mardi 29 novembre 2011

GUEST POST : Critique de "Survivre à l'effondrement économique"


(Voici un compte rendu de lecture que m'a fait parvenir un lecteur du blog. Les extraits sont diffusés avec l'accord de l'auteur. Pour ceux qui n'auraient pas lu mon propre compte rendu : Livre de Piero. De nouveaux extraits ont été ajoutés le 07/12/2011)

Lecture de SURVIVRE à l'effondrement économique (Critique)

L'origine Suisse de Survivre, ses sources d'influence, son orientation, tout contribuait à retenir mon attention lorsque L.E. m'a envoyé l'URL www.piero.com. Ce nouveau livre a immédiatement suscité en moi l'espoir d'avoir enfin un support papier pour "prêcher" la bonne parole au (peu de) gens qui y sont réceptifs.

Espoir qui n'a pas été déçu: on peut mener un canasson à la rivière, mais on ne peut pas le forcer à boire... En tout cas avec ce livre, on dispose maintenant d'une "rivière" qu'il sera difficile d'améliorer -- la barre étant placée haut, et qui parle le langage et les références de son "coeur de cible".

Au niveau des références, d'abord: un public potentiel pour les livres de ce genre est celui des "peakistes", ceux qui étudient la géopolitique et ceux qui s'intéressent à la "realpolitik". Et justement les peakistes français de tous poils ne seront pas dépaysés, vu les influences et la bibliographie: Dmitry Orlov, Richard Heinberg, Mike Ruppert sont présents. L'excellente série TV Jericho fait elle aussi partie des références culturelles.

La préface de Michel Drac est un appel à l'indépendance dans tous les sens du terme, tranche dans le vif sans faire de quartier, donnant le ton pour le reste du livre. La prose de Piero San Giorgio est souvent inspirée, toujours éloquente, parfois érudite (lorsqu'il appuie ses dires sur des rappels historiques). Piero ne met pas de gants pour décrire la réalité, ce qui fera sans doute grincer des dents les étatistes, pacifistes et autres conformistes : ils risquent de trouver double-plus révoltant qu'aucun chapitre ne soit consacré au renouveau de la conscience, ni ne donne d'exemples de lettres-type à écrire à son député pour réclamer telle ou telle solution aux problèmes du monde.

À mesure que l'on avance dans les paragraphes, on est étonné de trouver très peu de "bruit", surtout du "signal". L'auteur est féru d'histoire, et les (trop rares) références historiques distillées ici et là sont rafraichissantes : son "filtre" sélectionne des éléments rarement vus ET utiles, absents de la Culture Unique polycopiée à des zillions d'exemplaires et rabâchée jusqu'à la nausée sans qu'elle n'apprenne grand chose d'utile, elle. L'auteur est inspiré surtout dans la partie la plus importante, les réponses concrètes (Piero a la prudence de ne pas les appeler des "solutions" concrètes), alors qu'il est moins à l'aise dans la description de la crise dans ses aspects scientifiques : certains des sujets traités semblent être le point fort de l'auteur, tandis que d'autres ont bénéficié d'un traitement perfectible. Mais les priorités sont bien allouées, l'effort de rédaction se devait d'aller aux solutions plutôt qu'à décrire pour la énième fois le Pic Pétrolier, phénomène déjà analysé en long et en large... Et que l'on n'a plus d'excuses à ignorer de nos jours.

Les chapitres s'ouvrent avec de nombreuses citations, certaines des classiques du genre mais quasi incontournables (e.g. l'opinion de Kenneth Boulding sur la croissance infinie, les économistes, et autres fous), et d'autres qui au contraire sont de super trouvailles inédites -- au moins pour moi... Et méritent tout autant le détour.

L'humour est présent, y compris dans de très corrosifs passages façon "eat the rich" -- cela devrait faire mouche de nos jours, les banquiers et super-riches étant probablement LA classe qui arrive à faire contre elle l'unanimité des autres classes sociales, comme jamais depuis les élites romaines et leurs orgies. C'est vrai aussi dans les "mini histoires" fiction qui clôturent les chapitres -- surtout une fois entré dans le vif du sujet, dans la deuxième moitié du livre. C'est aussi à ce moment qu'est introduite la notion de "B.A.D." -- Base Autonome Durable, centrale au message du livre.

Au delà des premières impressions de simple concept de "retraite survivaliste", à mesure que l'idée de la B.A.D. est développée et étoffée on se rend compte qu'il s'agit de rien moins que de créer de nouveaux éco-systèmes humains. La permaculture puissance dix. Cultiver des sociétés humaines qui soient résiliantes à très long terme. On pourrait parler de résilience fractale, c'est à dire similaire de la plus petite à la plus grande échelle : la connaissance théorique et (surtout) pratique de la micro-faune aérobie permet de créer un potager durable qui permet à un homestead de faire vivre une famille en pleine forme et entrainée, ce qui permet à cette communauté d'être défendable et durable face aux prédateurs, ce qui permet à un village d'être idem, et donc à un canton/département/région/continent (!) d'être itou.

Que ce soit dans l'humour ou dans les parties plus sérieuses, le livre ne mâche pas ses mots, tout le monde en prend pour son grade, à gauche comme à droite, les baby-boomers comme les gen-X'ers et gen-Y'ers.

Piero ne perd pas de temps, ne consacrant que peu de lignes à démentir les idées cornucopiennes (théorie, ou devrait-on dire religion, de la corne d'abondance et que tout sera toujours pour le mieux dans le meilleur des mondes) et polyanna (cf la mini-fiction illustrant le destin d'un pacifiste pensant que "l'esprit est plus fort que la violence") et arrive très vite à un diagnostic "in your face": l'ère d'abondance matérielle et de sécurité physique sans effort pour tous arrive à sa fin; la psychologie des hommes et femmes occidentaux s'est dégradée depuis celle de nos grand-parents ayant vécu la crise des années 30 et la deuxième guerre mondiale; on peut donc s'attendre à ce qu'une grande partie de la population occidentale réagisse à la désintégration de sa pyramide de Maslow (non seulement confort matériel, iPad et iPods, mais aussi eau nourriture ..etc) non pas avec courage mais avec une violence inouïe. Pour ceux qui voudront passer la transition sans trop de dommages, et ensuite reconstruire, il faudra prendre ses responsabilités -- ne plus déléguer aveuglément, voire plus du tout -- non seulement pour l'eau et la nourriture, mais également l'habitat, l'énergie, l'éducation et par dessus tout, la sécurité physique, fondation in fine de toutes les autres (sécurité alimentaire ..etc).

Le livre échappe pourtant aux clichés et extrêmes que l'on retrouve habituellement chez beaucoup de survivalistes -- toutes les recommandations sont de bon sens: dans ce livre, point de stratégie alimentaire basée exclusivement sur les stocks de nourriture (ni de stratégie basée exclusivement sur le jardinage: les deux sont conseillés en tandem); pas de stratégie d'isolation sur une ile déserte (ni de rester dans une mégalopole).. Pas de pur "bug-out" pour outrun the Golden Horde en vivant off the land, l'auteur n'encourage pas à se faire ce genre d'illusion: si l'on reste un pur citadin sans contact avec la campagne, avoir deux paires de chaussettes et des allumettes waterproof dans son sac à dos permettra peut-être de quitter une ville plongée dans le chaos, mais pas de créer une oasis rurale où passer la saison froide en vie... La seule façon d'obtenir cette oasis, même si l'on doit e.g. conserver son job en ville, est de préparer une retraite (typiquement) rurale, seul ou en association avec d'autres. De même l'auteur conseille le bioclimatisme, la permaculture ..etc. Toutes sont des Best Practices ! Son expérience l'a visiblement mené à faire les bons choix. Il y a vraiment peu de contre-exemples.. On pourrait citer le chapitre sur l'hygiène, qui ne mentionne pas la méthode Jenkins des toilettes sèches (Humanure Handbook, ou "fumain") alors que c'est clairement la Best Practice sur le sujet ; et le chapitre sur la sécurité qui fait la part belle à la défense à main nue en milieu urbain (peut-être Piero a-t-il plus de clients en milieu urbain qu'en milieu rural pour son consulting et que ça a influencé l'écriture ici) et mentionne plusieurs fois les protections IIIA sans préciser que contrairement aux III et IV elles ne protègent pas des rifle rounds, et se justifient mal dans les scénarios défensifs, ou ruraux (ou ruraux défensifs!)... Mais plutôt dans les scénarios à la FerFAL, le survivaliste argentin qui relate ses expériences à Buenos Aires.

