intéressante" on veut dire e.g. "0.5 mrad" tout rond (ce qui minimiserait ensuite les calculs de tête), ou une fraction, ou un multiple, de cette valeur.

Marquer ensuite le grossissement, par une incision de couleur bien claire/visible dans le noir du métal (si c'est une lunette "cheap" plutôt qu'une "safe queen" vous pouvez bien la maltraiter un peu hein ?) ou avec un trait de feutre de couleur contrastée. S'il existe plusieurs grossissements 'intéressants' vous pouvez en marquer plus d'un, mais cela augmente les chances de se mélanger les pinceaux ensuite. Si vous avez la patience d'explorer, vous pouvez trouver d'autres valeurs intéressantes: par exemple le réticule peut avoir la largeur d'épaules dites "standard" (49 cm) à 100 mètres quand vous réglez le grossissement sur x4 ..etc.

Tourelles et zéro

Concernant les tourelles d'élévation et de dérivation, le "moins pire" est bien sûr d'avoir des tourelles de type target, cliquables sans outil, aux clics consistents et fiables, et dont la valeur (unité) soit un standard connu plutôt qu'exotique. Si au contraire les tourelles sont à l'opposée de celles des lunettes de tir, faites vous à l'idée de les régler et ne plus les toucher : si elles n'ont pas de graduations de révolution (revolution hashmarks permettant de déterminer si vous avez fait 0, 1, 2 ..etc tours), voire même qu'elles ne possèdent pas de point d'appui pour les doigts et ne peuvent être tournée qu'avec un outil spécial ou avec une pièce de monnaie, on se retrouve dans le pire cas de figure pour ce qui est de "cliquer" : dans ce scénario il est bien clair que leur réglage relève du travail "d'armurerie" (ou en tout cas que l'on fait au calme chez soi ou au champ de tir) et non pas du tir de combat contre les panou-panou, hors de question de cliquer "en situation". Dans ce cas, pour un réglage fait une fois pour toute, il reste à déterminer le meilleur zéro. Un chasseur règle typiquement le zéro selon la D.R.O. (distance de réglage optimale). Il s'agit d'une trajectoire où le zéro est réglé non pas à une distance qui tombe "rond" genre 100 ou 200 m. en acceptant ensuite telle quelle la PBR obtenue ; mais au contraire, on règle le zéro quelque part entre les deux, de façon à obtenir la PBR (point blank range) voulue, c'est à dire le zéro le plus éloigné tel que la trajectoire reste en tous points dans la "zone vitale" du gibier. Autrement dit, le tir à courte distance [*].

À condition d'utiliser une dimension de zone vitale assez limitée (disons moins de 10 cm de diamètre) ce genre de réglage est correct pour un membre de BAD qui veut participer à la défense contre les panou-panou. La PBR obtenue sera de l'ordre de 150 ou 200 mètres, ce qui couvrira sans doute plus de 80% des besoins défensifs typiques... Et le tireur pourra toujours tirer "au jugé" s'il se trouve amené à engager un objectif au delà de la distance PBR, à moyenne distance... Mais il est possible de faire mieux, grâce à des contre-visées - et ces contre-visées partiront sans doute du principe que le zéro a été réglé à une distance "ronde"... Ou alors à une distance (probablement très différente de la DRO de chasseur) telle que les contre-visées à 200 et 300 mètres tombent "par hasard" (à tel ou tel facteur de zoom) sur les 2 seules et uniques graduations physiques disponibles dans le réticule (!). Il est impossible de donner une recette standard qui marche à tous les coups, puisque l'aspect merveilleux des f*utues lunettes non mil/mil c'est justement qu'elles sont chacune leur propre standard ! À vous d'être créatif. Plus on transpire à trouver un système de contre-visée simple à retenir et à mettre en oeuvre, plus il y a de chance qu'il soit mis en oeuvre avec succès lors d'un engagement. Si vous et vos voisins de BAD pouvez travailler ensemble pour garder les MZBs à 300 ou 400 mètres de distance ils auront d'autant plus de mal à vous toucher, vous, votre famille et vos voisins. Hit and don't be hit.

