Échange original commencé ici : Commentaires de Critique du livre de San Giorgio
Comme tu as pu le constater, j'ai enlevé l'option "anonyme" dans le menu des commentaires, car c'est vrai que ce n'est pas très sympathique de parler à des inconnus. D'ailleurs j'essaie de sensibiliser les gens sur le blog de Volwest et ça marche plutôt bien [maj : maintenant seuls les membres enregistrés peuvent poster des commentaires sur son blog].
Il eut été préférable de mettre ton dernier message en tête de ton commentaire initial, afin que l'on puisse un peu mieux situer ton point de vue.
Bref, je vais reprendre les divers points exposés par Piero San Giorgio et avec lequel tu es en désaccord :
- surpopulation : je cite Wikipédia "La surpopulation est un état démographique caractérisé par une insuffisance des ressources disponibles pour durablement assurer la pérennité d’une population ou de sa descendance, sur un territoire" ou plus clairement dans sa version anglaise "Overpopulation is a generally undesirable condition where an organism's numbers exceed the carrying capacity of its habitat." or on a dépassé la capacité de charge de l'écosystème Terre depuis quelques décennies. On ne dispose pas, en l'état actuel des choses, de ressources en suffisance pour "assurer la pérennité" du status quo. On peut bien évidement espérer une transition écologique bienfaitrice mais l'inertie des sociétés ainsi que le coût des technologies vertes met un frein à ce développement. Je ne parierais pas dessus ce scénario "vert" même si c'est souhaitable que cela arrive. La planète est "surpeuplée" d'humains et d'animaux d'élevage, c'est un fait. Après on peut très bien réduire notre empreinte écologique pour qu'une société durable émerge, mais dans un monde motivé par le profit, c'est comme vider l'océan à la petite cuiller.
- pénurie de pétrole et matières premières : d'abord la définition académique de pénurie "absence ou rareté d'un bien nécessaire à la vie" ; je n'ai pas le livre sous les yeux mais je crois que Piero voulait parler de rareté plutôt que d'absence totale de pétrole ou matières premières. On aura encore du pétrole dans 50 ans, mais SÛREMENT pas un débit de 80 millions de barils/jour (voir plus d'après les illuminés de la croissance). On s'en contrefout de savoir si dans 100 ans il y aura encore du pétrole, ce qui importe c'est l'équilibre offre/demande, production/consommation. Tout porte à croire que l'offre va baisser dans les années à venir, car on a déjà consommé le pétrole facile d'accès. Et finalement il y a le point noir du rendement énergétique de la production : combien de barils produits pour un baril brûlé lors de la prospection/production ? Ce ratio est en baisse bien sûr ! Pour ce qui est des matières premières, une partie du problème est lié au prix de l'énergie, qui est lui-même relié à l'équilibre offre/demande. Certaines matières premières sont disponibles en quantité finie et leur utilisation ne permet pas un recyclage énergétiquement (ou tout du moins économiquement) efficient. Comme pour le pétrole, tout est question de l'équilibre offre/demande. Si la demande pour les matières premières minérales critiques diminue, on peut ne pas s'inquiéter de la baisse de leur production. Mais ce n'est pas vraiment le cas à l'heure actuelle. De toute manière on est en "overshoot" (dépassement de capacité de charge) depuis une quarantaine d'années, donc même si on se débrouille pour augmenter notre efficience énergétique et le recyclage des ressources, on finira bien par toucher le fond du tonneau de pommes.
- dérèglements climatiques : je ne sais pas si on peut parler de "dérèglements climatiques" car le monde qui nous entoure n'est pas une peinture figée, mais il y a sans aucun doute un "changement climatique" ; après la question de son origine "anthropique" ou "naturelle" n'est pas franchement importante car si l'activité humaine est vraiment responsable de ce changement climatique, ce que l'on fait maintenant ne va pas pouvoir enrayer le phénomène car l'accroissement des GES dû à l'activité humaine date d'au moins deux siècles, et aujourd'hui on est 7 fois plus nombreux donc c'est juste trop tard !!!!!!! Dérèglements climatiques est synonyme de mauvaises récoltes, déplacement de population, tensions ethnico/culturelles et finalement conflits armés.
- baisse de la production de nourriture : lire Risks to food security (Wikipedia EN) ; la question à cent balles : quelle est la nourriture dont la production baisse ? Est-ce la nourriture destinée directement aux humains ou celle destinée aux animaux ? Je n'ai pas le livre sous les yeux pour savoir ce qu'en dit Piero, mais pour moi les problèmes essentiels sont le gaspillage dans les pays riches, la grande consommation de viande, la dépendance de l'agriculture "moderne" aux énergies fossiles pour les engrais, pesticides, transport, etc. Même si l'heure est à la prise de conscience écologique, on n'est pas près de voir disparaître les travers de l'agri-business. Le dérèglement climatique ne va pas aidé à produire plus de nourriture, à mon humble avis !
- tarissement de l'eau potable : c'est en effet mal formulé, mais on ne peut plus vrai dans certaines parties du monde ("bientôt dans votre commune ! "). On parlerait plus de pénurie d'eau à venir, voir : Water crisis (Wikipedia EN). Avant d'avoir de l'eau potable, il faut déjà avoir de l'eau tout court !! L'eau "potable", c'est LA ressource ultime. On pourra toujours recourir à la distillation solaire pour potabilise de l'eau crâde mais cela ne résoud pas le problème de l'approvisionnement d'eau pour l'agriculture etc.
- mondialisation débridée : terme un peu vague, je parlerais plutôt de déséquilibres socio-économiques à grande échelle ; ce phénomène est débridé dans le sens où l'industrie occidentale disparaît rapidement pour s'expatrier en Asie, créant un boulversement économique chez nous : biens peu onéreux, de piètre qualité, en grande quantité, avec en face du chômage, ce qui nous mène à l'endettement du pays à cause de la baisse des cotisations sociales et à la non-pérénnité des équipements. Piero parle aussi de l'aspect culturel mais je n'ai pas vraiment d'éléments à apporter sur ce point.
- dettes colossales : "y a pas photo" ; même si l'argent moderne est en grande majorité du vent, les balances commerciales négatives sont une réalité bien solide ; la balance commerciale française est parmi les 5 plus négatives au monde (avec les USA en fond de cale), alors que celle de l'Allemagne est en seconde position (derrière la Chine) avec un excédent commercial de 188 milliards de dollars pour 2010. La dette extérieure allemande est similaire à la notre, sauf que ce pays est plus peuplé donc la dette extérieure par habitant est moindre et l'excédent commercial permet de la résorber plus aisément. La dette n'est donc pas un problème pour tous les pays, mais en France on est "in the merde". (Chiffres tirés du CIA world fact book)
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