C'est en tout cas une chance que le premier ouvrage survivaliste francophone soit bien orienté (potager permaculture au lieu de potager "Monsatan", légitime-défense au lieu de pacifisme ..etc) : si l'auteur n'avait pas eu l'ouverture d'esprit pour faire des recherches et les facultés d'analyse pour demêler le bon grain de l'ivraie dans le capharnaüm d'informations contradictoires disponibles, on aurait été privé d'un outil pour répandre la bonne parole.. Voire, à l'extrême, le livre aurait eu pour résultat d'éloigner un large nombre de candidats potentiels de la "pilule rouge" salvatrice. Là au contraire on a un remède de cheval, proche de la parfaite maturité, à (faire) consommer sans modération.

Certes, le début de Survivre contient nombre d'allusions assez directes (mais nuancées) aux "estrangers qui mangent le pain des français"... (ce qui m'a toujours rappelé le sketche de Fernand Reynaud, mais passons)... Mais comme sur d'autres sujets, le livre "cache son jeu" jusqu'aux derniers chapitres et au "point 7", où l'auteur dévoile que son propre point de vue est beaucoup plus pragmatique, proche de l'anti-racisme de Rawles: la couleur de peau est l'un des critères utilisés par la classe dirigeante pour diviser et régner. Et faire oublier les vrais problèmes à résoudre.

Un aspect remarquable, et pas des moindres, est l'invitation de Piero à se documenter sur des sujets comme le false flag du 11 septembre 2001. Pourtant la plupart des gens, même dix ans après, n'oseraient même pas ne serait-ce que faire une allusion publique à ce false flag majeur. Tandis que Survivre y fait des références appuyées, et mentionne même le réseau Gladio (cf. la référence à l'attentat de Bologne, une des nombreuses atrocités qu'une enquête parlementaire italienne avait reliées sans équivoque aux barbouzes de l'OTAN).

Ce livre cultive en effet de bout en bout la méfiance vis à vis des psychopathes de tous poils, en particulier les oligarchies qui ont fait couler tant de sang, essayant de planter la graine de l'autonomie psychologique en plus de l'autonomie matérielle : ne dépendez pas des autorités paternalistes/maternalistes/...infanticides(!) pour votre nourriture... Et ne dépendez pas non plus d'elles au niveau de la confiance. Ce genre de message passe mieux en étant appuyé sur des références historiques, et l'auteur ne s'y trompe pas : au détour d'une phrase dans le premier chapitre, tous les mots clés sont donnés pour qui veut bien passer quelques heures à avaler des pilules rouges dans un moteur de recherche: pour celle/celui qui ne serait pas déjà familier avec l'Histoire (la vraie, pas l'histoire "Paris Match" enseignée dans les collèges et lycées, sur les rois et reines de France ..etc) se renseigner sur "USS Liberty" ou "Operation Northwoods" ..etc donnera un aperçu de l'ignorance crasse de leur passé qu'ont les gens, dans leur immense majorité, et pour les plus intellectuellement honnêtes d'entre eux ouverts à la vérité, leur donnera envie d'en savoir plus. Piero aurait pu ajouter les mots-clés "Business Plot", "Prescott Bush/Hitler's Angel" et consors, mais c'est déjà hors du commun de voir des allusions historiques de ce calibre dans un livre, et encore bien plus de voir un livre français qui soit à ce point reality-based !

Il me semble important d'insister sur cette partie du livre, même si elle ne constitue que quelques phrase disséminées dans plusieurs chapitres, car je les perçois comme (contribuant fort à) la fondation du reste du livre : la notion que la population ne peut dépendre que d'elle-même est en effet extraordinairement importante, et malgré cela, très peu présente dans la littérature survivaliste y compris anglophone. Certes, les références au Superdome abondent sur e.g. le blog de James Rawles: pourtant c'est presque toujours pour illustrer l'incompétence, l'incurie des gouvernements lorsque la population a vraiment besoin d'aide, mais c'est rarement pour révéler l'aspect meurtrier de cette relation parâtre/enfants-gâtés.


Pour revenir aux préparations concrètes : Survivre semble bien être le premier ouvrage francophone à aller "full spectrum", détaillant les préparations à la fois basiques (eau, nourriture ..etc) mais aussi les "rawlesiennes", en particulier la sécurité. La littérature francophone a habituellement les même carences que la culture qui l'abrite, et néglige le sujet de la sécurité alors que c'est la racine du mal. (la langue française n'a même pas d'équivalent du mot anglais "rifle" ou "gewehr" en allemand, ou même "vintovka" en russe -- les mots "carabines" et "fusil" étant en pratique interchangeables, et ne voulant donc plus rien dire ; je serais curieux de savoir s'il existe une autre langue aussi étriquée ou si c'est juste l'apanage exclusif du français).

Et puisqu'on parle de concret, il se trouve que l'auteur met la théorie en pratique, donnant l'exemple en évitant le syndrome Al Gore ("faites ce que je dis, pas ce que je fais"). Il faudrait plus d'ouvrages dont l'auteur est à la fois cultivateur d'un potager et président de son club de tir... on en est loin à l'heure actuelle.

Un mérite du livre, et pas des moindres, c'est que Survivre est un livre ambitieux dans le temps et dans l'espace : il ne s'agit pas de se retirer du monde pour toujours pendant que l'humanité périclite ; au contraire, le livre s'ouvre et se referme sur la notion de reconstruction : une fois la "transe consensuelle" passée, une fois Wil. E. Coyote revenu sur terre (si l'on peut dire), les sociétés modernes basées sur la croissance infinie et donc condamnée à l'effondrement laisseront la place à de nouvelles sociétés, dont nous seront les architectes. Un gros morceau est dédié à cette perspective, suggérant de prendre racine dans son biotope, faire l'inventaire des ressources durables susceptibles d'alimenter un commerce futur, de faire le bilan humain, de faire le bilan de la qualité de la terre arable, puis de tisser des liens entre voisins, puis entre villages, entre régions... Reconstruisant une société sur des bases solides.

Au final on referme le livre sur une impression d'empowerment (faute de trouver un mot français équivalent... toujours cette pauvreté du langage qui impose des limites étriquées à la pensée) : le livre de Piero San Giorgio est tranquillement optimiste, là où Richard Heinberg inspire plus du doute : Survivre donne confiance en notre capacité à survivre à l'effondrement de la civilisation industrielle, malgré les tendance suicidaires et meurtrières de celle-ci.. Pour reprendre la métaphore familiale : il s'agit de survivre au suicide de la "mère" en coupant le cordon ombilical, de survivre à l'infanticide en restant hors de portée.. Puis de fonder une société équilibrée, et non pas de parents alcooliques dont les enfants battus reproduiront à leur tour leur microcosme familial ad vitam eternam.

Tandis que The Party's Over, après l'excellence scientifique dans sa description du problème, échouait à diagnostiquer la racine de celui-ci et se refermait sur un appel, à la limite de la supplication, pour que la génération actuelle et son système disparaissent en catimini et sans violence pour laisser un monde habitable aux générations futures. Il est vrai que la supplication produit parfois des résultats au dessus de zéro. Mais les choses qui sont obtenues par la supplication ne sont jamais importantes. Les choses importantes ne sont jamais obtenues par la supplication. La survie passe par les actions concrètes, et prioritisées. Une priorité pour les francophones est de comprendre, et APPLIQUER le contenu de ce livre.