Conclusion 

Attention à trouver un équilibre entre fonctionalités et simplicité. Plus vous vous éloignez de la simplicité pour gagner en fonctionalité, plus vous vous mélangerez les pinceaux lors d'un épisode fort en adrénaline. Garanti sur facture. Les BAD qui mettront en oeuvre quelques techniques - même juste une petite partie de celles exposées ici - destinées à augmenter la taille de la "bulle de contrôle" autour de leur village, augmenteront leur chance de s'en sortir avec peu de bobos. Avoir autant de cordes à son arc que possible (les optiques n'en étant qu'une parmis d'autres, quoique très importante) sera crucial pour pérénniser les BADs durant et au delà des convulsions à venir.






You may want to read this first : Anatomy of a Riflescope

This will be old news to the English-speaking world, far ahead as it is compared to e.g. the French civies on the topic of riflescopes. But this dead horse deserves beating some more, it's such an important topic that it seems worth harping on the FFP mil/mil subject every once in a while. Modern centerfire rifles have flat trajectories, shoot tight groups, and are thus able to engage targets at hundreds of meters, provided the correct elevation is dialed-in with the riflescope -- or set on the iron sights. The "gold standard" for riflescopes is the FFP mil/mil feature set. However not everyone has the foresight to purchase one, and some who have the foresight do not have enough money burning a hole in their pocket... Which means not everybody in your B.A.D. will necessarily have state of the art mid/long range optics. So in the spirit of Piero San Giorgio's "Survivre" it would be prudent to plan how to use less capable riflescopes, for the sake of maximizing the performance of everyone in your group and thus the group's longevity itself. But let's start with the former case, first:

1. State-of-the-badass-art

If you have enough foresight to invest in an optimal riflescope, you'll want to make each dollar count, and that's much easier if you are armed with enough knowledge about the spec sheet your optic should have. If your current optic is the limiting factor to your mid-range shooting (and not, say, your basic marksmanship or your knowledge about elevation corrections), you are the perfect candidate for purchasing a Go-To scope for use WTSHTF. Let's see the reasoning behind the "gold standard" invoked above.

Features


Beyond your own abilities, choosing a scope depends on a few factors, including...

 - Rifle system's effective range: shooting is systemic, i.e. it involves several components interacting with each other, chief of which is the shooter herself. Then come more candidates for 'weak link in the chain'; even before talking of optics there is the rifle and the round fired from it, which sets hard limits on the group size, wind sensitivity, and trajectory flatness. Some systems are "balanced", i.e. all their limits are converging. Some systems however are limited more by one factor than the others. For example a .22 LR rifle/ammo combo, no matter how much of a tack driver it is, will be limited by the .22 LR caliber's trajectory: the trajectory will set a hard limit on how far it can accurately engage targets, no matter how accurate or "accurized" it is, because accuracy is not the limiting factor, compared to its very parabolic trajectory. Bottom line -- find out the limit of the rifle, so that you choose a scope with comparable performance; not below, so as not to cripple the rifle's potential, but not way out there above, so as to not waste money.

