mercredi 6 juin 2012

Principes tactiques généraux (traduction)



[Quatrième article traduit depuis le site Everycitizenasoldier.org - article précédent : La forme physique - article suivant : Principes tactiques à l'échelle individuelle]

ARTICLE ORIGINAL : Tactical Principles

Avant-propos : je n'ai ni le temps ni l'espace pour expliquer des choses comme les combats simulés, les différents types d'assauts et d'embuscades, mettre en place une zone tampon etc. Je n'ai ni le niveau d'expertise ni la capacité d'écriture nécessaire. Ces choses sont bien mieux décrites ailleurs. Je vais faire en sorte de vous y conduire. Je suggère que vous commenciez par le manuel des Rangers de l'US Army. Allez voir aussi mes autres pages sur les tactiques en bas de page.

Cependant, bien que les tactiques diffèrent d'une unité à l'autre et d'un conflit à l'autre, il y a plusieurs principes clés qui restent universels. Je pense qu'une courte description de ces derniers est une bonne idée. Ils peuvent s'appliquer tant à un homme se défendant seul dans la rue qu'à un groupe d'intervention planifiant l'assaut contre un forcené ou même une attaque de brigade sur un champ de bataille.

Rappelez-vous, aucun plan ne survit au premier contact avec l'ennemi !.

I. La version de l'US Army


Bien que certaines personnes (et certains manuels) puissent ajouter des éléments à cette liste, l'US Army donne 5 principes tactiques généraux. J'en présente la version la plus connue en y ajoutant mes commentaires.

1) Simplicité
Un plan tactique devrait toujours être simple tant dans sa conception ou son exécution. Plus le plan est complexe plus il contient de "points de rupture". Qu'il s'agisse d'un entraînement, ou d'un assaut planifié… gardez le plan simple et direct. Chaque individu impliqué doit comprendre non seulement son rôle et mais celui de tous les autres. Faire des répétitions avant l'exécution du plan est d'une grande aide.

2) Surprise
L'atout que chaque combattant veut mettre de son côté est l'effet de surprise. Vous ne voulez pas que l'ennemi sache ce que vous êtes sur le point de faire. Dans un environnement urbain cela veut dire faire profil bas, sur le champ de bataille cela se fait grâce à la diversion et à la discrétion. Parfois accomplir quelque chose de très audacieux peut donner un avantage sur l'ennemi qui ne s'y attend pas du tout. Combattre sans effet de surprise devrait TOUJOURS être évité.

3) Rapidité
Quelque soit la chose que vous accomplissez, soyez rapide. Aux échecs on bouge une pièce et on attend que l'adversaire bouge une autre pièce. Sur le vrai champ de bataille, quelque soit sa taille, vous devriez toujours avoir un coup d'avance sur votre ennemi, pour qu'il n'ait pas le temps de réagir. C'est en adhérent aux deux premiers principes que l'on atteint ce but.

4) Sécurité
Que vous soyez en attaque ou en défense, vous ne devriez jamais oublier que l'ennemi peut agir à tout moment. N'oubliez pas de surveiller vos arrières et vos flancs. Cela permet d'éviter que l'ennemi vous attaque de la manière dont vous allez l'attaquer.

5) Violence de l'action
Utilisez tout votre potentiel de suite… l'ennemi devrait être étonné par vos premières attaques et cela devrait réduire grandement sa volonté de combattre. Dans l'armée US on appelle cela "shock and awe.” Bien que vous n'arriverez pas à leur hauteur, faites de votre mieux pour tétaniser l'adversaire.

II. Les directives du Colonel Rogers


Si vous ne connaissez pas Robert Rodgers, vous devriez vous informer. Il est en quelque sorte le père de la tradition des rangers américains et il a écrit sa vision de la guerre non-conventionnelle dans ses “28 Rules of Ranging.” Elles peuvent sembler désuètes aujourd'hui, mais elles constituent néanmoins de bons conseils. Plutôt que de les copier-coller sur cette page je vous conseille d'aller voir la fiche Wikipedia :
Robert Rogers' 28 "Rules of Ranging"

III. Les 7 pêchés de la guérilla [urbaine] selon Carlos Marighella


Marighella était un communiste révolutionnaire en Amérique du Sud... cela ne veut pas dire que vous devriez ignorez son travail. Il est un des meilleurs théoriciens de la révolution, et son avis est tout à fait valable que ce soit pour un groupe armé en pleine action ou pour un individu cherchant à se préparer à l'évènement indésirable qui est le combat.

1) Inexpérience
Nous sommes tous inexpérimentés dans le domaine dont je parle. Ce n'est pas grave, mais ne laissez pas cet état de fait vous réduire à l'inaction et à la déprime.

2) Vantardise
Ne faites par le fier à bras, ne parlez pas de vos plans ou de vos actions passées. Ça va peut-être impressionner un internaute sur dix, mais pas ceux qui savent quelque chose du combat. C'est aussi une sérieuse faille de sécurité.

3) Vanité
Un groupe de combat, que cela soi une petite bande de guerilleros ou un bataillon de Rangers, c'est une machine avec beaucoup de pièces mobiles et aucune ne devrait être plus importante que les autres.

4) Exagérer votre force (envers vos amis et vous-même)
De toute évidence vous êtes plus faible que votre ennemi. Faites-vous y à l'idée et apprenez à faire avec.

5) Action imprudente
Ne montez pas à l'assaut en pyjama.

6) Attaquer l'ennemi quand il est le plus en colère
Je n'arrive pas vraiment à saisir ce point-là. Une armée moderne ne devrait pas être en "colère". Si ses performances dépendent de son tempérament vous êtes chanceux.

7) Foirer la planification
Cela va dans le sens du point 5. Votre plan devrait toujours être prêt en amont de vos actions. Ainsi vous savez quoi faire une fois terminer ou si vos actions ratent.

IV. Mes propres réflexions


Une maxime fréquemment attribuée aux Marines… “Ayez toujours un plan pour tuer tous les enfoirés présents dans votre champ visuel". Je n'en connais pas vraiment l'origine et j'ai entendu plusieurs versions. Mais c'est vraiment l'opposé de ce que devrait être votre plan par défaut. Je sais que ça sonne pleutre, mais le plan par défaut du guerilleros ou du citoyen-soldat devrait être de fuir.

Vos tactiques, votre équipement et votre entraînement devraient toujours tourner autour de ce principe de survie. L'armée US est prête à échanger la vie de ses soldats contre la poursuite d'objectifs militaires. Avec les années ils sont parvenus à réduire les pertes, mais quand un homme meurt il a un remplaçant prêt à combattre et ils peuvent toujours utiliser une force de frappe bien supérieure à celle dont vous disposez.

Le but du citoyen-soldat devrait être de survivre et de rester dans la bataille. Vous n'avez pas un remplaçant pour nourrir votre famille et accomplir votre tâche. Je ne dis pas de ne jamais prendre de risque, tous les conflits sont risqués… mais planifier votre éventuelle retraite à l'avance, si cela devient nécessaire, vous épargnera d'être transformé en compost.

V. Le mot de la fin par Mao


Mao suggéra dans ses Principes de Guérilla que l'on ne devrait jamais engager le combat à moins de SAVOIR qu'on va le gagner. C'est une bonne idée, se cacher jusqu'à ce que des proies faciles se présentent est un bon plan. C'est la tâche qui incombe au guerilleros, de survivre.


Ma Page sur les Tactiques Individuelles

Tactiques en petit groupe partie 1 (traduction à venir)

Tactiques en petit groupe partie 2 (traduction à venir)