Les (trop rares) d'entre nous qui souhaitent voir l'esprit d'indépendance Suisse se développer en france, trouveront dans ce livre l'inspiration, et les premiers morceaux du puzzle. Comprenez le. Diffusez le. Appliquez le. Dépassez le.

========================
Extraits

[Ce n'est que la seconde fois que je trouve un livre qui mérite de passer un peu de temps à recopier des extraits pour le faire connaitre -- la précédente c'était il y a plusieurs années pour un livre très "full spectrum" de Stan Goff. Bref, j'ai essayé de sélectionner des passages qui donnent une bonne idée du livre: ses points forts, ses points faibles -- comme le traitement du changement climatique, pas très "top", ainsi que son humour et la qualité du texte -- Oslik].

Avant-propos

Par Michel Drac

La crise commencée en 2008 avec l'implosion de la bulle des subprimes n'est pas une crise ordinaire.
(..)
Dès les années 70, de mauvais coucheurs avertissent : on ne peut pas développer un projet de croissance in[finie] dans un monde fini. On balaye leurs arguments.
(..)
[T]el sera le schéma génératif des prochaines décennies. l'avenir est sinistre, autant le savoir : la religion humaniste va se transformer en idéologie antihumaine.
(..)
Rejoindre les rangs des dominants fous n'est pas une option : on y gagne peut-être l'illusion enivrante d'une supériorité apparente, et à coup sûr des conditions de vie plus décentes ; mais on y perd son âme.

Se résigner à végéter dans la masse des dominés est à peine moins déprimant. Au sein de cette masse opprimée et appauvrie, la violence sera de règle. Nos contemporains ont trop profondément intégré les logiques perverses de la société de consommation pour se convertir, du jour au lendemain, à une simplicité volontaire salvatrice.

La survie se jouera presque certainement à l'écart, dans des refuges qu'il faudra savoir aménager et défendre. Survie matérielle, bien sûr. Mais survie psychologique et spirituelle aussi.
(..)
[U]n jour, quand cette machine aura épuisé les possibilités de son élan initial, elle vacillera et tombera. (..) [E]n attendant nous devons survivre.

Alors pas de honte : bâtissons nos refuges ! Souvenons-nous qu'un résistant gagne, s'il tient une heure de plus que son adversaire.
(..)



INTRODUCTION

Ce livre peut vous sauver la vie. Les problèmes auxquels le monde va devoir faire face dans les dix prochaines années sont considérables : surpopulation, pénurie de pétrole et de matières premières, dérèglements climatiques, baisse de la production de nourriture, tarissement de l'eau potable, mondialisation débridée, dettes colossales...
(..)
Je commence à écrire ces pages en un magnifique jour de printemps 2011. Il fait beau, la vue sur le lac Léman est splendide.
(..)
Nous vivons depuis deux générations, du moins en Occident, dans une période de paix, et de progrès technique sans précédent.
(..)
Il suffit de voyager pour découvrir une masse immense et grouillante vivant dans une pauvreté extrême, dans la violence ou sous la botte d'une dictature. C'est à un spectacle identique que l'on va assister de plus en plus en Occident.
(..)
Je me présente: suisse, 40 ans, marié, père de famille, de culture italienne par mes parents, française par l'école, suisse par mon environnement de vie et américaine par mon travail. J'ai grandi dans les années 70 en jouant au Lego et en regardant des dessins animés japonais comme Goldorak, Albator et Star Blazers qui véhiculaient une vision du monde très nippone : patriotisme, don de soi, sacrifice et travail d'équipe pour sauver une planète Terre de toutes sortes de problèmes et d'invasions.

Depuis mon enfance je me suis intéressé à l'histoire, notamment grâce à Il était une fois l'homme, la série d'Albert Barillé.
(..)
[Rome est] passée d'une métropole de plus d'un million d'habitants en l'an 280 de notre ère à une bourgade de moins de 30'000 âmes en l'an 600.

C'est ensuite la période historique de 1914 à 1945 qui m'a fasciné. Après la crise économique de 1907, le terrain était fertile pour que les velléités d'en découdre des nationalistes et les ambitions impérialistes se percutent. Celles-ci, facilitées par la manipulation du monde de la finance, déclenchèrent le premier round (1914-1918) de ce qui doit être compris comme le début du déclin, voire du suicide, de l'Europe.
(..)
Cette Deuxième Guerre mondiale, encore plus meurtrière que la première, ne laissa pratiquement personne indemne.
(..)
[O]n vit pour la première fois l'industrialisation de la mort de civils, dans les ghettos et les camps de Pologne, dans les forêts de Russie, et dans les bombardements de terreur sur l'Allemagne et le Japon. Ce ne furent ni les premiers ni les derniers crimes massifs d'un siècle qui en compta beaucoup.
(..)
Je me suis toujours dit que jamais je ne laisserai ma famille devenir des réfugiés, ou n'accepterai de me retrouver en proie aux velléités de puissances et d'évènements sur lesquels je ne pourrai[s] agir.

C'est donc naturellement qu'en tant que bon petit Occidental, grandissant dans le contexte de la guerre froide, j'ai d'abord été -- adolescent abreuvé d'une propagande atlantiste -- un anti-communiste primaire puis (..) le libéralisme libertaire. Avec pour seuls mots d'ordre : faire du fric et consommer.
(..)
Bienvenue dans un monde meilleur.
(..)
En 2000, je fond ma propre start-up. Arrogant, je pensais que ce qui allait se révéler être une bulle allait me rendre riche et célèbre !
(..)
Bienvenue dans un monde encore meilleur.
(..)
C'est là que j'ai été frapé par l'évidente et flagrante mauvaise foi de l'administration Bush II pour justifier sa politique de guerre contre l'Iraq du dictateur Saddam Hussein. C'était trop évident. (..) Si on nous ment sur quelque chose d'aussi important qu'une guerre, alors sur quoi d'autre nous ment-on ? Je reprends mes livres d'histoire, je me renseigne sur Internet. A force de creuser, et même sans aller très loin, on trouve. Guerre hispano-américaine de 1898, incident du golfe du Tonkin, attaque du USS Liberty, assassinat des Kennedy, massacre de Bologne, opération Ajax, opération Northwoods, invasion du Panama, guerre du Golfe, 11 septembre 2001... J'avale la pilule rouge. (..) Je découvre des analystes, des auteurs et des commentateurs qui dénoncent le système financier. C'est le cas de Niall Ferguson, Nassim N. Taleb, Marc Faber, Geral Celente, Max Keiser
(..)
Ca fait peur.
(..)
J'ai vite compris que tout le bla-bla des médias, des débats politiques (..) ... tout cela ne fait que distraire le public.
(..)
En 2005, je [place] l'ensemble de ma fortune -- fort modeste désormais -- en or. Cela reste le meilleur investissement de ma vie !
(..)
J'ai revu le film Koyaanisqatsi réalisé par Godfrey Reggio en 1982, avec le musique de Philip Glass.

J'ai découvert des auteurs comme Jared Diamond, David Holmgren, Richard Heinberg, James Howard Kunstler, Dmitry Orlov.
(..)
Toutefois, si ces auteurs décrivent très bien les problèmes, les solutions proposées sont essentiellement "encourager à la prise de conscience" et "changer nos modes de vie". Oui mais, et si on n'y arrivait pas ?
(..)
[J]e découvre, en 2007, le mondes des survivalistes aux Etats-Unis [et notamment] l'oeuvre de James Wesley Rawles.
(..)
Avec l'arrivée d'un troisième bébé, j'ai acheté et équipé une ferme, je me suis entrainé à la survie et j'ai interviewé d'autres personnes ayant fait une démarche similaire [et essayé] de convaincre des gens autours de moi, et quelle ne fut pas ma surprise de voir que l'accueil ne fut pas si hostile que je le pensais.
(..)
Pendant mon temps libre, j'ai commencé à faire quelques séances de conseil, pour aider des amis à démarrer leur projet. Et puis le bouche à oreille aidant, de plus en plus de gens m'ont contacté pour valider la qualité de leur stratégie de survie (..) ou encore pour que je les mette en contact avec des formateurs plus pointus dans un domaine spécifique.
(..)
Ce livre n'est toutefois pas un manuel pour tout faire. (..) [L]a quantité de domaines à connaître en la matière est colossale. Ca livre sera pour vous, je l'espère, un point de départ pour continuer à progresser.
(..)
Lisez ce livre, faites vos recherches, forgez-vous votre propre avis, prenez note de la phrase d'Henri Poincaré : "douter de tout, comme de tout croire est une solution qui nous dispense de réfléchir"
(..)
A la fin de chaque chapitre se trouve une petite oeuvre de fiction, écrite en italique, censée illustrer par l'imagination certains des points traités. Il va de soit que ces texte sont une oeuvre de fiction et ne représentent pas l'avis ou le souhait de l'auteur.