 - Optical formula: Assuming the answers to the above questions call for it, one wonders what optical formula is required for mid-range engagements. The first question that comes to mind is, fixed magnification or zoom ? The former are heavier, bulkier, more fragile, more expensive... But that's one case where the return on higher investment is worth it, if you can afford it. Then, what magnification to use in the first place ? Situational awareness is paramount, which translates into large fields of view, which in turn entails your scope should allow for low magnification. Yet you also want the opposite, to some degree: there's something to be said for higher magnifications making target identification easier obviously, but if optimising engagements against targets that are remote (and thus less menacing & immediately dangerous) comes at the price of difficult target acquisition when an MZB pops up out of nowhere "danger close" then forget it. So the reasoning simply goes, take that highest magnification range whose lower end still starts low enough for close range (just above CQB range) social events. Typically x2, which somewhat allows for shooting with both eyes open, or at most x3.
This is what the military does, with optics like the 3-12x50 used by the USMC. Now to the front lens' diameter... The intricately linked things here are, the magnification, the exit pupil's diameter, and the front lens' diameter: the exit pupil's size is simply equal to the front lens divided by the magnification factor. For example, a simple fixed-magnification 10x40 scope will have a fixed size exit pupil of 4 mm (40 mm front less diameter divided by "10" magnification factor). So what should the exit pupil be ? You want it to be as close as possible to 7 mm, in as much of the magnification range as possible. Bigger than that buys you nothing: the Mark I human eyeball has an (actual) pupil of 7 mm at most, so any light emitted from the scope beyond that size will simply be discarded, it will not reach the eye's retinae. Conversely, you don't want the exit pupil to be far below your pupil's size: if the light's diameter is much below, the image will appear fuzzy, especially in low light. Oh yea, because, to make things a tad more complicated, the eye's pupil changes size depending on ambiant light: the 7 mm diameter mentionned above is actually the maximum pupil the eye is able to form.
By contrast, in daylight conditions the pupil constricts down to 3 mm or less. Anyway, for fixed magnification scopes things are simple: low magnifications are associated with small front lenses. High magnifications scopes are associated with bigger front lenses. This keeps the exit pupil at the 'right' size. Thus an optical formula of e.g. 4x25 is good for the x4 magnification. Purchasing e.g. a 4x50 (provided an optics manufacturer would be so dumb and marketing-driven as to manufacture one in the first place) would be very retarded, as the exit pupil (more than 12 mm !) will give absolutely nothing more than with a 4x30 or 4x28, yet you'll carry the extra bulk/weight/price for nothing. However for variable magnification riflescopes a choice has to be made about the "cut-off" point: at one point in the magnification range, the exit pupil will be exactly 7 mm (for example a 2-10x42 has its cutoff point at magnification x6).
At lower magnifications the exit pupil will waste light but will give wide fields-of-view in all light conditions, whereas magnifications above that cut-off point will allow for more remote observation but only in daylight conditions. The thing is, in low light conditions you generally don't shoot as far away as in daylight, so the higher magnifications are not as useful. It's a personal choice though, since some will have use for large-pupil large-magnification scopes for e.g. observation purposes. In the spirit of simplicity and money optimisation, let's ignore those cases in this article, and consider the shooter will dial way down the zoom ring when shooting in low light. So we're now focused -- so to speak -- on a 2-10x40 style optical formula (substitute it with e.g. 2-10x56 if the mentionned trade-off is unacceptable for you).

 - Regarding the tube size, let's just say that one inch tubes are a bit small as far as elevation/windage range is concerned and leave it at that: 30 mm tubes or higher are generally preferred, though that's not as critical as the other features discussed here. Which brings our feature-list to read, "2-10x40, with 30 mm main tube".

 - Having a good reticle, good turrets... and making sure they agree with each other: I won't discuss MOA/MOA scopes here, it's mil/mil all the way as far as I'm concerned.
As to the justification for FFP, let's put it this way: if your scope is SFP instead, you can 1) use it always (and ONLY) at the correct magnification where the reticle is "mil" -- but then why purchase a variable magnification scope in the first place; or you can 2) use all the magnification range, but decide to never use the mildot -- but then why have a mildot in the first place, when a simple cross-hair would suffice; or (and that's the really rich one) else 3) decide to use all magnifications for observation purpose, but always always remember to change back the zoom factor to the correct one when in need to hold left/right for wind or lead, or to hold over/under for trajectory correction, or when milling ..etc. If you're not masochistic, FFP is a no-brainer here.

 - Quality: that's where the saying "you get what you pay for" is generally true. Let's take a look:

Vendors


The number of vendors is still low enough for FFP mil/mil scopes that one may claim to list a reasonably complete selection of them in a few lines (unfortunately):
  • Schmidt & Bender scopes are made in Germany, including the PMII which is FFP mil/mil. Top of the line gear, top of the line price. Same goes for Hensoldt swiss scopes.
  • Premier Heritage scopes are made in USA, and are FFP mil/mil. The feature list looks great, and pricing is favorable when compared to european scopes, from a US point of view, due to the euro/dollar parity.
  • NightForce NXS scopes are made in Japan, assembled in USA. The F1, which is the FFP mil/mil model, is 100% US made. Rugged and almost indestructible but optically below the above two, yet almost as pricey.
  • Leupold Mk.4 scopes are made in USA, including the few FFP mil/mil models that were (at last!) added to the product range a few years ago. Life guaranty, transferable. Leupy used to be the main staple of US shooters. They still lead in terms of manufacturing volume, by a long shot, but in terms of Q.A. things seem to be subject to entropy: Leupold now considers that a scope is "defect free" if the reticle is canted by at most 5°. Ouch.
  • Bushnell: most of their scopes are made in Japan, including the ET3124F model which is FFP mil/mil. I've had it for a couple days of examination and shooting, and it delivered its promises of doing the job, especially considering its price. We might write a review of it later on.