***

- Dis grand-père, c'est vrai que les hommes sont allés sur la lune ?
- Oui, c'est vrai. C'était quelques années avant la naissance de mon père. C'était des Américains
(..)
- Il y a encore des Américains ? demande l'un des plus grands. Bien sûr! dit un autre, ils ne sont pas tous morts !
(..)
- Merci grand-père de t'occuper des petits le soir. Mais tu sais, tu ne devrais pas exagérer comme ça avec tes histoires. Allons donc, des machines qui volent comme des oiseaux, c'est ridicule !



I - RISQUES ET IMPACTS

(..)
C'est le malheur du temps que les fous guident les aveugles.
William Shakespeare, écrivain anglais, Le Roi Lear (1546-1616)

Les gens ne peuvent pas faire face à trop de réalité
Carl Jung, psychiatre suisse (1875-1961)


La surpopulation

(..)
La race humaine doit établir le pouvoir et la domination sur la nature
Francis Bacon, philosophe britannique (1561-1626)

(..)

[D]e nombreuses espèces sont apparues, se sont développées, ont évolue. L'immense majorité a disparu, parfois à cause d'extinctions massives et soudaines, mais le plus souvent par leur incapacité à s'adapter à des changements dans leur niche biologique, dans leur habitat.
(..)
Avant d'aller plus loin, il faut se mettre d'accord sur un concept mathématique sans lequel il est difficile de saisir l'importance des évènements auxquels nous allons faire face au XXIè siècle. Je sais, peu de gens aiment les maths. Pourtant c'est le langage de l'univers et il vaut mieux en connaître les notions de base si on ne veut pas subir la Loi, celle avec un grand "L" : la Loi de la physique
(..)
C'est une Loi avec laquelle on ne transige pas, avec laquelle on ne négocie pas.
(..)
Revenons à notre concept mathématique qu'il faut bien comprendre. Il s'agit de la croissance exponentielle.
(..)
[C]omme le montre l'urbaniste Mike Davis dans son livre Planet of Slums, plus de la moitié de la population mondiale vit aujourd'hui dans des bidonvilles, des favellas, des shanty-towns répugnantes d'insalubrité, aux conditions de vie révoltantes, où règnent la criminalité, la violence et la corruption.
(..)

La fin du pétrole

(..)

Nous sommes une civilisation totalement bâtie sur les énergies fossiles. Celles-ci sont le produit de l'immense pouvoir énergétique du soleil qui s'est accumulé pendant des centaines de milliers d'années par transformation progressive de détritus biologiques sous forme d'énergies fossiles que nous utilisons désormais massivement.
(..)

La fin de toutes les ressources

"Peu d'êtres sont capables d'exprimer posément une opinion différente des préjugés de leur milieu. La plupart des êtres sont mêmes incapables d'arriver à formuler de telles opinions."
Albert Einstein, physicien allemand (1879-1955)

(..)

Toute l'économie libérale classique ignore la thermodynamique et la loi de l'entropie, c'est à dire l'irréversibilité des transformations de matière et d'énergie. Cette économie ne fait pas la différence entre les stocks et les flux, le capital et les revenus de l'environnement.
- La première loi de la thermodynamique dit : l'énergie ne peut pas être créée ou détruite. Elle peut uniquement changer de forme.
- La deuxième loi de la thermodynamique dit que l'échange d'état de n'importe quelle quantité d'énergie va uniquement dans une direction : de la concentration à la dispersion. De l'ordre au désordre.
(..)
On peut déjà voir que des vols étonnants ont lieu dans les villes et les campagnes occidentales, vols qui ressemblent à ce que j'ai pu observer il y a une quinzaine d'années dans les pays africains : vols de sièges en aluminium dans un stade à Toronto, vols de plaques d'égouts en fonte en Ecosse (..) vol de 136 pylônes en aluminium à Baltimore.
(..)
Prenons un pays qui produit 3 millions de barils par jour, en consomme un et en exporte deux. Si, après 10 ans, la production baisse à 2 millions de barils par jour et que la consommation interne augmente à 1.5, ce pays ne peut plus exporter que 0.5 millions de barils par jour, soit considérablement moins (75% de moins!) que 10 ans auparavant. Très vite, il ne pourra plus rien exporter. Dans ce scénario (..) les pays importateurs nets de pétrole vont donc très vite se retrouver à sec, si je puis dire, quel que soit le prix du pétrole.
(..)
Le risque de troubles sociaux et de révoltes suite à une baisse de l'économie motivera de plus en plus de politiciens à faire le pari de la guerre (..). Guerre qui a, de toute évidence, déjà commencé. Il est difficile de prévoir les conflits futurs, notamment lorsque tant d'opérations spéciale ou sous faux drapeau interdisent de savoir avec certitude qui fait quoi et qui combat qui. Guerre maquillée sous un fard de droit-de-l'hommisme... Il faut les bombarder pour leur apporter la démocratie, les tuer pour leur bien, occuper leurs pays pour les libérer de leurs dictateurs. (..) Qui sait, peut-être qu'un jour le masque hypocrite pétri de novlangue tombera? On partira alors en guerre avec le courage d'en déclarer le but : le vol.
(..)
Le risque d'embrasement et d'extension de tels conflits est majeur. Surtout lorsque des pays poursuivant une politique impérialiste, comme les États-Unis, vont entrer en collision avec les intérêts stratégiques des nouvelles puissances comme la Chine et la Russie. Ces conflits pourraient être non pas la Troisème Guerre mondiale, mais la Dernière Guerre mondiale !
(..)

L'effondrement écologique

(..)

"La planète devient chaque jour plus laide, plus pauvre, plus uniforme. Elle se transforme en un vaste dépôt d'ordures à l'air irrespirable."
Alain de Benoist, écrivain français, 2007

(..)
Pour la génération de ma grand-mère et les précédentes, le gaspillage représentait le péché par excellence. (..) Même dans l'ancienne bourgeoisie, la frugalité était encore au nombre des valeurs cardinales, car elle était censée permettre l'accumulation du capital.
(..)
Il faut consommer, c'est le mot d'ordre, c'est même devenu un devoir. On consomme et on jette à la poubelle ! Produits vite obsolescents, vite démodés, vite cassés, conçus pour être remplacés au lieu de pouvoir être réparés : à la poubelle ! (..) En Europe, la production de déchets par an et par habitant est en moyenne, pour 2009, de 524 [kg] ! (..) Il faut comparer cela à l'URSS qui, pénurie de biens de consommation oblige, n'avait pas besoin d'organiser de ramassage d'ordures puisque pratiquement rien n'était jeté et que le moindre déchet avait son utilité et était recyclé.
(..)
Parfois même, ces pays servent de dépotoir illégal pour les pires déchets toxiques des industries du monde entier. Ces trafics, gérés par des mafias, sont de véritables bombes à retardement écologiques car nul ne sait où sont jetées les matières toxiques. Nul ne sait quel sera l'effet d'une telle pollution. Un exemple très parlant est celui de la côte somalienne où, au cours des années 1990 et 2000, les mafias napolitaines, spécialisées dans le traitement de produits hautement toxiques (acides, ammoniaques, ..etc) profitaient de l'anarchie locale et de l'absence de gouvernement pour jeter ceux-ci par cargaisons entières à la mer. Pas étonnant que les pêcheurs du coin, se retrouvant vite avec une mer sans poisson, aient dû s'adapter aux circonstances en s'improvisant pirates !
(..)
Nous considérons normal un mode de vie malade, hautement aberrant et non durable. Nous allons le payer cher.
(..)
S'il y a une quasi-unanimité des scientifiques sur le fait, mesuré et indéniable, que nous traversons une phase de changements climatiques, plus qu'un réchauffement véritable, il y a toujours débat quant aux causes. Que cela soit dû à l'activité humaine (par l'émission de gaz à effet de serre, méthane, gaz carbonique, ..etc) ou bien aux cycles longs de l'activité solaire ou à d'autres effets encore inconnus (rayonnement cosmique, ..etc), il n'en reste pas moins que ces changements ont lieu.
(..)
C'est surtout l'effet sur la production agricole qui est à craindre. Les agriculteurs ne savent que s'adapter aux changements climatiques lents.
(..)
Si le niveau de la mer devait augmenter à cause de la fonte des glaces, cela poserait de graves problèmes au[x] 15% de la population mondiale qui vit sur les côtes, à moins d'un mètre d'altitude. Les migrations de populations et les réfugiés climatiques pourront avoir de grands effets déstabilisateurs, notamment au Bengladesh, en Inde, en Égypte et dans d'autres pays ayant des zones côtières (deltas, ..etc) fortement peuplés.

L'effet économique majeur se fera surtout sentir sur les infrastructures portuaires que l'on ne pourra pas protéger par un barrage, ou déplacer. (..) Le coût sera immense. (..) [S]i la température globale devait augmenter au-delà de 6 degrés, une réaction en chaîne risquerait fort d'entraîner une forte libération de méthane, aujourd'hui emprisonné dans le permafrost et la toundra arctique. (..) [Quand] on sait que quatre des cinq extinctions de masse connues furent provoquées ou accentuées par des changements climatiques brutaux, on peut se dire qu'il n'est pas très intelligent, ni très prudent, de jouer aux apprentis sorciers !

Même sans effets climatiques, l'agriculture moderne semble déjà être à un point de rupture, et ce pour plusieurs raisons. (..) irrigation (..) eau fossile (..) On peut s'attendre à des guerres pour l'eau, notamment entre Index, Bangladesh,
(..) entre Israël, Liban, Jordanie et Palestine, entre Guinée, Mali, Niger, Bénin et Nigéria ..etc.
(..)
[D]ans le mot agriculture il y a culture. Cette culture de la terre, je dirais même amour de la terre, est faite de connaissances, de compétences, d'astuces, de secrets, de méthodes de travail acquises au fil des siècles.
(..)
En moins d'un siècle (..) nous avons jeté tout ce savoir à la poubelle. Nous avons transformé les fermes en de véritables usines automatisées.
(..)
Dans cette industrie, il faut 16 calories énergétiques pour créer une calorie de céréales, 70 calories [pour] une calorie de viande. (..) Sans parler, dans la plupart des cas, des conditions atroces de production et d'abattage dans ce qu'il faut bien appeler des usines à viande.
(..)
L'expression populaire manger de la merde devient de plus en plus littérale.
(..)
Il est intéressant de bien comprendre comment les engrais sont fabriqués. (..) gaz naturel (..) ammoniac (..) phosphore (..) potassium (..)
Depuis 1985, la production agricole mondiale par habitant n'a fait que baisser. (..) Pire, car on ne s'en rend pas compte, les productions agricoles industrielles ont aussi perdu de leur capacité nutritive : entre 1938 et 1990, pour le blé et l'orge, la teneur en protéines a diminué de 30 à 50%.
(..)
Pourtant, il existe une solution qui, à défaut d'être simple, a fait ses preuves. Dans les pays qui pratiquent encore une agriculture traditionnelle appelée aussi permactulture, ou culture vivrière organique, il n'y a pas de famine, l'eau n'est pas sur-utilisée et il n'y a pas besoin d'engrais. Associées à des politiques de dénatalité, ces techniques pourraient nous inspirer. Seulement (..) les pouvoirs publics préfèrent subventionner l'agriculture industrielle, destructrice, inefficace à long terme, gourmande en eau, énergie et engrais polluants, mais aux lobbys si bien organisés...
(..)
Tout cela s'accélère. A ce rythme, il n'y aura plus d'industrie de pêche d'ici 2050, faute de poissons. Une tragédie pour les communautés de pécheurs qui n'auront, comme activité alternative, que la piraterie.
(..)
Détruire la biodiversité, c'est commettre un suicide.

___________________________________________

La fin du système financier

"Ce qui est bon pour Wall Street est mauvais pour l'Amérique."
Paul Krugman, économiste américain, 2011

(..)

"Il est préférable que la plupart des citoyens de notre nation ne comprennent pas le fonctionnement de notre système bancaire et monétaire parce que, si c'était le cas, je pense qu'ils commenceraient une révolution dès demain matin."
Henry Ford, industriel américain (1863-1947)

(..)

Travailler plus pour gagner moins.

(..)

Alors que le président des Etats-Unis Dwight Eisenhower avait dénoncé, en quittant la Maison Blanche, le risque de prise de pouvoir par un lobby militaro-industriel, c'est finalement un lobby financier qui s'est installé au pouvoir, pour le seul profit des dirigeants de quelques banques d'affaires, étroitement liées à la Réserve fédérale.
(..)

Plus fondamentalement, notre civilisation a perdu de vue la nature de la vraie richesse : les ressources naturelles. Celles-ci ont une valeur immense mais qui est cachée par l'abstraction que nous appelons argent. L'économie actuelle ne peut pas continuer plus longtemps. Nous vivons le crépuscule de l'économie financiarisée. C'est la fin du système financier.
(..)


La culture globale

(..)

Si les cultures, façonnées par leur environnement et par les chocs qu'elles sont dû subir au cours des âges, ne sont pas égales ni comparables d'un point de vue moral et éthique, force est de constater que le seul critère objectif pour mesurer leur efficacité est de les soumettre à la question : sont-elles capables de survivre ?

Une culture qui survit pendant des siècles dans son environnement est éminemment respectable, aussi barbare qu'elle puisse paraître à un observateur étranger. (..) Les cultures qui n'ont pas été capables de survivre, qui n'ont pas su se défendre face aux envahisseurs de toutes sortes, qui n'ont pas su rester dominantes ou qui n'ont pas su prévoir les catastrophes ne sont plus observables, dans le meilleur des cas, que dans les musées ou les livres d'histoire.
(..)
L'erreur majeure du socialisme a été de prétendre que les individus ne sont pas motivés par l'intérêt personnel et la compétition, or ils le sont. Et même lorsque les humains font quelque chose par amour, ou par générosité, ils attendent souvent quelque chose d'autre en retour, ne serait-ce que de le reconnaissance et de la considération. L'erreur majeure du capitalisme est de penser que les individus ne sont motivés que par le matérialisme et l'intérêt personnel immédiat. Or la plupart des gens valorisent leur famille, et les relations personnelles plus que l'argent, et sont prêts à faire des sacrifices pour ceux qu'ils aiment.
(..)

Les Occidentaux nés après 1945, appelés baby-boomers, sont probablement la génération la plus irresponsable de tous les temps. Nés dans une période de forte croissance, ils ont bénéficié d'un État social puissant et riche, leur apportant éducation, loisirs et infrastructures sans commune comparaison possible dans l'histoire de l'humanité. Tout cela était le fruit du travail de la génération précédente qui, elle, a vécu la Grande Dépression, la Deuxième guerre mondiale et qui a en plus tout reconstruit au cours des Trente Glorieuses.
(..)

[Si] vous avez la liberté de pouvoir choisir entre 50 types de céréales mais ne pouvez en fait choisir de voter qu'entre deux ou trois partis politiques aux programmes économiques semblables, vous n'avez aucune liberté réelle.
(..)