Out-of-the-box evaluation


Here's the best thing you can do with a scope when receiving it: do not mount it on the rifle. Not right away. Seriously. Put it in a (nice, non-abrasive) vice first, and do a battery of tests. This is the best-kept secret, if you will, of optics. A little like dry-firing is the best-kept (well, not so much so I guess) "secret" of great marksmen: not only is dry-firing free-as-in-beer, by opposed to shooting ammo that is expensive, increasingly so since we're past Peak; it also allows you to figure out some problems you simply would not see (or identify) if firing live ammo. This exact same reasoning applies to riflescopes mounting: there is a lot of important information that is a lot easier to gather in a vice; it's a tad too late to gather it once you've spent quality time mounting, adjusting, and zero-ing the scope and are not too keen on unmounting it. And while you're setup for these difficult tests, you might as well do the more common checks, like looking closely at hash marks, optical quality and so on. Do the following tests and checks whilst armed with pen and paper to rigorously write down all the testing results obviously. No point in doing tests whose results will be forgotten:
  • FFP: check that the reticle indeed is magnified together with the view when rotating the zoom ring. Piece of cake. Had to start with an easy one eh?
  • Zero and zoom: now for a more subtle one -- check that changing the zoom factor keeps the reticle perfectly centered on the same point throughout the zoom ring's course. This is not as obvious as it sounds: on an FFP scope you should not have bad surprises in this departement due to the construction which does not make the reticle lens travel relative to the others; but on SFP scopes it can and it sometimes does. I have such a (dirt cheap) scope whose zero "drifts" linearly to the bottom and to the left when zooming from x3 to x9 magnification, by a whopping 1 mRad. Fortunately the drift is reproducible, so if I shoot it with the magnification always set to the same setting (e.g. x9) it will shoot true.
  • Reticle alignement: check that the vertical bar is indeed perfectly vertical, or if not, how canted it is. Or more accurately, how canted it is relative to the turrets. If the vert/horiz. bars of the reticle disagree too much with the vert/horiz (aka Elevation and Windage) turrets, you have two options: 1) mount the scope such that the turrets are perfectly vertical, relative to the rifle, and the reticle canted. Say bye-bye to doing accurate hold-overs, hold-unders, left or right holds. Or, 2) mount the scope such that the reticle is perfectly vertical, relative to the rifle, and the turrets canted. Say bye-bye to making accurate elevation & windage adjustements with the turrets, only use them to set a (fixed) zero, like on a short-range[*] hunting scope.
  • Reticle subtensions: check that the click value (turret units) agree with the reticle hash marks subtensions (reticle units), that there is indeed 1.0 mRad between each pair of "dots". You may measure an object of known size at a known distance, or measure any object with another scope side-by-side whose precision you are confident about and check that both scopes yield the same values.
  • Click value: check that the turret clicks match their nominal specifications, e.g. 1 click is equal to 0.1 mRad. To cross-check with the mildot reticle (if applicable and you've tested it in the previous step) you may e.g. verify that 10 clicks will move the zero (point-of-aim) exactly from one dot to the next. You may also take note of the ergonomics here: how many sub-hash marks per major hash mark ? Is the elevation turret color-coded for easy revolution identification (as in Schmidt und Bender scopes), or does it have at least revolution-count hash-marks ? Is the windage turret color-coded for left/right correction (typically in red and black, respectively) ? Is it "counting up" in both directions or does it confusingly use the "zero to nine and nine to zero" convention normally reserved only for elevation turrets ? How many clicks are there per revolution on either turret (typically you get roughly the same for both) ?
  • Elevation/windage range: this is different from the "how many clicks per revolution" checked above: we're now interested in the total number of clicks. You basically click all the way down, then click all the way up, counting how many units (e.g. milliradians) you can dial before it tops out. Except it's a tad more subtle, a simple subtlety that oddly escapes lots of people: don't forget you are steering a cylinder within another (bigger) cylinder, which means the maximum elevation range will be obtained with windage set to half of its maximum range, and vice-versa. If this evades you, don't drown in a teacup -- just draw a circle within a slightly bigger circle on your sheet of paper and use your imagination. Word of caution: don't use excessive force when clicking to the max; the "micrometric" clicks on riflescope turrets are meant for precision, not for strength.
  • Tracking: this is where the "scope in a vice" trick shines. You can test the "tracking" of your scope (whether the clicks are true and without leeway, across the adjustment range) much more efficiently if you eliminate all variables foreign to the scope, than if you do a live-ammo tracking "test" in the field, combining it with variables such as wind, marksmanship, rifle's mechanical accuracy and so on. And again, the test will be not only more accurate but also "cheaper" in terms of money and time.
If you do the above you'll be set-up better (and faster) than 99% of riflescopes owners. On the secondary front, here's a few more things to look out for, though they are not critical like the ones above:
  • Zero: is it difficult to set the "zero" on your scope's turrets? how do you unscrew/screw the graduated turrets from the micrometric internal turrets? Does it take a special tool, or can it be done with a plain philips screwdriver or hexagonal key? Whichever tool is required, don't forget to take it with you to the shooting range for your first shooting session. Don't unscrew all the way -- on some scopes this will end up separating the internal rifling which will fall down, a situation which is hard to recover from.
  • Zero-stop (if applicable): nice to have, though not very common even on high-end scopes. With a 20 MOA mount you sometime get lucky and end up with your zero setting close to the "bottoming out" of the elevation turret, sorta kinda the poor man's zero-stop.
  • "Feel" of the clicks: mushy clicks are not too bad; if the clicks are outright hard to feel this is a more severe problem, that could outright cause confusion in settings.
  • Optical quality: brightness, sharpness, definition of the image, and variation of those across the magnification range, are somewhat secondary features compared to the aiming-specific features, from the point of view of the tactical shooter. Yet they allow to differentiate scopes with otherwise similar specs.
  • Eye-piece focus: don't forget to set that one when receiving the scope. Aiming at something clear, e.g. the sky, with parallax (side-focus) set to infinite, set the eye-piece focus so that the reticle will not be blurry. Then leave that setting alone.
  • Side-focus/parallax: check that you can set the scope to be parallax-free at all your expected ranges of engagement. Some side-focus wheels are marked for range, e.g. 100, 200, ... +oo but don't expect too much from these numbers, especially as they differ depending on the magnification factor anyway.