Les imprévisibles

(..)

[L]'influenza, ou grippe espagnole, a tué entre 1918 et 1919 plus de 40 millions [de] personnes dans le monde. C'est bien plus que la Première Guerre mondiale. En 1348, c'est plus de 30% de la population européenne qui est morte suite à une épidémie de peste particulièrement virulente dans le milieu urbain.
(..)
Après tout, si des dictateurs comme Hitler, Staline, Mao, Pol-Pot one pu donner l'ordre d'assassiner une partie de leur propre population, qui nous assure qu'il en irait différemment aujourd'hui ?
(..)
À un certain moment, dans un certain contexte, la paranoïa est un réflexe de survie.


Espoirs

(..)

Les changements de société commencent souvent par des innovations techniques qui créent de nouvelles dynamiques économiques, sociales et politiques. Les armes à feu ont supprimé les avantages de l'aristocratie sur le champ de bataille, les chemins de fer ont permis de développer les régions reculées et l'intérieur des continents. Internet a permis de créer des modes de communication nouveaux, de partager l'information en dehors des médias contrôlés par les grands groupes économiques et de mettre en contact des gens et des commerces de manière globale.


II - L'EFFONDREMENT

(..)

"Une inconnue est la manière dont la population américaine va réagir. Contrairement aux années 1930, nous ne sommes plus une nation qui s'interpellait par des "mister" ou "ma'am", où même les plus démunis portaient veste et cravate et parlaient un anglais compréhensible, où les clochards vous disaient merci et où, en général, il y avait une culture et des valeurs communes. Nous sommes une nation de voyous avec des flammes tatouées sur le cou, qui s'interpellent par des "motherfucker" et dont la seule compétence est dans les jeux vidéo simulant des meurtres de masse. (..)"
James Howard Kunstler, écrivain américain, 2011

(..)


Mécanismes de l'effondrement

(..)

Dans son livre Effondrement, le chercheur américain Jared Diamond parle du choix conscient de disparaître, les élites préférant l'effondrement et la disparition de tout leur peuple plutôt que d'avoir à payer le prix politique du changement et de l'adaptation à de nouveaux modes de croyances et de vie. L'Empire maya, les Vikings du Groenland, la civilisation de l'île de Pâques ont vu en très peu de temps leurs sociétés s'effondrer. Le choc fut si brutal que, parfois, il a entraîné le disparition totale de la population.

(..)

Ce perfect storm, déclencheur de crises globales, peut commencer à tout moment et partout, puisque le système se compose désormais de dynamiques chaotiques. Si l'on étudie les cas du Cambodge, du Rwanda, de la Yougoslabie, de l'Afghanistan, de l'Iraq, de la Somalie et de l'Union soviétique, on voit que, ces dernières années, des sociétés locales se sont partiellement effondrées, provoquant guerres, famines, sécessions, guerres civiles, ruine économique et parfois même nettoyages ethniques et génocides.
(..)
Lorsqu'une civilisation s'effondre, elle est remplacée par une autre plus simple, plus légère, moins densément peuplée, moins complexe, mais plus résiliente.

(..)

Il y a un choix de société à faire et il nous reste peu de temps.

(..)


Conséquences

(..)

Le problème de l'Occident est que l'immense majorité ne travaille plus dans l'agriculture et l'artisanat et que même les industries ont été délocalisées. Il ne reste plus que des emplois de bureau et de petits services qui, tout comme bon nombre de professions juridiques et financières, n'auront plus aucune utilité.
(..)

La situation n'est pas meilleure pour les fermes des pays pauvres, elles aussi configurées en monoculture intensive. Il est très triste de voir que, partout dans le monde, des communautés parfaitement autosuffisantes et durables ont été démantelées sous les pressions économiques d'un dogme mondialiste et ultralibéral. Et, alors que ces savoirs sont sur le point d'être définitivement perdus, ils seront plus nécessaires que jamais.
(..)
Pauvres comme riches vont devoir quitter les villes pour se procurer de la nourriture et s'improviser fermiers, mais avec peu de terres disponibles, avec des pénuries en eau et le manque de compétences, le processus risque d'être un désastre. Il faudra des décennies pour que l'improvisation cède la place à l'expérience et, entre-temps, il n'y aura pas de nourriture pour tout le monde.
(..)
Les pays qui importent 90% de leur nourriture, comme l'Egypte, vont s'effondrer avec une brutalité inouïe. Les survivants vont migrer massivement
(..)


Le monde de demain

(..)

"L'Union soviétique était bien mieux préparée à un effondrement économique que ne le sont les Etats-Unis. L'économie américaine va s'évaporer comme la rosée du matin. Sa population s'attendra à être nourrie, abritée, défendue et guidée, alors qu'elle sera abandonnée à son sort. Fâchée et désorientée, elle cherchera quelqu'un à blâmer."
Dmitry Orlov, ingénieur russe, 2010

"Nous sommes en période de somalisation et de madoffisation du monde."
Jacques Attali, écrivain français, 2010

(..)

Le commerce ambulant, par bateau, péniche, chariot, ..etc sera probablement un métier dangereux, mais fort rémunérateur. Moins risqué seront les marchés qui se mettront en place de manière locale ou régionale où les communautés pourront échanger des biens, des pièces détachées, des produits agricoles, des semences ..etc. Tous ces métiers -- rares aujourd'hui -- feront assurément la fortune relative de ceux qui les maitriseront. Du moins pour peu qu'ils ne soient pas menacés par les pillards et voleurs ou mis sous coupe réglée par une autorité mafieuse. C'est pourquoi une autre catégorie qui aura de l'importance sera celle des métiers de la sécurité
(..)

Le danger n'est pas tant dans la violence spontanée, qui est rare et marginale, que dans la récupération par des politiciens toujours prets à saisir l'occasion de renforcer leur pouvoir. C'est ce qui s'est passé dans les années 1910 dans l'Empire ottoman, dans les années 1920 et 1930 en Italie, en Allemagne et en URSS, dans les années 1960 en Chine, dans les années 1990 au Rwanda, et qui commence depuis 2001 en Europe et aux Etats-Unis.
(..)

***

Le major Sandoz savait que ça allait etre une journée difficile. Sa mission était de sécuriser avec son bataillon renforcé d'infanterie mécanisée la frontière nord du Canton de Genève. (..) C'est qu'avec les massacres de Grenoble et de Lyon, toute la France semblait avoir pris la route pour se déverser dans le canton suisse de Genève. (..)


III - SURVIVRE

"Trois minutes sans respirer, trois jours sans boire, trois semaines sans manger."
Principe de survie

"La plupart des gens ne peuvent imaginer un avenir différent du présent."
Chris Martenson, biochimiste américain, 2010

"Pour mener l'être humain vers la civilisation, il a fallu quelques millions d'années, alors que le retour au Néandertal prend moins d'une semaine."
Frédéric Beigbeder, écrivain français, 1997

(..)

***

Retrouvons Paul qui va mourir dans cinq secondes. Son char Leclerc vient d'être touché par un obus à tête en uranium appauvri, tiré il y a une fraction de seconde par son adversaire, un T-90 algérien. Ça brule. Ça fait mal. Il regrette presque son ancien métier, dans la banque... mais lorsque, entre deux râles, sa vie défile devant lui -- cocaïne, putes, massacres financiers puis guerriers, il se dit qu'il aurait bien aimé continuer à s'amuser un peu plus longtemps.


Base Autonome Durable

(..)


POINT 4 : l'énergie

(..)