Mounting and zero


When it comes to bore-sighting, if you've read this far you probably guess what advice comes up next: you can do your bore-sighting faster, more accurately, if you setup your shooting system (meaning, this time, the rifle with the scope mounted on it!) in a vice rather than do it on e.g. a bipod in the field. Obviously the usefulness of the vice stops after that: the actual zero is of course never done in a vice (!). Bore-sighting does not account for barrel whip, only shooting "live" does; and shooting in vice or even "vice-like" conditions does not account for real-life shooting and barrel harmonics, only shooting with the rifle against the shoulder does. As to mounting, it would take another whole article as just an introduction to that topic; let's stick to just a few highlights:
  • Don't be cheap when it comes to the rings: they are often the weak link of the whole mount. It makes no sense to purchase a high-dollar scope capable of outstanding tracking and retension of zero, only to send it all out of the window with $19.99 rings that will lose the zero each time you send lead downrange. Quality rings will allow your scope's true tracking (good or bad) to show. Not only that, they will make mounting a breeze: it is said that with TPS rings, you may tighten the screws on one side, adjust the reticle alignment, then tighten on the other side, and the reticle will not have changed at all, it will still be as vertical as you've set it. In my experience, this is not only true -- this is also unparalleled by cheap-ass rings I've tried before and after. TPS advertises their rings as precision-machined to have the highest surface of contact between the rings and the scope's body. Whatever the truth of that statement, the results shine.
  • Do not over-tighten the rings. This is a common mistake for beginners (under-tightening comes not far behind though!). If you are lucky, you will get a hint of your mistake when the settings start to jam (if the zoom setting cannot rotate any more, untighten the screws NOW!). If you are unlucky, you will only realize you've over-tightened after there is already a dent in the scope's body, or you've broken a few lenses inside (!)
  • As noted before, alignment (verticality) is the St Graal needed for accurate ranged fire: when mounting the scope, after setting the right eye relief for your shooting stance you'll want to concentrate on the reticle's vertical bar's verticality. This is your chance to have the reticle-aligned-with-the-turrets-aligned-with-the-rifle. A shooter's dream, yet often neglected. A scope that is mounted "tilted" is even worse than a reticle that's canted. Double-check that.
And now for something different (something more... creative than optimal!) :