***

Retrouvons Didier, toujours avec le fusil de son grand-père. Il a pu fuire la ville en passant par le métro. (..) Il a marché vers la campagne sans but précis, en évitant les routes engorgées mais surtout livrées à des bandes de pillards. Il a pu assister de loin à des scènes de violences inouïes... Hier, il est arrivé près d'une ferme où on l'a accueilli. Cette ferme, un endroit magnifique, est tenue par une communauté d'anciens babas cool écolos et leurs enfants. Ils ont tout ce qu'il faut: de l'eau, des panneaux solaires pour l'électricité et le chauffage, un très grand potager, un élevage de chèvres. (..) Guillaume, qui semble le patriarche, explique à Didier que, dans cet endroit, c'est organisé comme dans un Kibboutz, tout le monde travaille en communauté et partage les fruits du travail : nourriture bio, et tout le reste. Il lui explique que la violence ne résout rien et que l'esprit est plus fort que les armes. S'il veut rester, il faudra qu'il se débarasse de son fusil. Didier dit qu'il réfléchira. Après une nuit de repos et après avoir dévoré comme un ogre une grande assiette de légumes et de la salade, Didier préfère partir.
Le lendemain, la ferme de Guillaume fut occupée par un gang de motards. Tous les habitants furent torturés puis tués, les femmes furent violées, les stocks pillés et la ferme brûlée.



POINT 5 : la connaissance

(..)

Si, grâce aux supports électroniques, il est aisé et peu coûteux de digitaliser une quantité immense de matériel, la question se posera de la pérennité du support et de la capacité des ordinateurs à lire ces données à long terme. Je conseille un mélange de supports et des copies électroniques multiples, que vous renouvellerez régulièrement. Pensez à entreposer vos disques durs et vos ordinateurs dans une cage métallique (cage de Faraday) afin de les protéger en cas d'impulsions électromagnétiques, aussi appelées EMP, de nature solaire ou autre.
(..)
L'alphabétisation, l'éducation générale, l'apprentissage des mathématiques et de la physique sont primordiales pour ne pas plonger dans la barbarie ou régresser trop loin dans le "pré-littéraire", ce qui serait, à mon avis, la fin de l'humanité.
(..)


POINT 6 : la défense

"Si vis pacem, para bellum."
Publius Flavius Vegetius, De Re Militari, 400

"On peut tout faire avec une baïonette, sauf s'asseoir dessus."
Napoléon Bonaparte, empereur des français (1769-1821)

"L'objet de la guerre n'est pas de mourir pour son pays, mais de faire en sorte que le salaud d'en face meure pour le sien."
George S. Patton, général de l'armée américaine (1885, 1945)

"Le prix de la liberté est la vigilance éternelle."
Thomas Jefferson, président des Etats-Unis (1743-1826)

"Il vaut mieux s'en aller la tête basse que les pieds devant"
Michel Audiard, réalisateur français (1920-1985)

"Pour vivre heureux, vivons cachés"
Proverbe français

(..)

***

Nicholas a très bien organisé et équipé tous les membres de sa BAD. Chaque membre s'est préparé, avant la période de troubles, selon une liste précise et dispose de deux tenues camouflées, de vêtements pour l'été et l'hiver, de plusieurs bonnes chaussures de marche, d'un casque en Kevlar, d'un gilet tactique pare-balles de niveau IIIA, et l'équipe a même un badge pour cet uniforme : le serpent de l'un des premiers drapeaux des révolutionnaires américains du XVIIIè siècle avec la mention "Don't [tread] on me". Chacun possède une arme longue de modèle Kala[s]hnikov roumain chambré en calibre 223 et un pistolet 9mm. Plusieurs fusils de chasse et à pompe complètent l'arsenal. Le meilleur tireur, Anne, l'épouse de l'un des membres, est équipée d'un fusil de précision Remington 700 monté d'une lunette Leupold Mk.4 de très bonne qualité. Après les émeutes et l'effondrement de la société, toutes les familles se sont retrouvées à temps dans leur BAD, excepté l'un des membres qui, à la suite d'une grosse panne de voiture, a dû faire le chemin à pied. Depuis quelques mois, plusieurs réfugiés se sont même ajoutés au groupe après une sélection très rigoureuse. La BAD dispose ainsi d'un mécanicien et d'un docteur accompagnés de leurs familles. Fort heureusement, la ferme dans le Massif Central avait été prévue dès le départ pour accueillir le double du nombre de personnes participant au projet.
Une nuit, l'un des postes d'observation donne l'alarme. Par radio, et de manière silencieuse, le code d'intrusion hostile est donné. En effet, un groupe de voitures et de camions s'approche du domaine tous feux éteints. L'équipe de la BAD suit la procédure : elle se réveille et elle s'équipe en silence alors que l'équipe de garde commence déjà à prendre son poste de combat selon les schémas de défense prévus et souvent essayés. En moins de 5 minutes, les 30 adultes de la BAD sont armés et à leur poste, qui en position défensive, qui en position de protection des enfants dans la partie la plus sécurisée de la BAD et qui en position d'interception.
Le groupe d'intrus s'avère être hostile. Il s'agit d'une bande d'une cinquantaine d'hommes et de quelques femmes, tous armés, et même lourdement armés en fusils et en matériel militaire volé. Certains portent des casques et des filets pare-balle. Ils forcent le portail donnant sur la route à l'aide d'une grande tenaille et avancnet relativement silencieusement sur le chamin d'accès à la propriété. Il est 4 heures du matin. Soudain l'un des aggresseurs crie : il a vu quelque chose bouger dans les buissons. Trop tard ! Les membres de la BAD ouvrent le feu de manière coordonnée. En quelques secondes, six aggresseurs sont à terre. D'autres fuient mais sont fauchés par les balles. Visiblement, leur chef, depuis le toit d'un 4x4, donne des ordres. Les moteurs des voitures démarrent. Soudain, la tête du chef explose : Anne, postée à 300 mètres de là, l'a immédiatement repéré et, à cette distance et malgré la nuit, a pu le cibler dans difficulté. Une partie des aggresseurs hésite. Cette hésitation leur est fatale. Ils tombent rapidement. Certains hurlent de douleur. Plusieurs voitures accélèrent sur le chemin et se dirigent à toute vitesse vers le corps de la ferme de la BAD. La voiture de tête est rapidement criblée de balles de gros calibre qui proviennent tout droit de la BAD et finit par percuter un arbre. Une autre fonce à toute vitesse, heurte une grosse chaîne de marine tendue entre deux plots de bêton et s'immobilise. Ses occupants, sonnés, sortent en titubant. Ils ne titubent pas longtemps. Ils s'effondrent déchiquetés par les salves des fusiles à pompe des défenseurs de la ferme. En quelques minutes, il ne reste des agresseurs que des blessés ou des corps sans vie.
L'équipe de Nicholas sécurise l'endroit. Les blessés sont désarmés et placés sous surveillance pour un interrogatoire. Les armes et les munitions sont mises à l'écart. Des patrouilles de reconnaissance sont organisées pour évaluer l'état du danger aux alentours de la BAD. On compte 25 morts et 10 blessés chez les agresseurs et un blessé par balle chez les défenseurs. Il va falloir l'opérer et ça risque d'être difficile. Heureusement que Pascal, le docteur, a déjà pratiqué ce genre d'opération. Son pronostic est plutôt positif.
Dans les voitures abandonnées, on trouve la trace de plusieurs rapines récentes de cette bande de pillards qui, selon les interrogatoires, se fait nommer "les écorcheurs du Puy", et qui a sauvagement agressé plusieurs fermes de la région ces dernières semaines.
(..)

dimanche 6 novembre 2011

Le loto intelligent - Smart way to play lotteries


(English version below the fold)
 
AVERTISSEMENT : n'hésitez pas à faire vos propres calculs car je ne garantie aucun résultat !

Certains diront que la seule façon de gagner au loto, c'est de ne pas y jouer ! Jouer au loto, c'est pour les blaireaux, n'est-ce pas ? Et bien non.

Avant, le loto français, c'était deux grilles pour 1,2€, valables pour deux tirages à 6 numéros parmi 49, donc on payait 0,30€/grille/tirage. Une chance sur 13 983 816 de toucher le gros lot.

Maintenant, le loto français, c'est une grille pour 2€ valable pour un tirage à 5 numéros parmi 49 plus un numéro parmi 10, ce qui revient 6,66 fois plus cher. Une chance sur 19 068 884 de toucher le gros lot, probabilité plus faible que précédemment mais jackpot bien supérieur. Une chance sur 10 de gagner au "rang" minimum, c'est à dire 2€ qui remboursent la grille, merci la Française des Jeux.