2. Making the best ouf of hunting scopes


How close can you get to the idealized above, if your were dealt a weak hand ? For people hitting hard budget limits, or those who read this now but will apply it only when it's too late, long after DNSes and T1 lines are down and you can't purchase anything online (nor in meatspace, for that matter), you might end up with only hunting scopes in your hands -- scopes tailored for short-range[*] shooting -- as your only option for ranged fire. Or it might be your neighbor Joe Sixpack who's a nice dude but never was excited about this peak-oil-and-preparadeness stuff and is coming to his senses only now that he's joining your BAD with a fire under his ass in the wake of the closure of the Hormuz Strait. Bottom line, in most scenarios, it's likely that not everybody in your tribe will have a state-of-the-art FFP mil/mil scope. This does not mean people should give up on shooting beyond PBR (Point Blank Range) however, or revert to iron sights (unless these are exceptional iron sights, at least à la SIG-550). There are tricks that can 'empower' owners of hunting scopes.
One has to be reasonable however: some of the "tricks" outlined below are complicated enough that one may very easily get tripped in a two-way range situation. Heck, even "simple" tricks are not fool-proof when your heart is pumping adrenaline. But for an Iceman who stays frosty under fire, these tricks could buy him an extension to the useful range of the system without having the downside of triggering a goat screw. A requirement, of course, is that apart from the optic's aiming features, the rest of the system should comfortably allow for mid-range shooting: for instance, if you mount your suboptimal scope, zero it a 100 meters and realize it groups within 0.2 mRad (or at least, 0.5 mRad), with a flat-shooting caliber (typically centerfire), it's an obvious candidate; one is of course tempted to find ways to shoot it accurately beyond 100 m. Another requirement is that you know your balistics inside out, and have a hard-copy of the shooting system (rifle-caliber) balistic table. We'll see in another post how to approximate the extbal (external balistics) of a system without using a chrony. Anyhow, armed with these prerequisites, you can do a few things:

Reticle


From least-worse to worst case, the riflescope could have a more or less "hashed" reticle: Best-case, it is a "mil" but SFP (second focal plane) reticle. The shooter can remember to always shoot it at the right magnification... Or to only adjust for elevation with the namesake turret instead of hold-over. One notch below, there exists BDC (bullet drop compensator) reticles with increasing-subtension hashes/marks adjusted for a particular caliber and load. The shooter should learn/measure the values between each hash/mark and imagine which (subset?) of them matches his needs. The fact that (as is typical for BDC) all subtensions are different means at least one of them should have an "interesting" value you're looking for.

Down the scales, there's the plethora of classic euro reticles like "Number 4", or Bushnell's "Multi-X" and a truckload of different (yet all equally frustrating and crippled from a two-way range shooter's point of view) ones. Yet crippled does not mean useless. The subtension between the "thick" and the "thin" segments give you sorta-kinda hashmarks. Combined with the reticle's center, and maybe "virtual" hashes you imagine/visualize in the middle of each segment, you could have 4 subtensions on the horizontal et vertical bars of a "Multi-X" reticle. Not half-bad, though less than half of the 10 "dots" you find on a traditional mildot reticle. So in that case your job is to measure the value of these subtensions, for milling and/or "hold" purposes. All the way down, one finds the simple and humble "cross-hair". Obviously if your reticle consists of absolutely nothing else than a vertical hair at right angle with an horizontal hair, you ain't gonna "hold" anything. Scroll down to the "Turrets" section see if there's any redeaming feature you can find in there. 

Another trick of the trade is to use the SFP flaw as an asset: if the reticle's subtensions vary with magnification... then you might want to find a magnification where the subtensions have an "interesting" value as measured in milliradians. Or even, "interesting" values as read directly from the ballistic table (i.e. such hashmark at such and such magnification can be my zero at 300 meters ..etc - style). However we're clearly getting closer to the "complicated and failure-prone" end of the spectrum for reticle tricks here.

Turrets & zero


From least-worst to worst case again: The best case is to have "target" turrets; that is, turrets you can dial without using a special tool, with hashmarks for clicks and for revolution so as to keep track of what the current setting is. If additionally the clicks are neat and track well, and the click's value is not too exotic (let's say 1/4 MOA, if not the gold standard milliradian) then consider yourself lucky. On the opposite end, many hunting scopes turrets are designed to be set once for zero, and never touched again (at least not for purpose of dialing a distance). Even in that case, you still have some leeway, ability to "over-engineer" things a bit, by choosing a particular zero. At the most basic level, one sets the zero at a "round number" distance, e.g. 100 meters. Slightly more sophisticated is the "PBR" zero, which sets the zero at the farthest range that keeps all points of the trajectory within the "vital zone" of the objective (typically five to ten inch for a deer or bigger game). This can extend your useful range to e.g. 150 or 210 m. or whatever. With a PBR as a base, you would rely on "blurry" vague hold-overs if trying to engage slightly more distance targets, provided they are not behind cover and exposing only a tiny slice of surface. The last step, and the one with much potential if you're lucky (or work hard enough) to dig such a 'coincidence', is when you can set a zero such that some of the (presumably few) reticle hashmarks will 'coincide' with balistic data, for exemple "such and such hashmark fall smack-dab on 200 m. and 300 m. hold-over, provided the turrets have the zero set such and such". That's an instance of prior planning allowing for easy (fluid, fool-proof) shooting in the field later on.

To recap, careful to strike a balance between feature and simplicity. The more complicated your "tricks" become as a mean to extend your useful range, the more likely you'll mess up something when calculating shooting solutions under pressure. At any rate it's impossible to give a standard 'recipe' for making the most out of your hunting scope, since the defining trait of those goshdamned scopes that do not follow the FFP mil/mil Golden Rule is that they each constitue their own "standard" indeed ! The creative brainstorming is up to you. The more you sweat on your calculator and at the one-way range, the more you can find TTPs that will make you more efficient on the two-way ranges of the future. If you can extend your effective engagement distance out to 300 m., 400 m. or more, the MZBs will be kept at bay that much further, and it will be that much more difficult for them to harm your loved ones, your buddy, your fire team and your neighbors. Hit and don't be hit.

 [*] There exists as many definitions of "short/mid/long range" as there are shooters. Here's mine: - "short range" is between zero metres and the maximum range at which you can shoot PBR without holding-over/under nor clicking the elevation turret. For a .22LR rifle and a 'small' critical-zone/PBR this will be as short as 40 mètres, whereas for a high-power centerfire rifle this will be 150, 200 mètres or more. - "mid range" is beyond short range and within the maximum range at which you can shoot PBR by holding-over, or dialing in an elevation, based only on the range itself as well as shooting angle (if you deviate from the horizontal plane) and other factors like wind but without accounting for changes in air density (which depends on temperature, barometer pressure, and humidity). For a high-power rifle this typically translates to 600 or 700 mètres. - "long range" is beyond mid range and within the transsonic-threshold range: the zone in which you must take air density into account to stay within PBR. - one could also add "very long range", "ultra long range" ..etc for those lucky ones who shoot that far(ther): if the round you shoot remains stable throughout the transsonic threshold (roughly 420 to 330 m/s), has consistent-enough muzzle velocity, and you are enough of a math whiz to calculate non-trivial factors like the coriolis effect ..etc then nothing prevents you from going to the next step! I'm not that lucky a bastard so I never had to figure out a name for shooting beyond "long" range shooting *g*.