Le seul gagnant sur le long terme, c'est l'organisme qui organise la loterie, un peu comme au casino, car il est d'une part TOUJOURS gagnant car il prend sa commission et d'autre part le jackpot ne sera jamais supérieur au coût que cela représenterait de jouer toutes les combinaisons, pas fou...

Comment jouer intelligemment ? Mais c'est très simple !

Tout d'abord, il faut profiter du fait que le numéro chance, si on l'a dans nos grilles, nous permet de gagner 2€. En jouant les 10 "numéros chance" chacun dans une grille différente,  on est sûr de récupérer au minimum 10% de votre mise ; cela oblige cependant à jouer par groupe de 10 grilles. Exemple de groupe de 10 grilles couvrant les 10 "numéros chance" :

2 - 9 - 27 - 35 - 40 / 1
5 - 13 - 21 - 44 - 49 / 2
3 - 10 - 29 - 37 - 46 / 3
6 - 10 - 15 - 32 - 44 / 4
7 - 18 - 22 - 35 - 47 / 5
8 - 15 - 22 - 37 - 42 / 6
3 - 8 - 21 - 32 - 40 / 7
7 - 9 - 29 - 42 - 49 / 8
2 - 6 - 13 - 43 - 47 / 9
5 - 18 - 27 - 43 - 46 / 10

Ensuite il faut jouer à plusieurs : plus il y a de personnes dans le regroupement de joueurs, plus le prix de la grille est bas. Exemple : je joue 10 grilles tout seul, cela me coûte 18€ (20-2 grâce au "numéro chance"); je joue 10 grilles avec trois autres personnes, ça me coûte 4,5€, donc un prix unitaire de 0,45€ (soit un rabais de 77,5%). À partir de 9 personnes, jouer un groupe de 10 grilles revient au même prix qu'une grille.

Enfin, il faut maximiser les combinaisons à 2 numéros dans le groupe de 10 grilles, car le premier rang à partir duquel on gagne est la combinaison de 2 bons numéros parmi les 5 tirés, en parallèle des 2€ si on trouve le numéro chance.
Dans 10 grilles, on peut rentrer 50 numéros en dehors du "numéro chance". Il faut trouver un équilibre entre le nombre de numéros joués parmi les 49 possibles et le nombre de fois qu'ils vont apparaître dans nos 10 grilles. On peut très bien tous les faire apparaître puisqu'on a 50 places, un des numéros apparaissant deux fois. Seulement on réduit forcément la probabilité d'avoir une combinaison gagnante à 2 numéros vu qu'il n'y aura que 4 combinaisons à 2 numéros pour un numéro donné (il n'apparaît que dans une grille). Il faut donc réduire la sélection de numéros et les faire apparaître plusieurs fois.

Pour ce faire, on peut choisir par exemple 25 numéros parmi 49, que l'on fera paraître 2 fois chacun dans le groupe de 10 grilles. Il y a 1176 combinaisons à 2 numéros parmi 49, et on va en jouer 100 (10 par grille fois 10 grilles). En choisissant de ne jouer que 25 numéros sur les 49, on a un peu plus d'une chance sur deux d'avoir choisi un bon numéro parmi les 5 qui seront tirés, donc en moyenne on a 2,5 bon numéros (parmi les 25). Comme on ne peut pas jouer l'intégralité des combinaisons à 2 numéros parmi 25, on n'aura pas gagné à tous les coups, mais si on gagne un peu cela diminue le prix unitaire des grilles.

Exemple avec 10 grilles à 2€ achetées à quatre personnes (je prends l'exemple ci-dessus sur les 10 derniers tirages) :

  • Tirage 2 novembre -> 2€ pour le numéro chance, 6,8€ pour une combinaison à 2 numéros : prix unitaire de la grille par personne, minoré des gains : 0,28€
  • Tirage 31 octobre -> 2€ pour le numéro chance, 10,2€ pour deux combinaisons à 2 numéros : pugpmg= 0,195€
  • Tirage 29 octobre -> 2€ pour le numéro chance : pugpmg= 0,45€
  • Tirage 26 octobre -> 2€ pour le numéro chance, et une combinaison à 2 numéros rapportant 6€ : pugpmg= 0,3€
  • Tirage 24 octobre -> 2€ pour le numéro chance : pugpmg= 0,45€
  • Tirage 22 octobre -> 2€ pour le numéro chance, et une combinaison à 3 numéros rapportant 13,8€ : pugpmg= 0,105€
  • Tirage 19 octobre -> 2€ pour le numéro chance : pugpmg= 0,45€
  • Tirage 17 octobre -> 2€ pour le numéro chance : pugpmg= 0,45€
  •  Tirage 15 octobre -> 2€ pour le numéro chance, 9,6€ pour deux combinaisons à 2 numéros : pugpmg= 0,21€
  • Tirage 12 octobre -> 2€ pour le numéro chance : pugpmg= 0,45€


Pugpmg moyen sur 10 tirage = 0,334 € à comparer aux 2€ quand on joue seul (1,8€ si tous les "numéros chance" sont couverts).

En définitive, on paye un prix unitaire pour les grilles très bas tout en jouant plus de grilles donc en augmentant notre espérance de gain. Élémentaire mon cher Watson !

Pourtant, si on veut vraiment augmenter ses chances de gagner le gros lot, il faut jouer encore plus de grilles par tirage. Pour éviter de se ruiner, soit on recrute plus de joueurs dans le "syndicat" de jeu, soit on joue moins souvent mais plus d'argent. On peut envisager couvrir toutes les combinaisons à 2 numéros sur un tirage, ce qui revient à jouer 120 grilles (117,6 selon mes calculs - arrondis à la dizaine supérieure pour couvrir les "numéros chance"), donc 240€ au total (ou 60€ par personne si on joue à quatre). Comme on couvre les 10 combinaisons à 2 numéros présentes dans le tirage, on reçoit en moyenne 52€, ainsi que 24€ pour les "numéros chance", sans compter les éventuelles combinaisons à 3, 4 ou même 5 numéros.
Avec 120 grilles, on a 1200 combinaisons à 3 numéros parmi 49, ce qui nous donne 2 chances sur 3 environ d'en avoir une. Comptons donc avoir 6 des 10 combinaisons à 3 numéros tirées. Cela donne en moyenne 62€ de plus. On a de plus une chance sur 71 de toucher une combinaison à 4 numéros (gain moyen 1200€), une chance sur 15 890 d'avoir une combinaison à 5 numéros (gain moyen 133 130€) et enfin une chance sur 158 900 de toucher le gros lot dont la moyenne tourne autour de 1 300 000€.
Le plus dur dans l'histoire étant de faire en sorte que toutes les combinaisons soient présentes dans ces 120 grilles, et ça c'est pas du gâteau.... À suivre !

_________________________________________________

The best way to win the lottery is by not playing it, many would say ! Lottery's for suckers, isn't it ? Well, not exactly.

First, you've got to play in a syndicate. That way you will pay a smaller price for tickets, because you share them with others. Second, you must play more tickets, which is eased by playing in the syndicate. These two methods will do most of the job to get you nearer to the jackpot, but you can further improve your odds of winning.
Third, you've got to use a reduction system to cover all the combinations on the lowest rank in order to win something at each draw.
The French Loto is composed of two grids : 5 numbers out of 49 and 1 number out of 10 (so called "lucky number"). If you have the correct "lucky number", your ticket will be refunded. So if you play every "lucky number", each on a separate ticket, you'll end up paying 20€ and you'll get 2€ : that's a 10% rebate, not bad for sure !
According to my calculations, you can cover all the combinations of 2 numbers with only 117,5 tickets (let's round it to 120 in order to play the "lucky numbers" in a balanced way - a multiple of 10).
It can also dramaticaly improve your odds to get a combination of 3, 4 or even 5 numbers.


How to run a UK National Lottery syndicate